Dans un communiqué signé par Dr. Marie-Ange A., Secrétaire générale du Conseil de Discipline, la direction du parti annonce un report pour « des raisons de forces majeures, totalement indépendantes de [leur] volonté ».
Officiellement, le report est justifié par des menaces circulant sur les réseaux sociaux et le risque d'atteinte à l’ordre public, qui auraient poussé les responsables du parti à privilégier la sécurité. Cependant, en coulisses, la décision est perçue comme un aveu de faiblesse face à la mobilisation des partisans de Jean-Louis Billon.
Une pression populaire inédite
Depuis l’annonce de la convocation de Billon devant le Conseil de Discipline, ses soutiens n’ont cessé de manifester leur mécontentement. Messages enflammés sur les réseaux sociaux, rassemblements et déclarations publiques de militants ont créé une véritable onde de choc au sein du plus vieux parti politique de Côte d’Ivoire.
Cette furia militante semble avoir pris de court la direction du PDCI-RDA. Selon des sources proches du parti, des manifestations auraient même été envisagées devant le siège du parti à Cocody, ce qui aurait renforcé les craintes d’un débordement incontrôlé.
Un recul qui interpelle
Ce report est interprété par plusieurs observateurs politiques comme un recul de la direction du PDCI-RDA face à l’influence croissante de Jean-Louis Billon et de ses partisans. « Ce n’est pas seulement un report, c’est une capitulation. La direction n’a pas su gérer la contestation interne et craint désormais de se retrouver dans une impasse », analyse un politologue.
Pour d’autres, ce geste démontre que Jean-Louis Billon n’est pas un simple délégué départemental, mais un acteur politique incontournable du PDCI-RDA, capable de fédérer autour de lui une base militante puissante.
Ce nouveau rebondissement illustre les tensions internes qui minent le PDCI-RDA, à quelques mois des échéances électorales cruciales de 2025. La question de la discipline et de l’unité au sein du parti reste entière, tandis que le report de cette audition risque de renforcer la position de Billon.
En attendant la fixation d’une nouvelle date pour cette session disciplinaire, une question demeure : la direction du PDCI-RDA parviendra-t-elle à apaiser les tensions sans fragiliser davantage son autorité ?
Affaire à suivre.
Olivier Yeo
