
En effet, au cours d’un meeting à quelles encablures de Dabou, l’ex-président accuse l’actuel premier ministre Robert Beugré Mambé, président de la commission électorale indépendante en 2009, d’avoir inscrit 400.000 personnes sur la liste électorale.
Il n’y a jamais eu de tentative de fraude
Alain Lobognon, étant l’un des acteurs clés à cette période, n’a pas voulu garder le silence sur cette affaire. « Il n’y a jamais eu de tentative de fraude. Il n’y a même pas eu de fraude sur cette liste électorale qui a servi de base.
La liste électorale de 2010 a été le résultat d'un consensus complet de la part de l'ensemble des acteurs. Le président de la CEI d’alors a été victime de sa trop grande impartialité et victime de son intelligence pour avoir identifié 429.000 personnes sur une liste dite « grise » après l’ensemble des croisements. Cette liste grise comportait 1.033.000 pétitionnaires. Les hautes autorités de l’époque étaient régulièrement informées de bout en bout de tout le processus.
Selon ses explications, ces 429000 personnes sur les 1.033.000 ont été proposées par la CEI pour ne pas être intégrées sur la liste « blanche ». Ce qu’a refusé le président de la république d’alors. Il a été poussé donc à la démission en remplacement de Youssouf Bakayoko pour poursuivre le travail.
« Au finish, ce sont 500 000 nouvelles personnes qui ont été intégrées sur la liste blanche. On accusait le président Mambé qui a été sorti d'avoir identifié 429000 personnes illégales et puis finalement au lieu de 429000 ce sont 500 000 personnes qui ont été ajoutés à la liste blanche. Pour donner ce qu'on appelait la liste électorale provisoire dont la fin du contentieux a permis donc de sortir au total plus de 5 millions d’électeurs », renchérit le ministre Lobognon qui a brandi un rapport du 7 janvier 2010 qui contient selon lui toutes les réponses liées à ce processus à cette époque.
C'est malheureux de la part de l'ancien président d'accuser un fonctionnaire intègre de
Les attaques et procès en récrimination de M. Gbagbo contre la CEI ne datent pas d’aujourd’hui. Même au pouvoir, il était en conflit permanent avec la Commission Electorale. « C'est malheureux de la part de l'ancien président d'accuser un fonctionnaire intègre de l'Etat de Côte d'Ivoire parce que l'opposition qui s'est rassemblé aujourd'hui dans un nouveau cadre ne veut pas aller aux élections. C'est exactement le même processus de 2010. On était en janvier et l'élection présidentielle devait avoir lieu en réalité avant juin 2010 mais parce qu'on a débarqué le président qui faisait son travail. Il y a eu un report qui nous a permis donc d'arriver à l'élection présidentielle en octobre 2010. Certainement que c'est la même stratégie mais malheureusement celui qui détient le stylo pour envoyer ne pourra pas renvoyer le président de la CEI parce que c'est un organe indépendant et on ira jusqu'au bout », conclut-il.
Pour lui ce sont des infondées. C’est pourquoi, il recommande aux uns et aux autres de se focaliser sur les élections du 25 octobre 2025.
Joël DALLY