Politique

Lutte contre les déstabilisations et le crime organisé : La Côte d'Ivoire en guerre contre le recours aux mercenaires

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La Côte d’Ivoire en guerre contre le recours aux mercenaires
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Pour renverser un régime ou déclencher une guerre, il était courant de recourir aux mercenaires dans les années 80. Aujourd’hui encore, d’autres Etats africains s’offrent les services de mercenaires pour diverses raisons. La Côte d’Ivoire, elle, a décidé de se dresser contre le mercenariat.

Au conseil des ministres qui s’est tenu hier, jeudi 1er août 2024, le gouvernement a adopté une mesure visant à renforcer la lutte contre le recours aux services des mercenaires. La Côte d’Ivoire a, en effet, ratifié la Convention de l’Organisation de l’Union Africaine (OUA), désormais devenue Union Africaine (UA) sur l’élimination du mercenariat en Afrique, adopté le 03 juillet 1977 à Libreville au Gabon. Ladite Convention, rappellent les autorités ivoiriennes, « définit des dispositions pratiques afin d’éradiquer les activités des mercenaires et de préserver la stabilité politique dans les Etats africains ». Le texte ratifié par la Côte d’Ivoire 47 ans plus tard, vise donc à affirmer clairement le refus du gouvernement ivoirien de donner gîte et couvert aux marchands de guerre que sont les mercenaires. En ratifiant enfin cette Convention, le pays entend ainsi donner un signal fort à tous ceux qui seraient tentés de vouloir déstabiliser le pays en recourant aux services de mercenaires étrangers ou de recruter des Ivoiriens comme mercenaires pour déstabiliser d’autres Etats africains.

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« La ratification de cette convention permettra de renforcer la coopération entre la Côte d’Ivoire et les autres Etats membres de l’Union africaine pour lutter efficacement contre les activités subversives des mercenaires en Afrique », est-il en effet souligné dans le communiqué du conseil des ministres. C’est donc clair : la Côte d’Ivoire n’entend plus tolérer que des nervis à la solde d’un gouvernement étranger ou simple[1]ment avides de gain soient utilisés pour renverser des régimes ou entre[1]tenir des foyers de guerre à travers l’Afrique. La ratification de ce texte de l’UA, 47 ans après, sonne comme la fin de la récréation pour tous ceux qui seraient tentés de marcher dans les pas des Bob Denard ou de leurs émules que sont les soldats russes de Wagner. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette politique des autorités ivoiriennes jure avec la tendance observée ces dernières années dans d’autres pays du continent où il est de mode de recourir aux services des mercenaires. C’est notamment le cas de la République de Centrafrique, du Mali et du Niger où les hommes forts du pays se sont attachés les services des mercenaires russes de Wagner. Soit pour assurer la protection du chef de l’Etat comme c’est le cas en Centrafrique, soit pour s’inviter dans le combat contre le terrorisme comme au Mali, soit encore pour se substituer à la coopération militaire avec la France et les Etats-Unis, comme au Niger.

Souveraineté alimentaire:10 usines de productions de riz créées

La Côte d’Ivoire semble bien décidée à inverser la tendance consistant à importer 60% du riz consommé sur son territoire. A cet effet, elle a créé 10 usines qu’elle vient de céder à des opérateurs privés. L’annonce a été faite au conseil des ministres d’hier jeudi 1er août 2024. L’autosuffisance en riz prônée par les autorités ivoiriennes depuis quelques années est en passe de devenir réalité. Avec la création de 10 unités industrielles ces dernières années, dans le cadre de la Stratégie nationale de développement de la filière riz (SNDR), le défi de la sécurité alimentaire voire la souveraineté alimentaire semble à portée de main.

 Les villes où sont installées ces usines

Au cours du conseil des ministres qui s’est tenu hier, l’opinion a été informée que l’Etat de Côte d’Ivoire a créé 10 usines de production de riz, installées dans les villes de San Pedro, Daloa, Vavoua, Touba, Saïoua, Ferkessedougou, Adzopé, Séguéla, Dimbokro. Ces 10 usines, nous apprend le gouvernement, ont une capacité de production de 5 tonnes de riz par heure. A terme, elles devraient permettre à la Côte d’Ivoire de réduire significativement sa dépendance de l’importation massive de cette denrée de grande consommation. En effet, en 2022, l’importation de riz a coûté au pays 500 milliards FCFA. La facture a bondi de 99 milliards FCFA représentant les dépenses que la Côte d’Ivoire a dû effectuer pour assurer son approvisionnement par rapport à 2021.

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C’est pour inverser la tendance que ces 10 unités de productions ont été construites par le gouvernement. Ce sont usines que l’Etat consent à céder à des partenaires privés. Le conseil des ministres a, en effet, adopté des « contrats portant concession des actifs industriels et location des terrains et bâtiments composant les unités industrielles de transformation de riz ». Selon les autorités gouvernementales, la construction de ces unités industrielles vise à « assurer la couverture des besoins en consommation avec une production nationale de riz blanchi de bonne qualité et à même de garantir des stocks de sécurité nécessaire ». Ces usines, assure le gouvernement, sont les premières des 30 unités industrielles prévues pour permettre à la Côte d’Ivoire de voir son rêve de souveraineté en riz devenir tangible en peu de temps.

Assane Niada

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