La junte malienne semble visiblement avoir pris en otage, les 49 soldats ivoiriens, arrêtés depuis quelque temps sur son territoire. Et tout porte à croire qu’elle-même agit sous la dictée de Guillaume Soro. C’est du moins, ce que semble corroborer un faisceau de faits concordants.
Lors des négociations qui se sont tenues à Lomé le 28 juillet 2022, la junte malienne a tombé le masque. Les préoccupations qu’elle a mises sur la table, inclinent à penser qu’elle a, en réalité, pris les 49 soldats ivoiriens en otage afin de réclamer un retour d’ascenseur de la part des autorités ivoiriennes. De bonnes sources, cette attitude de Bamako répond à une stratégie bien huilée à laquelle l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, n’est pas étranger. En témoigne une succession de faits qui apportent de l’eau au moulin des tenants de cette thèse. Le dernier en date, ce sont des informations relatives aux négociations de Lomé. Bien avant la tenue de ces pourparlers, c’est Guillaume Soro qui a lancé l’idée de confier cette médiation aux autorités togolaises. « Aussi voudrais-je appeler à l’implication du Chef de l’État togolais SEM Faure Gnassingbé et à l’appui du Chef de l’État du Congo SEM Denis Sassou Nguesso, pour trouver une solution africaine qui préserve avant tout la dignité de tous », écrivait-il dans un communiqué rendu public le 16 juillet 2022, via les réseaux sociaux. Le 18 juillet, la junte malienne appelait à la médiation des autorités togolaises. Curieusement.
Autre fait non moins intrigant : le fait qu’un cyber-activiste pro-Soro dévoile la liste de la délégation ivoirienne devant prendre part à ces pourparlers, alors même qu’ils n’avaient pas encore été entamés et que tout ce qui se rapporte à son organisation était tenu secret. À cela, s’ajoute cet autre fait, qui concourt, s’il en était encore besoin, à lever le voile sur le fil d’Ariane qui mène à la main occulte de Guillaume Soro derrière ces manigances de la junte au pouvoir au Mali. Il s’agit en l’occurrence des informations qu’a fait fuiter le sulfureux Franklin Nyamsi, qui s’était affiché aux côtés d’Assimi Goïta, le chef de la junte, dès sa prise de pouvoir. En effet, avant même la fin des négociations, celui-ci annonçait urbi et orbi les revendications de la partie malienne. Des informations que les médias ont fini par confirmer plus tard. Par ailleurs, des cyber-activistes pro-Soro ont appelé bruyamment, les autorités ivoiriennes à demander pardon à leurs homologues maliens. Comme s’ils s’étaient passé le mot, la délégation dépêchée par la junte à ces négociations, a elle aussi réclamé à Abidjan, des excuses publiques. Autant de faits concordants qui portent à conclure que Soro et la nébuleuse qui gravite autour de lui, sont bien au cœur de la prise d’otage des 49 soldats ivoiriens à Bamako. En agissant ainsi, l’ex-président de l’Assemblée nationale pose là, un acte de haute trahison vis-à-vis de la Nation. Et cela, n’est pas fortuit. Nous y reviendrons.
Assane Niada