Dans l’administration, tout est encadré et tout est réglementé. Il est essentiel de rappeler que la grève dans les services publics est encadrée par des lois spécifiques, notamment la loi n° 92-571 du 11 septembre 1992, qui fixe des modalités précises pour son déclenchement. Le non-respect de cette procédure constitue une violation légale, remettant en question la légitimité même de la grève.
Cependant, les initiateurs de la grève semblent ignorer les dispositions légales qui régissent les mouvements de grève dans le secteur public. Ce non-respect des procédures établies par la loi peut être perçu comme une manœuvre délibérée pour contourner les mécanismes de dialogue instaurés entre le gouvernement et les syndicats. En agissant de la sorte, les syndicats compromettent leur légitimité, affaiblissant ainsi leur position dans les négociations futures.
Accord de trêve sociale
Les initiateurs de la grève appartiennent à des centrales syndicales signataires d'un accord de trêve sociale, qui a été établi pour garantir un climat de paix sociale entre 2022 et 2027. Cet accord, signé le 8 août 2022, représente un engagement formel des parties à dialoguer plutôt qu'à recourir à des actions de grève. En initiant une grève, ces syndicats semblent renier cet engagement, ce qui soulève des interrogations sur leur intégrité et leur volonté de respecter les accords passés.
Le texte souligne que le dialogue social n’a jamais été rompu, avec la mise en place de comités sectoriels et des rencontres régulières entre le gouvernement et les signataires de la trêve sociale. Ces efforts témoignent d’une volonté manifeste du gouvernement d'écouter et de traiter les revendications des fonctionnaires. En ce sens, la grève apparaît non seulement inopportune, mais également injustifiée, surtout dans un contexte où des avancées concrètes ont été réalisées.
Réalisations du Gouvernement
L’engagement du gouvernement à honorer ses promesses financières, représentant plus de 1100 milliards sur la période 2022-2027, est un facteur majeur à considérer. Parmi les réalisations notables, on trouve : la promulgation de la loi portant Statut Général de la Fonction Publique, l'instauration de primes exceptionnelles et la revalorisation des allocations familiales et des indemnités de transport. Ces mesures visent à améliorer les conditions de vie des fonctionnaires et témoignent d’une réponse proactive aux préoccupations soulevées par les syndicats.
Dans ce contexte, la persistance d’une grève semble déconnectée des réalités et des efforts mis en œuvre pour répondre aux doléances des agents de l'État. En somme, la grève initiée par certains syndicats dans la Fonction publique soulève des questions éthiques et légales. Le non-respect des procédures de grève, l’existence d’un accord de trêve sociale et la volonté manifeste du gouvernement de dialoguer et de répondre aux préoccupations des fonctionnaires soulignent le caractère inapproprié et potentiellement illégal de cette action. Il est crucial que les syndicats reconsidèrent leur approche afin de privilégier le dialogue et la coopération, éléments essentiels pour construire une relation de confiance entre les agents de l'État et l'administration.
Yacouba Doumbia