Société

Médias et droits humains – Une vingtaine de journalistes de la presse numérique s’approprie le plan d'action des Nations unies

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Liberté d’expression et protection des journalistes, lancement des travaux d’évaluation du Plan d’Action des Nations Unies pour la sécurité des journalistes, et du cadre normatif national sur le journalisme
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Grand-Bassam, (L’@VENIR) –Les travaux d’évaluation de la mise en œuvre du Plan d’Action des Nations Unies pour la sécurité des journalistes (UNPA) en Côte d’Ivoire se sont refermés à Grand-Bassam ce mercredi 28 septembre 2022. Ces travaux sont conduits par le bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) en collaboration avec le Conseil National des Droits de l'Homme en Côte d'Ivoire (CNDHCI) et le Réseau des Professionnels de la Presse en Ligne de Côte d’Ivoire (REPPRELCI).

L'année 2022 marque le 10e anniversaire du plan d'action des Nations unies pour la sécurité des journalistes (UNPA). C’est l’occasion de faire le point avec les acteurs de la presse des succès, mais aussi des défis, pour renforcer la sécurité et mettre fin à l'impunité des violations à l’encontre de la liberté de la presse, en se basant sur les enseignements tirés et en s'appuyant sur les travaux et les réalisations existants.

C'est dans ce cadre et au regard des enjeux que représentent les médias en ligne dans le processus de protection des journalistes et des femmes actrices des médias en Côte d’Ivoire en particulier et en Afrique de l’Ouest en général ; que les deux présences régionales des deux entités soutiennent un groupement des journalistes de média numérique regroupés autour du Réseau des Professionnels de la Presse en Ligne de Côte d’Ivoire (REPRELCI) pour lancer des discussions qui leurs permettent d’évaluer le statut d’avancement de mise en œuvre de l’UNPA, en Côte d’Ivoire.

L'impact de la numérisation sur la pratique du journalisme en Afrique

Le thème de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse pour l’année en cours, est formulée comme tel : « Le journalisme en état de siège numérique, l'impact de la numérisation sur la pratique du journalisme en Afrique ».  Dr Karim Wally a fait l’état des lieux de la presse imprimée dans le monde en général et en Côte d’Ivoire en particulier.

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« Partout, des quotidiens ferment leurs portes, d’autres réduisent la périodicité de leurs éditions ou vont même jusqu’à transformer leurs publications papier en édition en ligne. Et la majorité sabre son personnel. La Côte d’Ivoire n’est pas épargnée. Cependant, un autre facteur majeur contribue aux difficultés des imprimés. C’est que le lectorat rétrécit. Toutes les études le confirment : les jeunes lisent de moins en moins. Comme source d’information, la majorité d’entre eux préfèrent le Web. Les éditeurs doivent en tenir compte en explorant ce marché de niche» a-t-il fait savoir.

Le journalisme en ligne jouit à première vue d’une liberté

« Nous sommes de plain-pied dans l’ère du journalisme multiplateforme, du journalisme multimédia. Une ère qui bouleverse les règles du jeu au sein des médias traditionnels que sont les journaux, la radio et la télévision. L’impact du numérique sur le journalisme est le même que l’on soit en Afrique, en Europe ou ailleurs dans le monde. Dans cette évolution du paysage médiatique mondial, ce sont les imprimés qui ont subi le plus durement et qui continuent de pâtir des contrecoups de cette période de mutation. Le numérique va plus loin jusqu’à modifier la manière de faire du journalisme, de produire les informations.

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Son impact est bien réel et visible dans le paysage médiatique qui s’est complètement modifié. Les frontières traditionnelles des médias écrits et audiovisuels ont volé en éclats. Voilà maintenant que des journaux produisent en ligne du contenu sonore et visuel. L’Intelligent d’Abidjan en est un exemple. Inversement, des radiodiffuseurs et télédiffuseurs publient du contenu écrit sur la Toile. Allez sur le site rti.info, vous vous en rendrez compte. Depuis l’arrivée de réseaux de nouvelles en continu et de l’information en ligne, nous sommes entrés dans l’ère de l’information instantanée et planétaire.

