La crise migratoire se criminalise au fil du temps avec des réseaux de passeurs qui sont constitués autour. La Côte d’Ivoire attire beaucoup de personnes à la recherche d’une oasis de paix et de prospérité. Le pays est à la fois une terre d’immigration et une terre de transit pour ces nouveaux criminels des temps modernes qui développent un vaste réseau de trafics dont la fraude documentaire.
La fraude documentaire est un fléau dangereux qui contribue à l’immigration clandestine, aux trafics humains, aux arnaques en tout genre et au vol d’identité. Face à cette situation, le gouvernement met en place des mécanismes et sollicite l’expertise de certaines organisations internationales pour stopper cette forme de criminalité. Ainsi, pour lutter contre la fraude documentaire, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Vagondo Diomandé, a mis en place, en mars dernier à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny à Abidjan, un dispositif de répression contre les fraudeurs sur différents documents de voyage. Ce dispositif, dénommé "Bureau de lutte contre la fraude documentaire" (BFD) vise à doter la Côte d’Ivoire d’instruments modernes et efficaces capables de renforcer la riposte à cette nouvelle forme de délinquance.
Mobiliser 20 milliards FCFA pour y faire face
Après la « conférence internationale sur une alliance mondiale pour la lutte contre le trafic des migrants », en novembre 2023 à Bruxelles, le Gal Vagondo s’est rendu du 17 au 19 avril 2024, en vue de mobiliser des ressources pour accélérer la modernisation de l’Etat - civil et l’instauration du NNI, ainsi que pour renforcer la sécurité aux frontières ivoiriennes. Ce sont environ 20 milliards de FCFA qui devraient être mobilisés par la Côte d’Ivoire pour faire face à ce grand projet.
Les autorités allemandes ont révélé que les interpellations quotidiennes de personnes étrangères en possession de documents ivoiriens, et le nombre de migrants déclarés ivoiriens ont drastiquement baissé (-90% au cours du 1er trimestre 2024). Cependant, beaucoup reste encore à faire pour mieux organiser les migrations, et offrir de meilleures conditions d’insertion aux Ivoiriens qui choisissent cette option. C’est en cela que le plaidoyer du Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité trouve tout son sens.
Une meilleure collaboration avec Frontex
Selon lui, la réforme de l’état civil en Côte d’Ivoire contribuera d’une part, à améliorer la gestion des flux migratoires, par l’informatisation des centres et la numérisation des documents. Et d’autre part, à renforcer le mécanisme de lutte contre la fraude documentaire existant, qui se déploie notamment à travers un bureau de lutte contre la fraude documentaire ouvert à l’Aéroport international FHB d’Abidjan, une meilleure collaboration avec Frontex et l’instauration prochaine de visas entre la Côte d’Ivoire et le Maroc et entre la Côte d’Ivoire et la Tunisie.
Face à ses hôtes, le ministre Vagondo Diomandé a présenté les actions menées par le gouvernement en faveur de l'autonomisation de la jeunesse et qui n'a aucune raison objective de se lancer dans cette aventure meurtrière. Il a insisté sur le fait que le nombre de migrants présumés ivoiriens était erroné. En effet, sur les 14.800 personnes ayant débarqué sur les côtes européennes depuis 2014, seules 20 étaient réellement des Ivoiriens.
Au cours de cette mission de haut niveau, le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité était accompagné du Chargé d’Affaires de l’Ambassade de Côte d’Ivoire en Allemagne et de certains collaborateurs au nombre desquels, le Directeur Général de l’ONECI, le Directeur de la Surveillance du Territoire et l’Attachée de Sécurité Intérieure (ASI) accréditée auprès de l’Allemagne.
Joël Dally