La Côte d’Ivoire qui était à un moment donné dans l’œil du cyclone du Congrès américain, parce que soupçonnée de favoriser la traite et l’exploitation des enfants dans la cacaoculture, est sortie de l’ornière. Cette épée de Damoclès qui planait sur la Côte d’Ivoire, avait conduit la Première dame Dominique Ouattara, présidente du Comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (CNS), a effectué une mission aux États-Unis pour défendre les efforts fournis par le gouvernement ivoirien et toutes les organisations qui travaillent contre l’élimination du phénomène.
Dans le courant de cette année 2022, une mission du département d’État américain, a séjourné en Côte d’Ivoire pour s’assurer des efforts fournis par la Côte d’Ivoire à travers le CNS et le Comité interministériel de lutte contre le travail des enfants. C’est suite à cette mission que la Côte d’Ivoire a été sélectionnée pour être éligible au programme de partenariat pour le Pacte de protection de l’enfance.
Plus de 6 milliards F CFA d’assistance américaine à la Côte d’Ivoire
La Côte d’Ivoire devient ainsi le 7e pays au monde à bénéficier de ce programme.
La signature de cette convention s’est faite le mercredi 7 décembre 2022 au Cabinet de la Première dame à Cocody. Cette signature du CPC est la résultante de plusieurs mois de discussions entre la partie ivoirienne, le bureau de surveillance et de lutte contre la traite des personnes (Bureau TIP) du département d’État américain. Ce pacte est une initiative pluriannuelle non contraignante, destinée à lutter contre le trafic sexuel et le travail forcé des enfants en Côte d’Ivoire.
Joann M. Lockard, chargée d’affaires de l’ambassade des États-Unis en Côte d’Ivoire, lors de la signature de la convention, a indiqué que le Bureau TIP, en collaboration avec le Congrès américain, prévoit de fournir jusqu’à 10 millions de dollars (plus de 6 milliards F CFA) d’assistance étrangère américaine. Cette subvention sera attribuée à des Organisations non gouvernementales (ONG), en vue de mettre en œuvre, le plan d’action élaboré pour atteindre les objectifs du partenariat CPC. Joann Lockard a, en outre, félicité la Côte d’Ivoire pour son combat, sans réserve, dans la lutte contre le phénomène de l’exploitation et le trafic des enfants. « Ce pacte de protection de l’enfance démontre l’importance que nous accordons tous à la collaboration, dans le souci de mettre fin à la traite des personnes. Je voudrais de la part du gouvernement américain, reconnaître et féliciter la Côte d’Ivoire pour le progrès important déjà fait dans ce secteur. Les États-Unis sont fiers d’appuyer vos efforts. Aujourd’hui, nous lançons ce nouveau partenariat pour soutenir les actions déjà mises en place par le gouvernement ivoirien », s’est-elle réjouie.
Quant à la Première dame Dominique Ouattara, elle a exprimé sa satisfaction pour la signature de ce pacte, signe de la reconnaissance des efforts qu’elle n’a de cesse de fournir, en sa qualité de présidente du CNS : « La signature de cette convention de partenariat pour la protection de l’enfance entre les États-Unis et la Côte d’Ivoire s’inscrit dans la continuité des actions de notre pays, en matière de protection de l’enfance. Ce pacte constitue donc, une suite logique à notre engagement commun pour le respect des droits humains, plus particulièrement, ceux de l’enfant. Cette nouvelle étape de notre engagement commun, en faveur de la protection de l’enfance, est d’autant plus encourageante que le programme tel qu’il a été conçu, épouse parfaitement la vision de la Côte d’Ivoire en matière de planification des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants dans notre pays », a-t-elle exprimé sa satisfaction.
Prenant la parole, Me Adama Kamara, ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, a fait savoir que le gouvernement a mis en place, des structures et mécanismes pour éradiquer le phénomène, et ne cesse de multiplier les actions dans ce sens, car il y a encore beaucoup à faire. « Cependant, la tâche demeure encore ardue, et les actions en cours, ont besoin d’être renforcées et soutenues pour assurer leur efficacité dans la durée. C’est pourquoi, la signature de ce partenariat est la bienvenue. Madame la Première dame, je voudrais saluer le dialogue franc, direct qui a prévalu lors des réunions relatives à l’élaboration et à la validation de cette convention », a indiqué le président du comité interministériel de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants. (CIM).
Ernest Famin