Pour le gouvernement, loin d’être alarmante, cette mesure sonne comme une exhortation des autorités ivoiriennes à poursuivre les efforts accomplis en vue de lutter plus efficacement contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Abid jan fait d’abord remarquer qu’il ne figure pas sur la liste dite « noire » ; celle des « pays ou juridictions présentant de graves lacunes stratégiques dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération ». C’est dire que la Côte d’Ivoire n’est pas un État voyou ou un narco-État.
De gros progrès réalisés par la Côte d’Ivoire
Cette précision faite, le gouvernement sou ligne les efforts considérables qu’il a réalisés en une année pour améliorer les points à combler pour être aux normes exigées par le GAFI, dans le cadre de la lutte contre le blanchi ment de capitaux et le financement du terrorisme. « Ce nombre de points de correction est passé de 82 en 2023 à 14 en 2024, dont 3 relèvent des organes
communautaires de l’UEMOA, est le signe de progrès importants réalisés par le gouvernement », souligne le gouvernement. Par comparaison, la Côte d’Ivoire fait remarquer que le Séné gal avait 47 points à rattraper depuis 2021 qu’il a été inscrit sur la liste grise. Ce qu’il vient seulement de réaliser cette année, d’où son retrait de cette liste grise.
Comme pour dire que si la Côte d’Ivoire a pu gagner 68 points en une année en passant de 82 en 2023 à 14 en 2024, elle peut faire autant que le Sénégal et se voir retirer de cette liste grise. Pour une bonne compréhension de ce qui se joue, les autori tés ivoiriennes situent clairement ce que le GAFI entend par « liste grise » : « La liste dite « grise », elle, re groupe les pays engagés à résoudre les dysfonctionnements dans leurs dispositifs et qui collaborent étroitement avec le GAFI ». On comprend donc que la Côte d’Ivoire est plutôt dans une posture collaborative ; elle s’est, en réalité, engagée à se conformer aux normes édictées par le Groupe d’action financière en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Plus un défi qu’un recul
D’où son inscription sur la liste grise plutôt que sur la liste noire. « Lorsque le GAFI place une juridiction sur surveillance renforcée, cela signifie que le pays s’est en gagé à résoudre rapidement les déficiences stratégiques dans la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération », explique le gouvernement. C’est du reste, ce que n’a pas manqué de faire remarquer la présidente du GAFI, Elisa de Anda Mandrazo.
« Le processus d’inscription sur la liste grise n’est pas une mesure punitive. Il s’agit d’un accompagnement pour orienter les pays sur la voie de l’amélioration », a-t-elle tenu à préciser. À sa suite, les autorités ivoiriennes esti ment que « la présence de la Côte d’Ivoire sur cette liste grise du GAFI ne re présente donc aucun danger direct pour l’économie du pays, qui jouit d’une bonne réputation auprès des investisseurs ». Par ailleurs, le gouvernement promet de faire en sorte que les choses rentrent vite dans l’ordre, afin que la Côte d’Ivoire soit retirée de cette liste grise. « Avec l’implication de tous les acteurs du secteur économique et financier, la Côte d’Ivoire ne devrait pas tarder à être retirée sur cette liste, à l’instar du Sénégal qui l’a quittée officiellement le 25 octobre 2024 », s’engage l’État de Côte d’Ivoire.
Assane NIADA