
Une coalition de partis de l’opposition a été mise sur pied hier lundi, au siège du PDCI-RDA. Dénommée Coalition pour l’Alternance Pacifique en Côte d’Ivoire, en abrégé CAP Côte d’Ivoire, elle regroupe plusieurs acteurs politiques au nombre desquels l’ex-épouse de Laurent Gbagbo, Simone Gbagbo, le président du PDCI, Tidjane Thiam, le président du FPI, Affi N’guessan, le président du COJEP, Charles Blé Goudé et la présidente de l’URD, Danielle Boni Claverie.
Cette coalition est en réalité un regroupement de partis de l’opposition qui ont préféré rallier le projet porté par l’exPremière dame Simone Gbagbo, présidente du MGC, plutôt que l’appel de Bonoua, dont l’ex-chef de l’État Laurent Gbagbo est à l’initiative. En effet, le 9 août 2024, une dizaine de partis de l’opposition avaient signé, au siège du PDCI-RDA, un protocole d’accord pour, disaient-ils, réclamer des conditions d’élections inclusives et transparentes. A l’époque déjà, ce collectif de 10 partis de l’opposition regroupait pratiquement les mêmes figures fortes qui constituent la nouvelle plateforme qui a vu le jour hier, toujours au siège du PDCIRDA.
Un revers pour le PPA-CI et GPS
Mais s’il y a 7 mois, les partis de Laurent Gbagbo et le mouvement dissous de Guillaume Soro faisaient partie du collectif emmené par Simone Gbagbo, cette fois, ils ont tout simplement été biffés. L’ex-chef de l’État et son parti, le PPA-CI, n’ont pas été associés à cette coalition présidée par le président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam et dont Simone Gbagbo et Danielle Boni Claverie sont respectivement les porte-parole et porteparole adjointe. C’est assurément un gros revers pour l’ancien chef de l’État, qui s’est toujours vu comme le dénominateur commun des partis de l’opposition. C’est d’ailleurs ce qui l’a fondé à lancer l’appel de Bonoua, avec l’espoir que tous les partis de l’opposition y adhéreraient et feraient ainsi de lui, le fer de lance de l’opposition. Mais non seulement son appel a été boudé par des acteurs majeurs de l’opposition mais, pis, ils l’ont royalement ignoré lors de la mise sur pied de la plateforme du 10 mars 2025.
Les raisons de leur mise à l’écart
Comme Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et son mouvement politique dissous, le GPS, ont été blacklistés. Alors que GPS avait signé l’accord du 9 août 2024, il a été zappé cette fois. Ces partis de l’opposition, qui aspirent accéder au pouvoir de façon « pacifique », n’ont pas voulu s’associer à un leader de mouvement sulfureux au passé chargé. On se souvient que quelques jours après la signature de l’accord du 9 août 2024, le PDCIRDA, qui constitue la colonne vertébrale de cette coalition de l’opposition, s’était fendu d’un communiqué pour se démarquer publiquement des partis aspirant accéder au pouvoir par la violence.
Ce qui avait fait dire que le parti, désormais dirigé par Tidjane Thiam, soupçonne ses « alliés » d’alors, GPS de Guillaume Soro et le PPA-CI de Laurent Gbagbo de rêver d’une accession au pouvoir par la force. Et comme pour rester cohérents, Tidjane Thiam, Simone Gbagbo et Affi N’guessan ont, cette fois, mis à l’écart ces partis soupçonnés de vouloir accéder au pouvoir par des moyens peu démocratiques. Autant dire que le rêve de Laurent Gbagbo de revenir au pouvoir en utilisant les autres partis de l’opposition comme une perche ou un cheval, semble se briser.
Assane NIADA