Politique

Debat sur la crédibilité de la commission électorale indépendante: Le rapport d'Afrobaromètre qui met fin au débat

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Objet de controverse, la Commission électorale indépendante(CEI) est pourtant plus crédible que les commissions électorales de nombre de pays sur le continent, dont certains passent pour être de bons élèves en matière de démocratie. Du moins, si l’on en croit un rapport afrobaromètre sur les démocraties en Afrique, qui circule sur la toile.

Ce rapport a été déterré ces jours-ci par les détracteurs de la CEI, alors qu’il date de septembre 2016 et contient les résultats d’un sondage datant de 2014-2015, soit avant la présidentielle de 2015. Ils ne croyaient pas si bien faire. Car, contrairement à ce que voudraient laisser croire les contempteurs de la CEI, celle-ci ne jouit pas d’une opinion plus défavorable aux yeux des populations ivoiriennes que les commissions du même genre, installées dans d’autres pays africains.

Jouit d’une plus grande confiance que celle du Ghana

Il ressort en effet, de l’enquête effectuée par afrobaromètre, déjà en 2014-2015, que le taux de populations ivoiriennes faisant grandement confiance à la CEI (25%), est plus élevé que le taux de citoyens ghanéens plaçant une forte confiance en leur commission électorale (18%) ; que le taux de Béninois ayant une confiance élevée en leur commission électorale (17%). On pourrait en dire autant du Nigéria (7%), du Togo (20%) et du Gabon (8%) où les populations sont moins nombreuses qu’en Côte d’Ivoire à accorder une grande confiance à la commission électorale. Or, le Ghana, le Bénin et le Nigéria sont parfois cités en exemple comme des modèles de pays en voie de démocratisation. C’est dire que la CEI n’est pas la plus damnée d’Afrique. Bien au contraire.

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Par ailleurs, quand on demande aux populations si elles ont « juste un peu confiance » en leur commission électorale, on observe que le taux d’Ivoiriens qui répondent par l’affirmative est plus élevé (27%) que le taux de citoyens sénégalais ayant donné la même réponse s’agissant de l’organe qui organise les élections dans leur pays (16%). On observe la même tendance au Ghana (22%), en Afrique du Sud (23%) et au Togo (21%) où le taux de citoyens qui disent ayant juste un peu confiance en leur organe électoral, est moins élevé qu’en Côte d’Ivoire. Pourtant, le Sénégal, le Ghana et l’Afrique du Sud sont cités comme des modèles d’État où le jeu démocratique est ouvert. Or, leurs citoyens ont moins confiance en leur commission électorale que les Ivoiriens en la CEI. On pourrait en déduire que la CEI jouit d’une opinion plus favorable que ceux de ces pays dits plus ou moins démocratiques.

Seulement 3 Ivoiriens sur 10 n’ont pas confiance en elle

Une autre donnée non moins importante, est celle des sondés qui disent n’avoir « pas du tout confiance » en la CEI. Ils sont de 30%. Un chiffre qui n’est pas très éloigné de l’opinion que se font certains Nigérians de leur organe électoral (31%) ou des Ghanéens (37%) du leur. Ici encore, on note que, même dans ces pays cités comme des exemples de démocratie acceptable, l’organe électoral n’a pas bonne presse, pas nettement plus que la CEI en tout cas. Par ailleurs, le taux cumulé d’Ivoiriens ayant grandement confiance en la CEI et ceux ayant faiblement confiance en elle (42%), est bien plus élevé que le taux de ceux qui disent n’avoir « pas du tout confiance » en elle (30%).

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Au total, ce rapport afrobaromètre indique clairement que la CEI n’est pas moins crédible que les organes électoraux mis sur pied dans d’autres États africains, dont certains sont cités comme de bons élèves de la pratique démocratique. On pourrait en déduire donc que la CEI est à tort, l’objet d’une campagne de dénigrement alors que sa composition est le résultat de compromis politiques, lesquels ont abouti à sa création en 2001. Sa composition a subi des aménagements successifs en 2004, puis 2005, juin et décembre 2014. Son bureau central compte à ce jour 17 membres, dont 4 du parti au pouvoir, 4 de l’opposition et 4 de la société civile. La CEI a été présidée par le passé, par Honoré Guié, Robert Beugré Mambé, Youssouf Bakayoko et est dirigée aujourd’hui par le magistrat Ibrahime Coulibaly-Kuibiert.

 

Assane Niada

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