Politique

À 48 heures des élections municipales et régionales: Les figures de proue de l’opposition totalement noyées dans la campagne

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Assoa Adou, Dano Djédjé, Emmanuel Monnet, Gorges Armand Ouegnin, Issa Malick Coulibaly, sont noyautés dans la campagne devant la batterie déployée par les candidats du RHDP. (Photo : DR)
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Le rideau va tomber dans quelques heures sur la campagne pour les élections municipales et régionales du 2 septembre 2023. Mais à quelques heures du vote, plusieurs grosses pointures alignées par l’opposition, ont été invisibles sur le terrain. C’est à peine si l’on sait qu’ils sont candidats.

Il est vrai que la période de campagne pour les élections locales du 2 septembre, selon plusieurs observateurs et candidats, a été relativement courte, mais sur le terrain, elle a été très dense. Après l’échauffement des législatives de 2021, c’est la seconde élection qui enregistre la participation de la quasi-totalité des partis politiques depuis ces dix dernières années. L’intérêt de ces élections locales réside également dans le fait qu’elles constituent une configuration en miniature de ce que sera l’élection présidentielle de 2025, pour laquelle tout le monde se prépare également. Pour ce faire, les principaux partis de l’opposition ont décidé de jouer leurs va-tout, en lançant dans la course, plusieurs de leurs cadors dans l’optique de contrarier la suprématie du RHDP sur le terrain. Seulement voilà. Depuis le lancement de la campagne, c’est à peine si l’on entend ces grosses pointures supposées de l’opposition ivoirienne. D’aucuns diraient que ce ne sont pas les vuvuzelas et les flonflons qui font une élection. Soit.

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Mais la réalité de la maîtrise du terrain reste mitigée pour ces candidats dont la plupart sont des anciens ministres, anciens présidents d’institutions, anciens directeurs généraux, etc.  A vrai dire, ces figures de proue de l’opposition se cherchent, comme on le dit de façon triviale en Côte d’Ivoire. Pour quelles raisons ? Seuls ces candidats peuvent donner les raisons de cette stratégie. Il est vrai que les candidats de l’opposition ne disposent pas des mêmes ressources que ceux du parti au pouvoir, mais l’on n’a pas besoin de regarder dans une boule de cristal pour connaître les raisons de cette stratégie de repli, qui ressemble étrangement à une fuite en avant, qui ne dit pas son nom. A la vérité, beaucoup de ces candidats savent qu’ils seront battus à plate couture, quel que soit le cas de figure. C’est certainement la raison pour laquelle ils font une campagne à minima. C’est le cas, par exemple, des candidats Assoa Adou, Georges Armand Ouégnin, Emmanuel Léon Monnet, Lida Kouassi Moïse et Dano Djédjé pour les élections régionales. Dans l’Indénié-Djuablin, c’est à peine si les populations savent que le président du Conseil politique et stratégique du parti de Gbagbo est candidat.

Fuite en avant ou stratégie politique ?

Il fait quasiment office de N°2 du PPA-CI, mais sur le terrain de la campagne, c’est un candidat en errance. Aujourd’hui où nul ne peut faire une campagne sans les réseaux sociaux, cependant, sur la page officielle d’Assoa Adou qui totalise 16 000 followers, aucune publication ne fait mention de la campagne de cet ancien ministre. Dans la région voisine de La Mé, Emmanuel Monnet bataille comme un beau diable pour sauver les apparences. Mais il est noyauté par le dispositif déployé par le Premier ministre Achi Patrick qui a fini par séduire toutes les populations Akyé, y compris ceux qui, par le passé, ne juraient que par Gbagbo et le FPI. Dans le Sud-Comoé, Georges Armand Ouégnin est également perdu dans la campagne. La maîtrise du terrain par le candidat du RHDP, Aka Aouélé et sa parfaite maîtrise des stratégies électorales, font qu’on a l’impression d’avoir un candidat unique dans le Sud-Comoé. Dans le Fromager, région natale de Laurent Gbagbo, l’on a cru également que le Professeur Dano Djédjé allait déployer la grosse artillerie pour rafler la mise au soir du 2 septembre.

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Mais selon des informations de première main en notre possession, l’ancien ministre de la Réconciliation de Gbagbo est englué dans des contradictions internes. Beaucoup de militants estiment qu’il n’est pas un homme ouvert et que pendant les dix années de règne de Gbagbo, il s’est enfermé dans une tour d’ivoire.  Aujourd’hui où Dano Djédjé sollicite leurs suffrages, ils sont prêts à lui faire payer rubis sur ongle ses péchés du passé. Au niveau des municipales, certains candidats, des grosses pointures supposées de l’opposition, sont également dans la tourmente électorale. A Korhogo, le bras droit de Gbagbo, Issa Malick Coulibaly qui fut son directeur de campagne en 2010, est perdu dans la campagne. Il appartient certes, à la famille du patriarche Péléforo Gbon Coulibaly, qui est un atout important pour être élu à Korhogo, mais cette filiation ne parvient pas à sauver la face d’Issa Malick Coulibaly qui a littéralement perdu le Nord face à Lass PR, dont la proximité et la générosité font l’unanimité. Dans la commune abusivement appelée « Yopougon de Gbagbo », le fils de l’ancien président est dans le vent devant l’armada déployée par Adama Bictogo. Dans «la commune de « la joie », c’est uniquement avec le nom de son père que Michel Gbagbo fait la campagne. Rien d’autre. Pendant ce temps, Adama Bictogo, le diamant noir, avance allègrement pour prendre la mairie de la plus grande commune de la Côte d’Ivoire.

 

Kra Bernard

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