Au cours de son adresse à la presse, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, a abordé plusieurs sujets, au nombre desquels, la grève des enseignants, des agents du corps médical et de ceux du ministère de la Famille, de la femme et de l’enfant, la situation à laquelle est confrontée la FESCI, les griefs de l’opposition contre la liste électorale.
Concernant les perturbations enregistrées ces jours-ci dans les établissements scolaires et les centres de santé, Amadou Coulibaly a affirmé d’un ton ferme que « cette grève est illégale et injustifiée ». Selon le porte-parole du gouvernement, par ailleurs, ministre de la Communication, la grève est illégale parce le cadre de dialogue social n’a pas été mis en œuvre avant son lancement. Le cadre de dialogue social avait pour autant permis d’obtenir une trêve sociale, qui court jusqu’en 2027. Il a rappelé que le ministère de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration a mis en place, dans chaque ministère, des comités sectoriels de dialogue social. Ainsi, quand une corporation a des revendications, elle les porte à la connaissance dudit comité. Si des solutions ne sont pas trouvées à son niveau, alors, les revendications sont portées auprès du comité du dialogue social du ministère de la Fonction publique. Si à ce niveau non plus, aucune solution n’est trouvée, alors, on a recours au comité consultatif de dialogue social installé le 10 octobre 2024 et dont la première réunion se tient aujourd’hui jeudi 17 octobre 2024.
La question des primes revendiquées par les enseignants figure au premier point de l’ordre du jour de cette réunion. Et si d’aventure, ce comité n’apporte pas une suite favorable aux revendications à lui soumises, alors, ses membres vont saisir le Premier ministre, Robert Beugré Mambé. Malheureusement, selon le ministre de la Communication, « aucune de ces étapes n’a été respectée ». Il ajoute que la grève est injustifiée, en ce sens que le dialogue se poursuit. Non sans oublier de préciser que toutes les salles de classes étaient ouvertes le premier jour de la grève et que le mouvement n’a pas été suivi au primaire, parce que tous les enseignants étaient présents. Il en a été de même pour le secondaire privé et pour le secondaire public où 50% des enseignants étaient absents. Amadou Coulibaly a rapporté que tous les services de santé ont fonctionné normalement et qu’au niveau du ministère des Affaires sociales et celui de la Famille, de la femme et de l’enfant, le mot d’ordre a été suspendu.
Le porte-parole du gouvernement souligne que le gouvernement est attentif aux revendications qui sont faites et que la gouvernance d’Alassane Ouattara est ouverte au dialogue et à la discussion. Tout peut s’obtenir dans ce cadre, pas dans les grèves, a-t-il soutenu. Il a rappelé à juste titre que tout ce qui a été obtenu par les travailleurs, l’a été sans mouvement de grève. Il en veut pour preuve, le déblocage des salaires, les avancements obtenus par les fonctionnaires, les revalorisations indiciaires. Avec le dialogue social, il y a eu les indemnités de logement, l’augmentation de la prime de transports, l’allocation familiale.
En outre, Amadou Coulibaly a précisé que ceux qui ont fait la grève subiront la rigueur de la loi avec des ponctions sur les salaires.
Pour ce qui est de la Fédération estudiantine et scolaire de la Côte d’Ivoire (FESCI), le porte-parole du gouvernement n’a pas fait un long développement, en raison de la procédure judiciaire que l’affaire suit. Cependant, il dénonce les deux crimes perpétrés par le mouvement depuis l’accession d’Alassane Ouattara au pouvoir d’État. « En tant que gouvernement sérieux, soucieux de la vie de chaque Ivoirien (…) il était important de mettre fin à ces dérives », a-t-il souligné.
Au sujet des critiques de l’opposition, indiquant que la liste électorale comprend 2 000 00 de personnes, qui ne doivent pas y figurer, il demande d’apporter les preuves matérielles, afin que les concernés soient retirés dans le cadre de l’opération de la Révision de la liste électorale.
Aristide Otré