Le débat relatif à l’inscription de Laurent Gbagbo, le président du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), sur la liste électorale, a repris du poil de la bête depuis le lance ment de l’opération de la Révision de la liste électorale (RLE), le samedi 19 octobre 2024, aussi bien en Côte d’Ivoire que dans tous les pays où elle a des représentations diplomatiques. Les lieutenants de Laurent Gbagbo ne manquent pas d’aborder le sujet, lorsqu’ils en ont l’occasion. Ils demandent à chaque fois la réintégration de leur leader sur le fichier électoral.
L’opposition invitée à introduire une proposition de loi d’amnistie à l’Assemblée nationale
Pour Amadou Coulibaly, par ailleurs, ministre de la Communication, l’opposition, au sein de laquelle figure le PPA-CI, gagnerait à introduire une proposition de loi d’amnistie à l’Assemblée nationale, où elle est représentée, plutôt que de vouloir demander une intervention directe du président de la République pour la réintégration de certains leaders sur la liste électorale. « Je suis toujours surpris qu’aujourd’hui, on veuille en revenir au chef de l’État, alors qu’il y a des institutions qui fonctionnent.
L’Assemblée nationale est le lieu où on peut faire également des propositions de loi ». Amadou Coulibaly rappelle que l’opposition est très bien représentée au sein de cette institution. « Elle pourra bien sûr introduire une proposition de loi à ce niveau ». Pour ceux qui se de mandent si les députés du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) pourraient voter une telle loi, Amadou Coulibaly répond : « il faut déjà qu’elle arrive sur la table de l’Assemblée nationale ». Pour le reste, note-t-il, « le jeu démocratique va s’imposer. Puis, il appartiendra aux députés de juger de l’opportunité d’adopter cette loi ou pas ».
La CEI est impartiale
Le porte-parole du gouvernement indique que la CEI, l’institution chargée de l’organisation des élections, joue pleine ment son rôle. Contrairement aux al légations de l’opposition, qui soutient que dans sa composition, la CEI n’est ni équilibrée, ni impartiale, Amadou Coulibaly réplique : « Je pense qu’il n’est pas juste de prétendre que cette commission n’est pas équilibrée. Au contraire, l’opposition y est majoritaire, puisqu’elle y a cinq représentants et la société civile en a 6. Evidemment, elle a beau jeu de dire que le représentant du chef de l’État et celui du ministère de l’Intérieur sont proches du pouvoir ».
La représentation du président de la République et du ministre de l’Intérieur et de la sécurité au sein de la commission centrale de la CEI n’est pas une pratique des te nants actuels du pouvoir, mais plutôt celle de l’ancien régime. «(…) Je rappelle que lorsque Laurent Gbagbo était au pouvoir, il y a un représentant aussi bien de la présidence que du ministère de l’Intérieur. Ce sont des dis positions qui existent bien avant que le RHDP n’arrive au pouvoir ». Le porte-parole du gouvernement invite également les partis de l’opposition à se rappeler les décisions qui ont sanctionné le dernier dialogue politique. « Je voudrais rappeler que nous avons eu une dernière phase du dialogue politique, qui a été ou verte de décembre 2021 à mars 2022. Il a été convenu que toutes les questions relevant du fonctionnement de certaines institutions, leur soient adressées. J’inviterai l’opposition, pour certaines de ses préoccupations, à s’adresser aux institutions qui en ont la charge »
Aristide OTRE