Ce mardi 23 avril 2024, l’opinion nationale et internationale a été interloquée par un message de l’ex-PAN sur le réseau social Twitter et Facebook qui contrarie totalement avec son message du 4 avril dernier. Passé maître dans l’art de la victimisation, Guillaume Soro veut faire croire à une certaine opinion que son échange téléphonique avec le président Ouattara et son vœu de rentrer de son exil mélangeraient et dérangeraient les calculs de certains cadres du régime qui ont alors décidé de manœuvrer pour empêcher son retour au pays. « Chers tous, presqu’un mois après mes échanges téléphoniques avec le président Ouattara, qu’ai-je constaté du RHDP ? Des préalables. Toujours ! Il faut que Soro déclare son retour au RHDP d’abord, il faut qu’il fasse la preuve de sa sincérité. Il faut le châtier, il serait malavisé de lui faire confiance, etc… Et ce discours je l’entends, je le comprends.
Mais tout ceci prouve qu’ils ne sont pas à la décrispation, à la paix. Et pourtant, ces propos n’entachent guère, ma détermination, ma patience, car je suis un croyant. Les saintes écritures nous enseignent que : « Chaque chose a son temps et chaque temps, sa chose !». Et c’est vrai. Alors quand viendra l’heure de la décrispation vraie, je serai au rendez-vous. Toujours. Pour l’heure, tâchons d’être en vie », a balancé ce mardi 23 avril Guillaume Soro sur les réseaux sociaux. Mais pour qui connaît les méthodes de l’ex-PAN de la FESCI à la rébellion, ne peut pas être étonné par cette volte-face. A la vérité, Guillaume Soro a toujours évolué dans la duplicité et le double jeu. Officiellement, il donne un air de quelqu’un qui est disposé à venir participer à la consolidation de la paix dans son pays et en off, il instrumentalise ses thuriféraires sur les réseaux sociaux pour accabler et attaquer les tenants du régime avec des propos au-delà de l’indécence et de la morale, dans l’objectif de les amener à réagir et ensuite, se faire passer pour la victime. Voici ainsi, résumée l’abjecte méthode Guillaume Soro. Son message d’hier se situe donc dans cette logique. Dans un premier temps, il veut maladroitement faire croire à ses partisans que c’est Ouattara qui est à l’initiative du coup du fil, parce qu’il n’aurait aucune alternative pour 2025 face à Thiam qui constituerait une menace sérieuse pour le RHDP. Il veut donc se faire passer pour le deus ex machina du RHDP qui est appelé à la rescousse pour venir sauver les meubles en 2025.
Quand Soro vend du vent à ses partisans…
A la vérité, il n’en est absolument rien ! Guillaume Soro vend du vent à ses partisans. D’abord, sur le coup de fil du 4 avril, son responsable de la communication, Touré Moussa, avait écrit noir sur blanc que c’est bien son patron Soro qui est au départ du coup de fil. « Un chef d’État, qui est ami des deux hommes, a convaincu Guillaume Soro de passer un coup de fil à Alassane Ouattara pour le remercier d’avoir étendu la mesure de grâce présidentielle à certains de ses proches compagnons », a indiqué Touré Moussa. Selon lui, l’ancien Premier ministre estime que le temps est venu « d’amorcer un dégel ». Puis, Soro lui-même a confirmé l’information via les réseaux sociaux. « Ce n’est pas un poisson d’avril. La prochaine fois, ça sera en Côte d’Ivoire. L’élection présidentielle de 2025 n’est plus loin. Il faut s’activer », a-t-il balancé sur le réseau social X, anciennement Twitter. D’où vient-il que trois petites semaines après, le même Soro et ses hommes font croire que c’est Ouattara qui veut le faire rentrer par rapport à 2025 ? Toujours dans son double jeu, l’ex-PAN veut également faire croire que des cadres du RHDP veulent empêcher son retour.
Au cours de la conférence de presse d’après le conseil des ministres qu’il a animée le mercredi 17 avril dernier, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, avait pourtant tenu un discours qui confirme aujourd’hui la duplicité et même la mauvaise foi de Guillaume Soro. Répondant à une question sur le retour de ce dernier, malgré la condamnation qui plane sur lui, Amadou Coulibaly a été on ne peut plus clair : « Il y a beaucoup de gens qui étaient condamnés, qui sont rentrés qui ont vaqué à leurs occupations jusqu’à ce que certains soient graciés. Il y en a qui ne le sont pas, mais qui continuent de vaquer à leurs occupations. Ils sont libres. Ils voyagent. Ils sortent du pays. Certains se permettent même de critiquer le régime », a indiqué Amadou Coulibaly. Ce lundi 22 avril 2024, le ministre Mamadou Touré, à l’occasion du premier café-débat organisé par la plateforme numérique NewScoop et la société civile l’Africanisme, s’est aussi clairement prononcé sur le retour de l’ex-PAN : « Je pense que c’est une question d’agenda personnel. Le jour que Guillaume Soro voudra rentrer dans son pays, il rentrera », a affirmé le porte-parole adjoint du gouvernement, par ailleurs, porte-parole adjoint du RHDP, en prenant le soin de préciser que le président de la République a travaillé à ce que tous les Ivoiriens qui veulent rentrer dans leur pays, le fassent. Voici ainsi déclinée la position du porte-parole adjoint du Gouvernement et celui du RHDP. De quoi parle alors Guillaume Soro quand il évoque des préalables ? Aucun officiel ivoirien et aucun cadre du RHDP n’ont posé de préalable. En un mot comme en mille, le seul préalable au retour de Guillaume Soro, c’est Guillaume Soro lui-même. Ni plus, ni moins.
Kra Bernard
