La pollution plastique en Côte d’Ivoire a pris des proportions inquiétantes. Et ce, malgré le décret interdisant la production, l'importation, la commercialisation, la détention et l'utilisation des sachets plastiques.
La situation de la pollution liée à l’utilisation des sachets plastiques est alarmante. Bouaké Fofana, ministre de l'Hydraulique, de l'Assainissement et de la Salubrité, en a fait un état des lieux à l’occasion de la célébration de la journée mondiale sans sachets plastiques. Selon lui, « ce sont plus de 200 000 tonnes de sachets plastiques qui sont produites chaque année par notre industrie et nous constatons qu’une quantité importante de ces sachets plastiques sont abandonnés çà et là dans la nature ».
Cette situation n’est pas propre à la Côte d’Ivoire, a reconnu Bouaké Fofana. « Dans le monde, environ 500 milliards de sachets plastiques sont distribués chaque année. Ces sachets plastiques sont utilisés en moyenne pendant environ 20 minutes et pour la plupart, immédiatement jetés dans la nature, qu’ils polluent pendant plus de 400 ans. Chaque année, plus de 8 millions de tonnes de déchets plastiques finissent dans les océans, ravageant les espèces sauvages marines, les pêcheries et le tourisme. Près de 80% des déchets présents dans nos océans sont d’origine plastique », a-t-il déploré. Cette situation n’est pas sans conséquence à plusieurs niveaux, en ce sens qu’il y aura plus de plastiques que de poissons à l’horizon 2050 et environ 99% des oiseaux marins, auront ingéré du plastique. Autre conséquence évoqué par le ministre, est la dégradation de l’aspect des villes, compromettant le tourisme et le développement économique. Ils provoquent des inondations avec parfois, des pertes en vies humaines.
Ces sachets plastiques, à en croire Bouaké Fofana, menacent la productivité agricole par la dégradation des sols et également les écosystèmes animal et végétal, tout en nuisant à la santé humaine.
S’appuyant sur les données du Programme des Nations Unies pour l'Environnement, le ministre a indiqué que « le coût des dommages sur les écosystèmes, le tourisme et la pêche, causés par les déchets plastiques jetés en milieu marin, est évalué au minimum à 13 milliards de dollars chaque année, soit environ 7 616 milliards F CFA ».
Au regard de la gravité de la situation, le ministre de la salubrité a lancé un appel à la prise de conscience : « il est impérieux de réduire l’utilisation des sachets plastiques ou de contrôler leur utilisation afin de préserver la qualité de notre environnement et notre santé. Il nous faut explorer ensemble, des alternatives durables en repensant notre utilisation du plastique. À l’occasion de cette journée, je voudrais exhorter au nom du Gouvernement, toute la population à abandonner l’usage abusif des sachets plastiques. Une solution existe. Ce sont les sacs et contenants réutilisables dont la promotion doit être encouragée. Le Gouvernement, en plus de la sensibilisation, mènera toutes les actions nécessaires en vue de lutter efficacement contre cette pollution plastique qui compromet la productivité de nos villes. Il renforcera en plus de la sensibilisation au changement de comportement, le système de contrôle et de répression ».
Ernest Famin