Société

Impact des phénomènes climatiques sur la production : La trouvaille des acteurs du riz pour compenser les pertes

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Les membres de la fédération des unions des sociétés coopératives des producteurs de riz (FUSCOPRIZ CI) étaient en conclave jeudi 22 décembre 2022 à Gagnoa, chef-lieu de la région du Goh. Pour les acteurs des 10 pôles de production de riz de Côte d’Ivoire, il s’agissait de revisiter leur stratégie parvenir à l’autosuffisance en riz.

Venus de divers horizons, plusieurs acteurs intervenant dans la chaîne de production de la filière riz ont planché sur une meilleure professionnalisation de leur secteur. A en croire, Issa Touré, président national du collège des producteurs de l’Organisation interprofessionnelle agricole -Riz, il était temps de se mettre véritablement au travail pour relever les grands défis à travers des actes concrets. Il s’agit du lancement de la mise en place effective du projet d’assurance agricole indicielle et de l’appui à la production. Ce projet, at-il fait savoir, entre dans le cadre d’un partenariat avec le programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’Union Africaine (UA) à travers sa branche d’assurance African Risk capacity (ARC) et des partenaires financiers.

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« C’est la mise en place de l’assurance indicielle agricole. Nos défis majeurs sont les risques de change[1]ment climatique. Et cette menace qui plane fait que le producteur au lieu de viser le professionnalisme est plutôt préoccupé par les risques que sont la sècheresse, les inondations auxquelles il est seul à faire face. Le producteur est de plus en plus endetté à cause des effets de ce phénomène, c’est la raison pour laquelle nous avons décidé de mettre en place, l’assurance indicielle agricole et nous avons été soutenus par nos partenaires », a-t-il expliqué. Par ailleurs, la mise en oeuvre de cette assurance va permettre aux producteurs de riz de bénéficier de la géolocalisation de leurs parcelles grâce à l’accompagnement d’experts en la matière notamment le groupe Cyres ayant fait ses preuves avec la Banque mondiale et la Société de développement des forêts (SODEFOR)… « Cela va nous permettre de connaitre réellement les superficies sur lesquelles nos producteurs travaillent pour pouvoir essayer de faire des statistiques vis-à-vis de l’Etat de Côte d’Ivoire, des partenaires. Désormais, nous saurons ou se trouve le producteur, le nombre d’hectare dont il dispose et le localiser. C’est un grand pas. On saura qui travaille sur le terrain, qui est réellement riziculteur et les identifier. Quand les bailleurs de fonds nous demandent combien de riziculteurs compte la filière et la superficie exacte exploitée, les chiffres que nous donnons ne sont pas vrais.

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Nous voulons corriger cela à travers la politique de mise en place de l’assurance indicielle », a-t-il expliqué. Des moyens pour capter plus d’opportunités Depuis Gagnoa, les riziculteurs ou producteurs de riz de Côte d’Ivoire ont décidé de jouir décemment des retombées de leur travail comme c’est le cas des autres organisations agricoles. « Les bailleurs de fonds sont prêts à nous aider. Il y a vraiment de la ressource pour les riziculteurs mais cela demande un professionnalisme de notre part. c’est un cheminement et c’est sur ce cheminement que nous travaillons pour que tout soit bien organisé. C’est le sens de notre combat qui a débuté avec la mise en place de l’assurance indicielle agricole et de l’appui à la production soutenu par le PNUD et la banque populaire, qui ont accepté de nous accompagner », a-t-il rassuré. Le projet, qui est déjà entré en vigueur depuis le 24 octobre 2022, a permis à la FUSCOPRIZ CI de sillonner la Côte d’Ivoire pour sensibiliser les producteurs à comprendre qu’ils doivent se prendre en charge et donc devenir des professionnels. D’où la nécessité de recenser tous les bassins de riz du pays avec le soutien des partenaires que sont l'Agence Nationale d'Appui au Développement Rural (ANADER), le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA) et biens d’autres. Le président Issa Touré a projeté la fin de l’opération pour janvier 2023.

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« Ce que nous faisons est pour nous mêmes, nous devons vivre décemment de nos activités, et il faudrait que nous prenions la chose au sérieux. C’est un cri du cœur que nous lançons à l’Etat de Côte d’Ivoire. Sauf erreur de ma part, je me demande si l’Etat ivoirien veut vraiment que nous atteignions l’autosuffisance alimentaire ? parce qu’il ne peut pas mettre en place une fédération des producteurs et ne même pas travailler avec cette fédération. Beaucoup a été fait, le président de la République a beaucoup fait pour que nous puissions atteindre l’autosuffisance alimentaire en 2015, cela n’a pas été possible. On a remis à 2020, aujourd’hui on remet à 2030. Mais qu’est-ce qui fait que ces dates ne marchent pas ? il faut un diagnostic sérieux pour s’imprégner de tous les obstacles. La production du riz de Côte d’Ivoire n’est pas une affaire de bureau, mais une affaire de terrain. On a l’impression que certaines personnes n'ont pas intérêt à ce que le secteur soit organisé », a-t-il craché. Avant lui, Yazi Hilaire, Directeur régional de la Jeunesse, de l'emploi des jeunes et du service civique, a salué la détermination des acteurs de la filière à penser au professionnalisme.

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« La Côte d’Ivoire est un pays agricole et le riz est une denrée qui est très prisée donc si des hommes et des femmes s’accordent à le pro[1]mouvoir, l’Etat ne peut que les y encourager. Cette voie est royale pour le développement du riz en Côte d’Ivoire et le pays est à vos côtés », a-t-il exhorté ces acteurs du ruz. Quant au représentant du ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement rural, Koukougnon Hervé, il a relevé que l’identification est importante et ouvre la voie au professionnalisme. Notons que la rencontre des acteurs de la filière riz a enregistré une forte présence de chefs traditionnels et des partenaires en intrants. La rencontre s’est soldée par une démonstration de la géolocalisation sur une parcelle donnée.

Venance Kokora, envoyé spécial à Gagnoa

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