Politique

Braquage de la BCEAO: Les faits qui enfoncent l’ancien président

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Une vue de l’entrée principale de l’agence nationale de la BCEAO dont les accès ont été forcés en 2011 sur ordre de Laurent Gbagbo. (Photo : DR)
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Laurent Gbagbo, au terme du procès relatif au braquage de la BCEAO, a été condamné à 20 années de prison. Malgré l’évidence des faits qui se sont déroulés au vu et au su de tout le monde, le président du PPA-CI clame qu’il n’a jamais braqué cette banque. Et pourtant, les faits qui engagent sa responsabilité dans cette affaire, sont légion.  

Le boulanger est de retour en Côte d’Ivoire avec sa légendaire farine. L’ancien président Laurent Gbagbo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, continue d’enchaîner les actes et déclarations pour se poser en victime expiatoire d’un complot qui l’a amené à la CPI pour lequel il a été blanchi et ramené en héros dans son pays. Voici donc les faits sur lesquels se fonde l’ancien président pour clamer urbi et orbi son innocence dans la commission des crimes de la crise post-électorale.

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Le 8 juin 2023, dans la conférence de presse qui a suivi sa réclamation suite à sa radiation de la liste électorale, il a encore pousser loin, le bouchon de l’outrecuidance en politique en diabolisant les institutions judiciaires de son pays. Plus grave, il clame son innocence dans le procès du braquage de la BCEAO pour lequel il a été condamné et qui a été la raison de sa radiation logique de la liste électorale. « On n'a pas mis mon nom sur la liste électorale prétextant que j'ai été condamné après un procès qui m'a jugé, parce que j'aurais braqué la BCEAO. Je réfute avec vigueur, une telle accusation. Dans ma vie, j'ai toujours travaillé pour que je n'ai aucune honte dans mon casier judiciaire », a expliqué l'ancien chef d'État. Dire de telles choses tend à travestir l’histoire récente de la Côte d’Ivoire dont nous sommes tous des témoins.

Henri Bacoury-Tabley : Le complice de Dakar chassé de son poste de gouverneur  

Pour rappel, après le second tour de la présidentielle de novembre 2010, l’UEMOA, à l’instar de toutes les institutions régionales et internationales, avait reconnu le président Alassane Ouattara comme le président élu de la République de Côte d’Ivoire. Ainsi donc, au terme d’un Conseil des ministres tenu le 23 décembre 2010, l’UEMOA avait reconnu Alassane Ouattara comme signataire des comptes de la Côte d’Ivoire dans les livres comptables de la BCEAO. Malgré cette décision, l’ancien gouverneur Henri Dacoury-Tabley, aujourd’hui, figure de proue du nouveau parti de Gbagbo, avait continué d’autoriser des décaissements en faveur du régime illégitime et illégal de Laurent Gbagbo.

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Ce sont donc entre 60 et 100 milliards qui ont été frauduleusement soustraits des caisses de la BCEAO en faveur de Laurent Gbagbo avec la complicité de l’ancien gouverneur. Cette situation va entraîner la convocation d’une autre réunion du Conseil des ministres de l’UEMOA, le 22 janvier 2011 à Bamako.  Henri Dacoury-Tabley sera évincé de son poste de gouverneur au profit d’un intérimaire. Quelques jours après, soit le 26 janvier 2011, asphyxié économiquement, Laurent Gbagbo ordonne une réquisition de toutes les agences de la BCEAO sur le territoire ivoirien. Dans les jours qui ont suivi, son ministre du Budget, Justin Koné Katinan, à la tête d’hommes puissamment armés, fait irruption à l’agence nationale et ordonne le forçage de tous les systèmes pour pomper plusieurs milliards, au mépris de la décision de fermeture de l’instance suprême de direction de la Banque. 

Le communiqué de la BCEAO qui enfonce Gbagbo…

Ce même 26 janvier, le siège de Dakar produit un communiqué pour protester vigoureusement contre cette mesure de réquisition. « La BCEAO proteste vigoureusement contre cette décision de réquisition ainsi que celle de nomination d’un Directeur National, prise en violation flagrante des engagements internationaux pris par l’État de Côte d’Ivoire, en particulier à travers le Traité de l’UMOA. Le Gouverneur par intérim de la BCEAO informe le système bancaire et les agents économiques que les dispositions sont en cours pour qu’en accord avec le Président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement et le Conseil des Ministres de l’Union, en relation avec le Président Alassane Ouattara, les réponses appropriées soient apportées dans les meilleurs délais à cette situation sans précédent dans l’Union.

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Pour l’heure, toutes les agences de la BCEAO installées sur le territoire de la Côte d’Ivoire, sont fermées jusqu’à nouvel ordre », indique ce communiqué qui a été signé le 26 janvier 2011, par le Gouverneur par intérim, Jean-Baptiste Compaoré. Voici donc ainsi retracé, le film de ce braquage Laurent Gbagbo veut pourtant, réfuter. D’où vient-il que Laurent Gbagbo dise aujourd’hui aux Ivoiriens qu’il n’a jamais braqué la BCEAO, alors que depuis le 23 décembre 2010, la BCEAO ne reconnaît plus sa signature ? On le sait, la Côte d’Ivoire a la responsabilité de la sécurisation de toutes les agences situées sur son territoire. Gbagbo avait ordonné à ses hommes, munis d’armes, de forcer les accès des comptes et d’ouvrir les caisses pour se servir, alors que la Banque était fermée. Ceci n’a pas un autre nom. C’est un braquage en bonne et due forme. La Côte d’Ivoire qui a donc la responsabilité de la sécurisation de ces banques, a donc décidé de juger et de condamner les auteurs de ce braquage. Ni plus, ni moins.

 

Kra Bernard

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