Politique

Allégation de disqualification de sa candidature et de fraude de la CEI Tidjane : Thiam se fait peur et prépare sa fuite en avant

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Tidjane Thiam, président du PDCI RDA commence à préparer les esprits sur une défaite quasi certaine de son parti à la présidentielle d’octobre 2025.
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 Après Soubré, Dabou et Aboisso et Tidjane Thiam a animé son premier véritable meeting ce week-end à la Place Ficgayo dans la bouillante commune de Yopougon. Comme s’il sent une défaite quasi certaine de son parti venir, le président du PDCI RDA a commencé à préparer les esprits de ses militants.

A l'appel des mouvements et associations de soutien de la société civile, le président du PDCI-RDA était sur ses grands chevaux. Comme il fallait s’y attendre, Thiam a encore centré son discours sur sa propre personne plus tôt que de vendre un projet de société aux ivoiriens. Pour ce meeting ci, Thiam a laissé se reposer un tout petit peu l’IDH pour s’approprier les thèses bellicistes en agitant le chiffon rouge d’une exclusion du processus électoral et en stigmatisant la Commission électorale indépendante (CEI). Sur le dossier de sa candidature, pense être le meilleur en 2025 pour les ivoiriens. Cependant, il estime que vue sa carrure et son potentiel, les « autorités n’en veulent pas et feront tout pour me barrer la route. Je compte sur vous pour faire échouer leur sombre projet ». En d’autres termes le président du PDCI accuse en termes clairs le pouvoir d’Abidjan de manœuvrer pour l’empêcher d’être candidat à la présidentielle du 25 octobre 2025. Mais Tidjane Thiam se dédouane là à moindres frais.

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A l’état actuel des choses, aucune initiative, aucun indicateur de la part du pouvoir ne peut attester de façon objective de ce qu’un plan commun serait en préparation pour empêcher le président du PDCI d’être candidat. S’il y a quelqu’un qui veut empêcher Tidjane Thiam d’être candidat, c’est bien Tidjane Thiam lui-même. Pour preuve, ce n’est qu’en fin de semaine dernière qu’il a déposé sa requête en renonciation à la nationalité française après avoir caché ce dossier à tous ses proches. Et c’est depuis l’introduction de cette requête que l’hypothèse d’une probable disqualification s’est invitée dans le débat. A la vérité, avec son dossier de double nationalité, Thiam n’est pas sûr d’être dans la course. Il a donc commencé à préparer psychologiquement ses militants. Quand il dit « ils feront tout pour me barrer la route », il fait allusion au régime alors qu’il est son propre adversaire. Au départ, Thiam a voulu ruser avec tout le monde et au finish il s’est fait prendre à son propre piège. Il a rusé avec les textes du PDCI pour se porter à la tête du parti et aujourd’hui le pot aux roses a été découvert. Il a également rusé avec ses propres militants en cachant sa double nationalité à ceux-ci et aujourd’hui le pot aux roses a été encore découvert. Il reconnait aussi qu’il a passé 23 années à l’extérieur, ce qui est une clause d’élimination dans la candidature à la présidentielle. Donc l’un mis dans l’autre, si demain sa candidature est écartée, ce ne serait pas une manigance politique, mais le fait de Thiam lui-même. Audelà de ce canular sur une quelconque disqualification politique, Thiam a jeté un autre pavé dans la marre : Celui de la crédibilité et de la transparence des élections. Selon le président du PDCI-RDA, « si le match est transparent et que l'arbitre ne marque pas des buts, nous gagnerons la présidentielle 2025 ».

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Ici encore, le président du PDCI RDA qui n’est même pas encore candidat commence à crier au loup. Sans prendre de gants, il accuse ouvertement la Commission électorale indépendante, l’arbitre du jeu électoral, de jouer pour le pouvoir en place. Ici aussi, c’est une fuite en avant. Tidjane Thiam peut prendre les résultats électoraux de ces dix dernières années en Côte d’Ivoire, il connaîtra le poids de chaque parti politique. Sur ce point, même si par extraordinaire il est candidat et qu’il est battu, il va encore accuser la CEI d’avoir fraudé. Tout comme la fausse accusation sur sa candidature, il est en train de préparer psychologiquement ses militants à une débâcle certaine. Il est vrai qu’il vient d’arriver sur l’échiquier politique, mais Thiam doit comprendre qu’une élection ne se gagne pas à la CEI, c’est le terrain qui compte. Les exemples sont légion de ce que le fameux arbitre dont il parle a déjà arbitré des matchs dans lesquels son parti le PDCI RDA a gagné devant des pontes du régimes. Le cas le plus emblématique est la défait d’un président d’institution et ancien Premier ministre devant un candidat du PDCI RDA. Si l’arbitre marquait des buts, il l’aurait fait pour Jeannot Ahoussou Kouadio aux élections sénatoriales de 2023. Idem pour la commune de Marcory à Abidjan où le candidat du PDCI RDA a battu aux municipales un membre du Gouvernement, en l’occurrence le ministre des Eaux et forêts Tchagba Laurent. A Cocody, commune de résidence du chef de l’Etat, le directeur du protocole du même président de la République a été battu encore par un candidat du PDCI RDA. De quoi parle alors Tidjane Thiam ? Au total, le président du PDCI RDA sait en son for intérieur que les carottes sont cuites ou presque pour son parti et sa participation à l’élection présidentielle d’octobre 2025 est subordonnée à ses propres turpitudes plus qu’à une quelconque.

Bernard KRA

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