Le journalisme en ligne jouit à première vue d’une liberté que les journalismes radiophoniques, télévisés ou imprimés n’ont pas. Il ne dépend pas d’une heure de bouclage ni de programmation horaire comme à la radio ou à la télévision » conclut le formateur.

La pénétration des TIC et son effet transformateur sur le journalisme

Pour lui, ce journalisme nouveau doit tenir compte des réseaux sociaux qui gagnent en puissance, et s’approprier une masse de données. En plus de cela, il préconise d’assurer une veille efficace en ligne qui est incontournable pour traquer des éléments épars sur Internet (vidéo, tweet, article, discussion en ligne etc.), concernant tout sujet qui l’intéresse.

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Dr Karim Wally a profité pour interpeler les professionnels de l’information à ne pas rester passifs face à la révolution numérique. Dans le but d’assurer la viabilité de leur métier, les journalistes n’auront pas d’autres choix que d’œuvrer à faire reconnaître légalement leur statut professionnel de celui des amateurs qui pullulent sur la Toile, de manière à permettre aux citoyens de distinguer l’information à caractère journalistique exacte et crédible, de la mer de désinformation sur laquelle navigue plus ou moins l’univers du Web.

En effet, la pénétration des technologies de l'information et de la communication (TIC) nouvelles et émergentes, a eu un effet transformateur sur le journalisme et les secteurs de la communication. Elles ont créé de nouvelles opportunités, permettant à un plus grand nombre de personnes de communiquer, de rechercher et de créer des informations, d'organiser des communautés d'intérêts partagés et de s'exprimer.

L’année 2022 marque le 10e anniversaire du Plan d’Action des Nations Unies pour la sécurité des journalistes (UNPA) et permet de faire le point avec les acteurs de la presse; des succès, mais aussi des défis, pour renforcer la sécurité et mettre fin à l'impunité et aux violations à l’encontre de la liberté de la presse, et en outre, faire jouer pleinement les journalistes leur rôle dans la promotion des droits humains y compris ceux des plus vulnérables à savoir les femmes et les jeunes ainsi que les catégories moins visibles susceptibles d’être laissés pour compte.

Lors de son allocution d’ouverture à la session de formation de Bassam, la Présidente du CNDH-CI Mme Namizata Sangaré a affirmé que : « la sécurité des journalistes et la lutte contre l’impunité sont essentielles pour préserver le droit fondamental à la liberté d’expression garanti par l’article 19 de la déclaration Universelle des Droits de l’Homme ainsi que l’article 19 de la constitution Ivoirienne ».

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Selon Anis Mahfoudh, officier des droits de l’Homme au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), « afin de recueillir les contributions des professionnels des médias, le HCDH s’est associé au REPPRELCI, pour organiser cette session qui constitue une occasion d’engager les parties prenantes concernées pour contribuer à la mise en œuvre des recommandations relatives à la protection des journalistes notamment en définissant les attentes et les besoins des journalistes pour toute réforme future consacrant cette protection. » Il a par ailleurs, rappelé que le présent atelier participe à l’appui technique apporté par le HCDH, aux activités de réflexion prévues par le Gouvernement de Côte d’Ivoire dans son plan d’action national de 2021 à travers le projet Global Drive.

Aussi, permettra-t-il la mise en œuvre des recommandations émanant des mécanismes de Droits de l’Homme, afin de promouvoir la conformité de la loi portant régime juridique de la presse avec les instruments internationaux ainsi que leur vulgarisation.

Les résultats des travaux de Grand-Bassam auxquels ont pris part une vingtaine d’éminent-es journalistes qui constituent la première rencontre de ce genre en Côte d’Ivoire et qui est donc dans une certaine mesure historique permettront de considérablement améliorer et de faire progresser l’atteinte de l’agenda des ODDs et d’une meilleure prise en compte d’une approche intégrée de l’UNPA dans la protection de la liberté d’expression et des journalistes.

Joël DALLY

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