Arborant les couleurs du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), cette apparition publique pose un véritable dilemme quant à l'impartialité du GEPEX, une organisation censée rester neutre face aux joutes politiques.
Posture ambiguë pour un organisme apolitique
Le GEPEX, qui regroupe des multinationales majeures du secteur du café et du cacao, se présente comme une entité strictement professionnelle et économique. Son rôle consiste à favoriser un environnement propice aux exportateurs et à garantir la stabilité de la filière. Pourtant, la participation active de Mme Bédié à un événement politique de premier plan soulève des doutes sur l'impartialité de l'organisation.
Son engagement apparent en faveur de Tidjane Thiam pourrait ainsi être perçu comme une prise de position du GEPEX dans le débat politique, ce qui ne manque pas d'inquiéter certains membres et partenaires du groupement. Le risque est grand que cette situation engendre des tensions internes et compromette certaines relations commerciales stratégiques.
Climat d’incertitude au sein du GEPEX
L'activisme politique supposé de Mme Bédié n’est pas une première. Elle est réputée pour son engagement en faveur de Tidjane Thiam, et certains observateurs du secteur lui reprochent d’utiliser son influence au sein du GEPEX pour rallier des acteurs du milieu du cacao à la cause du PDCI. De telles accusations mettent en lumière la nécessité pour le groupement de clarifier rapidement sa position afin d'éviter toute crise de confiance.
Le secteur du café et du cacao, pilier de l'économie ivoirienne, doit rester à l'abri des perturbations politiques. Le gouvernement, conscient des enjeux, ne peut rester indifférent face à une situation susceptible d'affecter les revenus des planteurs et la stabilité de la filière.
Le GEPEX se trouve aujourd’hui à un carrefour décisif. Il doit prendre des mesures claires pour préserver son impartialité et réaffirmer son statut d’organisation économique détachée des affaires politiques. Il lui appartient soit de soutenir officiellement Mme Bédié, avec les conséquences que cela implique, soit de se distancer de tout acte pouvant être interprété comme une prise de position partisane.
En se risquant dans l’arène politique, la directrice exécutive pourrait fragiliser l'organisation qu’elle représente et compromettre l’avenir du GEPEX. Une réaction rapide et décisive est donc attendue pour dissiper tout malentendu et garantir la neutralité indispensable au bon fonctionnement de l'industrie du café et du cacao en Côte d'Ivoire.
Olivier Yeo
