Le Professeur Adama Diawara, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique veut imprimer sa marque à l’enseignement supérieur. La feuille de route de son département ministériel qui dégage les grandes orientations et les perspectives, témoigne cette volonté du ministre de changer de paradigme, dans la marche et le fonctionnement de l’enseignement supérieur en Côte d’Ivoire. Sous son autorité, plusieurs réformes sont annoncées à court, moyen et long termes. Pour cette année 2023, les réformes à réaliser sont à plusieurs niveaux. Le ministre, lui-même, issu du système universitaire, connaît mieux les réalités de son département ministériel. Comme priorité pour l’année 2023, Adama Diawara, Professeur de physique à l’université Félix Houphouët-Boigny, veut renforcer la gouvernance du système de l’Enseignement supérieur et la recherche scientifique en Côte d’Ivoire.
L’enseignement supérieur privé va connaître dans bien de ses aspects, une réforme, afin qu’il soit mieux adapté à l’air du temps, marqué par l’ère du numérique et l’émergence des nouveaux métiers.
Dans ce sens, les arrêtés ministériels qui régissent le fonctionnement de l’enseignement supérieur privé en Côte d’Ivoire, seront totalement révisés, au plus tard dans le mois de juillet 2023. Pour un enseignement supérieur privé dynamique et compétitif, les établissements privés d’enseignement supérieur (EPES) seront évalués. Dans la même dynamique, le Prof Diawara prévoit la suppression des filières non porteuses au niveau du Brevet de technicien supérieur (BTS), ainsi que la révision des curricula. Tout comme le BTS, les curricula des universités publiques seront révisés en partenariat avec le Secteur Privé. Ces réformes visent à assurer l’amélioration de l’employabilité des diplômés issus de l’enseignement supérieur, à travers une offre de formation pertinente et de qualité, devant favoriser leur insertion professionnelle.
Des classes préparatoires d’ingénieurs ouvertes à l’université
Des innovations importantes sont prévues pour cette année 2023. L’une d’entre elles porte sur l’ouverture au sein de l’Université Félix Houphouët-Boigny, des classes universitaires préparatoires aux grandes écoles d’ingénieurs. À cela, s’ajoute, au cours de la même année, la concession du service public de formation des cadres de la santé au secteur privé de l’Enseignement Supérieur. Au premier semestre de cette année, il sera créé l’Agence Spatiale de Côte d’Ivoire (ASCI).
Le taux des bourses d’études des étudiants va changer
Soucieux de l’amélioration des conditions de vie des étudiants tant en Côte d’Ivoire qu’à l’étranger, le ministre Adama Diawara souhaite modifier le mode de paiement des bourses d’études octroyées aux étudiants. Le paiement des bourses d’études et secours financiers Côte d’Ivoire et hors Côte d’Ivoire sera fait dans les délais requis et un suivi trimestriel fera l’objet de communication en Conseil des ministres. À cet effet, le décret portant sur les bourses d’études et secours financiers avec la définition de nouveaux taux, et le paiement par trimestre, sera révisé.
Une réforme importante au titre de cette année porte sur le changement de statut de certaines grandes écoles publiques de référence. Il est prévu ainsi l’adoption du décret portant changement du statut de l’Institut national polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INPHB), ainsi que la finalisation de la réforme de l’ESTP et de l’ESCAE. Toutes ces grandes écoles publiques d’élite et bien d’autres, vont connaître une réforme au niveau des classes préparatoires.
Après San-Pedro et Bondoukou, une autre université à Odienné
La multiplication des universités publiques, conformément au projet de société du Président de la République Alassane Ouattara, n’est pas une vue de l’esprit. Cette promesse de campagne est progressivement tenue à travers la construction de plusieurs universités publiques. Après celles de San-Pedro et Bondoukou en construction, il est prévu une autre université à Odienné. La pose de la première pierre de cette infrastructure est prévue cette année. La purge des droits coutumiers et le taux d’exécution des travaux des voies d’accès, au titre de l’année 2023, seront de 100% pour un budget de 1 milliard 800 millions F CFA (1.853.416.482 F CFA).
Toujours au chapitre des projets investissements qui seront lancés en 2023, il y aura la pose de la première pierre du Campus GPE de l’UFHB.
Le taux d’exécution au titre de l’année 2023 sera de 15% pour un budget de 100 millions de FCFA. Dans la même veine, sera créée à l’INP-HB une ferme agropastorale. Le taux d’exécution au titre de l’année 2023 sera de 20% pour un budget de 55 millions de FCFA.
Pour ce qui est du développement des infrastructures, les universités de San-Pedro et Bondoukou vont connaître un coup d’accélérateur. En effet, les travaux de construction des infrastructures de la phase 1 de l’Université de San-Pedro seront achevés pour un coût de 95 milliards FCFA. Pour ce qui est de l’Université de Bondoukou, elle sera construite en vue de son ouverture à la rentrée académique 2023-2024 pour un coût de 85 milliards F CFA. Le financement est assuré par la Banque islamique de développement (BID). Il est prévu la construction des réseaux d’accès (voirie, électricité, télécommunication et eau potable) préalables à la construction des infrastructures de l’Université d’Odienné, ainsi que les travaux de construction et d’équipement de 02 amphithéâtres de 530 places et de 04 bâtiments.
En matière de formation, de nouvelles entités vont voir le jour dans certaines disciplines spécifiques. Il s’agit de la création de l’école de management et marketing du sport. C’est dans le cadre des C2D2 et la création d’un centre de formation aux métiers de l’aéronautique (C2D2).
Ernest Famin