Création de champions nationaux, multiplication des programmes sociaux, réduction des inégalités sont entre autres des ébauches de solution que préconisent des citoyens ivoiriens pour la réduction de la pauvreté.
Des Ivoiriens demeurent sceptiques quant aux promesses de leurs gouvernants. L’engagement pris, le mercredi 21 avril 2021, lors du séminaire gouvernemental par le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, visant à impulser la croissance économique du pays afin de ramener le taux de pauvreté à moins de 20% de la population en 2030 contre 39% en 2018 ne les rassure pas. Selon Etienne Kouassi, directeur d’une société de la place, à la fin du premier mandat du Président de la République, le gouvernement avait annoncé que ce sont 2 millions d’emplois qui avaient été créés.
« A la fin de son deuxième mandat quel est le nombre d'emplois supplémentaires créés ? Et dans une économie portée à 80% par les investisseurs étrangers avec les avantages fiscaux à eux attribués, comment le fait de doubler le Produit intérieur brut (PIB) par habitant peut-il aider les Ivoiriens à vivre dignement, car les emplois créés par les grands travaux sur une durée de moins de 36 mois avec des contractuels, produisent de la précarité et n'enrichissent pas véritablement les citoyens », relève-t-il. Pour lui, il s’agit pour le gouvernement de mener une étude approfondie sur le coût du logement en Côte d’Ivoire, et la moyenne des salaires distribués. « Vous comprendrez pourquoi les Ivoiriens se plaignent de plus en plus et pourquoi beaucoup de personnes ont recours à la corruption et la tricherie pour vivre », renchérit-il.
A l’en croire, avec un Smig, même à 100 000 F/mois, pour quelqu’un qui travaille à Cocody, Plateau, Marcory, Treichville, ne serait-ce que ces communes, il lui est impossible de se loger à 15 kilomètres de son service. « Aujourd’hui le loyer minimum pour une 2 pièce, c'est minimum de 50 000 F dans les quartiers reculés. C'est ça la réalité que le gouvernement doit intégrer dans son programme de développement car un pays développé, qui laisse ses enfants à la périphérie, ne fait, selon moi, pas du développement, puisque tout développement a pour finalité l'Homme », suggère-t-il au gouvernement.
Car pour lui, la Côte d’Ivoire est une nation qui a beaucoup de richesses. « Il faut mettre en place des politiques qui rendent les Ivoiriens riches par leur travail exercé honnêtement en ayant comme objectif la création de véritables champions nationaux, qui vont booster le Produit national brut (PNB), lequel devra profiter davantage aux populations locales », interpelle-t-il le Premier ministre et au-delà de sa personne, tout le gouvernement. Qu’il exhorte à ne pas donner dans des effets d’annonce mais à toucher du doigt les véritables préoccupations des populations ivoiriennes, confrontées à l’âpreté de la pauvreté.
Fatou Sylla