
Un démontage en règle, pièce par pièce, sans concession, d’un homme qu’il accuse de « duplicité politique », de « manipulation historique » et de « prétention hors-sol ».
« Ce petit prétentieux est d’une complexité grave »
Dès l'entame, le ton est donné. Amadou Coulibaly ne cache pas son exaspération face aux multiples tentatives de Tidjane Thiam de se comparer au Président Alassane Ouattara. « Ce petit prétentieux est d’une complexité grave. Il se compare sans cesse au président Ouattara. Mais il ne joue pas dans la même cour, ni sur le même continent de compétences », a-t-il martelé. Il poursuit : « Le président Ouattara a quitté le FMI sous les applaudissements du monde entier. Michel Camdessus lui a rendu hommage pour sa vision. À la BCEAO, il est gouverneur honoraire. Toi, on t’a poussé vers la sortie au Crédit Suisse. Tu as fui sous le poids des scandales et des procès. On parle de banqueroute. Où est l’exploit ? »
« Un homme neuf ? Non, un homme des vieilles combines »
Le ministre ne s’arrête pas là. Il replonge dans les archives pour rappeler que Tidjane Thiam fut ministre dans le gouvernement de 1998, au moment où la Constitution a été modifiée pour exclure certains Ivoiriens de la course à la présidentielle. « Tu veux jouer l’homme neuf ? Tu renies même ton passé. Mais l’histoire ne t’a pas oublié. Tu étais dans le gouvernement de Bédié. Tu n’as jamais démissionné. Tu as validé toutes les dérives institutionnelles qui ont plongé ce pays dans le chaos », a-til lancé. Et d’ajouter : « Quand le RDR a été décapité, quand ses leaders ont été jetés en prison, tu étais là, silencieux, complice. Pire, tu étais dans les arcanes des scandales financiers, comme celui des 18 milliards de l’Union européenne. Et aujourd’hui, tu viens jouer les saints ? »
« Tu parles bien, mais tu es vide »
Amadou Coulibaly s’en prend aussi à ce qu’il appelle la stratégie de séduction creuse de Tidjane Thiam. « Tu parles bien, c’est vrai. Tu as le vernis, l’élocution, les gestes. Mais ton discours est un enrobage sans fond. Tu promets tout, tu n’expliques rien. Tu veux transformer tous les Ivoiriens en milliardaire, mais montre-nous un seul que tu as aidé quand tu étais au Crédit Suisse ou chez McKinsey. » Il accuse Thiam d’avoir profité du système bancaire occidental, d’avoir quitté le Crédit Suisse avec des millions en bonus, alors que « de petits épargnants suisses pleurent leurs économies ». Et d'asséner : « Tu es un ‘’brouteur Promax’’, un bandit à col blanc qui abuse de l’ignorance de certains jeunes. »
« Manipulateur, falsificateur de l’histoire et donneur de leçons »
Selon Amadou Coulibaly, Tidjane Thiam falsifie l’histoire et se positionne comme une victime pour s’attirer la sympathie. « Tu dis que ta vie est menacée ? Même Laurent Gbagbo, malgré tout ce qu’on peut lui reprocher, n’a jamais dit cela. Tu veux nous jouer le rôle du martyr ? Tu n’as pas ce passé. Tu n’as pas cette légitimité. Tu veux réécrire l’histoire à ton avantage, mais nous, nous sommes là pour rétablir la vérité. Et nous le ferons chaque fois que tu ouvriras la bouche pour mentir. » Il conclut avec une promesse à la fois politique et morale : « Le RHDP ne te laissera pas manipuler les jeunes. Nous ne laisserons pas passer ton opération de charme fondée sur du vide. Le peuple ivoirien mérite mieux que des mirages. Il mérite des résultats, pas des discours creux. »
Une salle conquise, une base reboostée
Aux côtés du ministre, plusieurs figures du RHDP ont pris part à cette rencontre de remobilisation : Claude Sahy, chef de cabinet du président de la République, Albert François Amicha, maire de Treichville et coordonnateur principal du parti dans la commune et de nombreux enseignants militants. Tous ont salué la clarté du message. Un message clair : le RHDP est en ordre de bataille et rien ne sera laissé au hasard.
Manuel ZAKO