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Échec aux élections locales et sénatoriales, luttes internes Gbagbo et le PPA-CI grillés pour 2025 ?

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Laurent Gbagbo et le PPA-CI ont été ramenés sur terre après ces élections. (Photo : DR)
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Le parti de l’ancien président Laurent Gbagbo a fait piètre figure aux récentes élections locales et sénatoriales. Une déroute qui incline à s’interroger sur l’avenir politique de ce parti et son leader, dont le retour sur la scène politique avait pourtant, suscité beaucoup d’espoir chez ses partisans.

Deux maires, aucun conseil régional, aucun siège de sénateur. Tel est la maigre récolte du Parti des peuples africains, section Côte d’Ivoire (PPA-CI), porté sur les fonts baptismaux par Laurent Gbagbo le 17 octobre 2021. C’est la bérézina, au regard de ce résultat bien en deçà des ambitions, voire des prétentions affichées par ce parti avant la tenue de ces scrutins. En effet, dès le lendemain de la création du PPA-CI, Gbagbo et ses inconditionnels avaient laissé croire que ce tout nouveau parti n’était en réalité, qu’un nouveau-né possédant déjà ses 32 dents. Misant sur l’héritage du Front populaire ivoirien (FPI) dont ils venaient de claquer la porte, ils ont crié à la ville et au monde qu’ils étaient partis avec le peuple du FPI et que Pascal Affi N’guessan ne tenait entre ses mains, qu’une enveloppe, sous-entendu, vide.

L’argument de la fraude, rien qu’une excuse

Mais dès le premier véritable test auquel ce parti a été soumis comme pour en évaluer le réel poids, il a sombré. La magie du nom ni de l’héritage politique de Gbagbo n’a pas pris. La preuve, le fils du père, qui espérait capitaliser le nom fétiche de son géniteur, en a appris à ses dépens. Comme lui, tous les dignitaires du PPA-CI alignés lors de ces élections, ont mordu la poussière : Hubert Oulaye, Assoa Adou, Dano Djédjé, Léon Emmanuel Monnet, Issa Malick Coulibaly, Koné Katinan, Damanan Addia Pickass. Evidemment, l’argument d’une prétendue fraude ne saurait suffire à expliquer cette déroute. Sauf à vouloir se bander les yeux pour mieux voir. D’autant que des personnalités de premier plan du parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), ont subi des défaites retentissantes : le directeur de protocole du chef de l’État, Éric Taba, le ministre du Commerce, Souleymane Diarrassouba, le ministre des Eaux et Forêts, Laurent Tchagba, l’ex-ministre et président de la COP15, Alain Donwahi. Sans oublier le double revers subi par le président du Sénat, un éléphant du RHDP, Jeannot Ahoussou-Kouadio. C’est dire que l’argument du scrutin tronqué ne saurait prospérer.

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Il y a donc de quoi à s’inquiéter au sein du parti de Gbagbo, après cette bérézina électorale. Surtout que l’attelage avec le PDCI-RDA n’a pas fonctionné durant ces élections. L’expérimentation de l’alliance en maturation a fait pschitt. La montagne a accouché d’une souris, pourrait-on dire trivialement.

Le projet d’alliance avec le PDCI-RDA, mort-né ?

Ce duo ayant été étalé dans bien des régions, notamment dans le Haut-Sassandra où le « ticket » Djédjé Mady du PDCI-Stéphane Kipré du PPA-CI a été laminé par le candidat du parti au pouvoir, le ministre Mamadou Touré. Se pose alors la question du devenir du projet d’alliance entre le PDCI-RDA et le PPA-CI, alliance sur laquelle chacun des deux partis politiques semblait avoir battu sa stratégie de reconquête du pouvoir, avec la secrète intention de se servir de l’allié comme d’un cheval pour accéder au pouvoir en 2025. Sauf un retournement de situation, cette stratégie politique a peu de chance de susciter encore chez les partisans des deux formations, l’enthousiasme des débuts. Car, les résultats peu reluisants obtenus par le PPA-CI, n’en font plus un allié rêvé pour le PDCI-RDA. De même, l’échec du parti à l’emblème d’éléphant, n’en fait plus une perche sur laquelle le parti de Gbagbo aurait pu s’appuyer pour se propulser dans le palais présidentiel en 2025. Surtout que le décès subit du président du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié est venu rebattre les cartes.

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Et pour ne rien arranger, la débâcle à ces élections municipales, régionales et sénatoriales semble avoir amplifié les luttes intestines qui couvaient au sein du PPA-CI, sur fond de guerre de positionnement. De sorte que le parti semble avoir du mal à parler d’une seule voix, depuis sa déroute électorale, d’où le silence bruyant dans lequel il s’est muré. Hier, si prompt à multiplier conférences de presse sur conférence de presse ou à se fendre de communiqués de presse, ce parti semble avoir perdu sa langue depuis sa déroute. Résultat, aucun écho de la rencontre au sommet annoncée pour se tenir le week-end dernier. La preuve s’il en est qu’il y a anguille sur roche.

Assane Niada

 

 

 

 

 

 

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