Politique

PDCI /Guikahué-Blessy Chrysostome- Allah Kouadio : Qui fait quoi ?

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A 87 ans, Henri Konan Bédié reste le gourou du Pdci-Rda, qu’il dirige sans partage. Il semble, en effet, y faire la pluie et le beau temps, faisant et défaisant à tour de bras, les personnalités qui militent dans ce parti. A coups de nominations, il se livre en effet, à un jeu de chaise musicale en rebattant les cartes à intervalles réguliers.

Depuis quelque temps, il prend décision sur décision, semant chaque jour, un peu plus, la confusion sur l’organigramme du Pdci. Les dernières en date sont celles qu’il a prises, coup sur coup, portant réaménagement d’un nouvel organe, dénommé Comité Politique et maintien en vie du Secrétariat Exécutif, dont certains annonçaient pourtant la mort. Trois jours à peine se sont écoulés entre le « décret » n°0036-2021, du 8 mai 2021, relatif à la restructuration de ce Comité politique et le n°0038 du 11 mai 2021, confirmant le maintien du Secrétariat exécutif, tout en le réaménageant.

Et pourtant, depuis qu’une fronde contre le secrétaire exécutif en chef, Maurice Kacou Guikahué, a éclaté en rixe au siège du Pdci à Cocody, Bédié avait dû monter au créneau pour redistribuer les rôles au sein du parti septuagénaire. Ainsi a été créé, au lendemain de ces affrontements entre pro et anti-Guikahué, un Comité politique et a été nommé un Secrétaire général en la personne de l’avocat Blessy Chrysostome. On y apprenait que le secrétaire exécutif en chef contesté, a été nommé « Conseiller spécial du président du parti, chargé du suivi du Comité politique ». Bien des analystes y voyaient là, la mise à l’écart, sinon sous l’éteignoir, de celui que des militants du Pdci appellent affectueusement le « général courage ».

Quelques jours après, celui-ci donnera de la voix pour réaffirmer qu’il demeure à son poste de secrétaire exécutif. Des militants du Pdci attendaient alors que les choses soient clarifiées par le « bouddha de Daoukro ». La réponse est tombée le 11 mai dernier, sous la forme d’un énième « décret » de Bédié, dans lequel celui-ci réaffirme non seulement le maintien du secrétariat exécutif mais aussi sa direction par Guikahué. Le cardiologue en demeure, en effet, le secrétaire exécutif en chef. Autrement dit, il reste vissé à son siège. Et pourtant, quelques instants avant que soit rendue publique cette décision du président du Pdci, le bruit avait couru que Bédié s’apprêtait à annoncer la dissolution du secrétariat exécutif. Et partant, arracher à Guikahué le « tabouret » qu’il revendique et au nom duquel il avait encore voix au chapitre. Il n’en sera rien !

La décision confirmant l’ex-ministre de la Santé dans ses fonctions de secrétaire exécutif en chef sème un peu plus la confusion sur la configuration de l’organigramme du Pdci. Qui y fait quoi désormais ? est-on raisonnablement fondé à s’interroger au regard de la cohabitation entre d’une part, le Comité politique et le Secrétariat général récemment créés et, d’autre part, le Secrétaire exécutif maintenu en vie. Alors que d’aucuns croyaient que la création du comité politique et la « résurrection » du secrétariat général répondaient à une intention secrète de Bédié d’effacer en douceur le secrétariat exécutif et donc de museler Guikahué, voilà que celui-ci est remis en selle par la décision le confirmant dans son poste de secrétaire exécutif en chef.

 

Pour sûr, le président du Pdci joue à jeu trouble en mélangeant les cartes. En témoigne cette sorte de transversalité des postes qu’il instaure en nommant les mêmes personnalités dans deux voire trois instances en même temps. Le cas de Guikahué, qui est à la fois secrétaire exécutif en chef et membre du Comité politique en qualité de conseiller spécial du président du parti, chargé du suivi du Comité politique. Le cas aussi de l’avocat Blessy Chrysostome qui, tout en étant habillé du costume de secrétaire général, distinct, du secrétaire exécutif en chef, est également, membre du Comité politique, en qualité de secrétaire général.

Les cas également de Jean-Louis Billon, qui est membre du secrétariat exécutif, chargé de la communication et membre du comité politique en tant que Coordonnateur général délégué, chargé des régions du Grand Nord ; de Thierry Tanoh, à la fois membre du secrétariat exécutif, chargé des finances et du comité politique en qualité de coordonnateur délégué chargé des cadres et secteurs de l’économie ; de l’ancien maire de Bassam, George Ezalley, à la fois membre du secrétariat exécutif, chargé des relations avec les partis politiques nationaux et coordonnateur général délégué, chargé des régions du Grand Sud. Voilà qui brouille les rôles au sein du parti à l’emblème d’éléphant.

Assane NIADA

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