Tour à tour, les cinq membres du gouvernement ont parlé avec le cœur aux jeunes qui étaient devant eux et cela, après avoir passé en revue le parcours par lequel passe chaque jeune depuis son entrée sur le site de la foire jusqu’à sa rencontre avec les recruteurs. Trois messages essentiels ont été passés à la jeunesse.
Levez-vous pour aller saisir les opportunités !
D’un : que les jeunes cessent d’attendre chez eux à la maison que des opportunités viennent à eux ou de douter des initiatives visant à leur offrir des opportunités. « Il y a certains jeunes qui disent que tout ça c’est « dohi » (tromperie, mensonge en argot ivoirien, NDLR) ou bien que c’est parce que les élections approchent que nous nous précipitons pour faire cette activité. Malheureusement, beaucoup de jeunes ne cherchent plus à saisir les opportunités. Ils se laissent intoxiquer par d’autres personnes. Ce sont ceux qui viennent saisir les opportunités qui auront la chance de décrocher leur premier emploi ou leur formation », a déploré le ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, Mamadou Touré.
« Même si les gens vous disent que c’est « dohi », venez faire votre propre expérience ! », a-t-il exhorté les jeunes. Et de situer le sens de cette foire de l’emploi, portée par son département. « En tant que gouvernement, notre rôle, c’est de créer l’environnement qui favorise la création des entreprises qui, en fonction de leurs besoins, vont offrir des emplois. Cette foire vise à créer le cadre d’échanges entre vous et ces entreprises », a-t-il déclaré.
Sans distinction d’ethnie ni de bord politique
À sa suite, son homologue Amadou Coulibaly, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a également invité les jeunes à sortir de chez eux pour aller saisir les opportunités qui leur sont offertes. « Vous devez saisir cette opportunité que l’État vous offre. Parlez aux autres jeunes pour qu’ils viennent aussi saisir cette opportunité. Car, beaucoup de jeunes ne vont pas à l’information », a-t-il enfoncé la porte ouverte par son collègue. « Soyez des ambassadeurs auprès de vos amis qui sont encore sceptiques », a renchéri l’avocat Adama Camara, ministre de l’Emploi et de la Protection sociale.
Deuxième message passé aux jeunes : qu’ils sachent que ces opportunités offertes par le gouvernement sont accessibles à tous, sans distinction d’ethnie ni de bord politique. « La Côte d’Ivoire d’aujourd’hui n’est pas celle où on a besoin de connaître quelqu’un (pour obtenir un emploi). La Côte d’Ivoire d’aujourd’hui est celle qui s’occupe de ses citoyens. Nous sommes dans un pays où chaque citoyen a les mêmes droits. Vous êtes dans un monde où votre nationalité (ivoirienne) seule vous donne des droits », a dit à ce propos Adama Camara. Quand son homologue Amadou Coulibaly a, lui, indiqué que la chose que l’État attend de ceux qui ont recours à lui pour obtenir un emploi, c’est qu’ils soient de « bons citoyens ».
Troisième message passé aux jeunes : qu’ils ne cherchent pas forcément à faire un métier en rapport avec leurs formations de base ou leurs diplômes. « La finalité quand on vous forme, c’est de vous donner les moyens de créer de la valeur pour votre économie. Mais ça ne veut pas dire que, parce que vous avez un diplôme dans tel domaine, vous ne pouvez pas faire autre chose. Moi, j’ai fait de la mécanique du solide, la mécanique des fluides, le transfert thermique, de l’électrostatique. Mais aujourd’hui je travaille sur les questions financières », les a interpellés Moussa Sanogo, ministre du Patrimoine, du Portefeuille de l’État et des Entreprises publiques. « Soyez ouverts, ne soyez pas enfermés dans votre formation initiale. L’un de nos défauts, c’est de croire que c’est dans les bureaux qu’on peut se réaliser (…) À la Fonction publique, on a peut-être la garantie de l’emploi, mais ça ne peut pas vous rendre riches », a, pour sa part insisté le ministre de la Communication. « Un diplôme vous ouvre le chemin, mais c’est vous seul qui devez-vous faire », leur a conseillé quant à lui Ahoussou Kouadio Jeannot, ministre d’Etat, Conseiller spécial du président de la République. Reste à espérer les jeunes feront bon usage de ces conseils avisés de ces membres du gouvernement.
Assane Niada
