En prélude aux élections municipales et régionales prévues se tenir cette année, le président de l’Assemblée nationale prépare déjà les mentalités pour des scrutins apaisés. Adama Bictogo a saisi l’ouverture de la session ordinaire de l’institution, le lundi 3 avril 2023, pour lancer un appel solennel à l’endroit de la classe politique. « Nous devons, malgré nos divergences politiques, ethniques et religieuses, rester attachés aux valeurs universelles de la paix et de la démocratie pour hisser notre pays au rang des pays porteurs d’espérance et de fraternité vraie, comme nous le rappelle fort opportunément, notre hymne national « l’Abidjanaise », dira de prime abord, le président de l’Assemblée nationale. Avant d’ajouter dans le même élan : « Je voudrais nous inviter à cultiver la tolérance sous toutes ses formes aux fins d’avoir un processus électoral normal et apaisé pour le bonheur de nos concitoyens. L'essentiel, c’est la Côte d’Ivoire, notre beau pays ».
Le député de la commune d’Agboville s’est prononcé au sujet des projets qui seront réalisés cette année. Il a demandé à ses interlocuteurs de s’engager pour leur matérialisation. Adama Bictogo a, à ce propos, fait mention du projet du président de la République, qui a décrété l’année 2023 comme celle de la jeunesse. Il affirmera en ce qui concerne ce point précis : « En harmonie avec la décision du chef de l’État, (…) Alassane Ouattara, de faire de l’année 2023, l’année de la jeunesse, l’Assemblée nationale jouera pleinement sa partition au cours de l’examen du projet de loi d’orientation relatif à la jeunesse et de toutes les initiatives qui contribueront à améliorer l’employabilité des jeunes Ivoiriens. À ce propos, je nous engage à soutenir la mise en œuvre par le gouvernement de cette politique de l'emploi en faveur des jeunes afin que ces initiatives à l’image de propositions contenues dans le projet de loi portant promotion des start-up numériques, deviennent une réalité manifeste en Côte d’Ivoire ». En dehors de la situation des jeunes, celle des femmes a également été évoquée. « (…) Nous devons accorder un regard bienveillant et tout particulier aux femmes, au regard des thématiques abordées lors des foras parlementaires, notamment au niveau de l’Union Interparlementaire (UIP). Ainsi, notre 145e Assemblée tenue à Kigali au Rwanda du 11 au 15 octobre 2022, affichait déjà cette vision à travers le thème : « Egalité des sexes et parlements sensibles au genre : moteurs du changement pour un monde plus résilient et pacifique », a relevé le président de l’Assemblée nationale.
Il fait d’ailleurs, remarquer que « la forte présence des femmes présidentes d’institutions parlementaires (France, Afrique du Sud, Angola et Rwanda) à cette cérémonie, en est le témoignage le plus éloquent ». Le député de la commune d’Agboville a eu un message particulier pour les présidentes des Assemblées nationales de la France et de l’Afrique du Sud. « Votre première visite en Côte d’Ivoire en tant que présidente de l’Assemblée nationale française, est l’expression de l’excellence des relations entre la Côte d’Ivoire et la France portées par deux grandes figures de notre époque, à savoir leurs Excellences, le Président Alassane Ouattara et le Président Emmanuel Macron », dira-t-il à l’attention de Madame Yaël Braun-Pivet. Avant d’ajouter pour poursuivre en ces termes : « (…) Votre élection en qualité de Présidente de cette illustre institution apparaît comme une belle contribution au combat pour l’égalité Hommes-Femmes. Elle ouvre, ainsi que vous l’avez indiqué, « un chapitre du grand livre de la vie parlementaire française, un chapitre du grand livre de l’égalité entre les femmes et les hommes ». Pour ce qui concerne Nosiviwe Mapisa- Nqakula, son homologue de l’Afrique du Sud, il déclarera : « Je voudrais profiter de cette tribune pour rappeler mon attachement aux relations Sud-Sud et plus particulièrement, dans le cadre du renforcement de l’axe Abidjan-Johannesburg ».
Profitant de la tribune à lui offerte, le président de l’Assemblée nationale a égrené les sujets sur lesquels les députés auront à se prononcer le long de l’année. Il s’agit de la lutte contre l’inflation et l’amélioration des conditions de vie des populations ; la lutte contre l’incivisme sur les routes avec l’instauration d’une juridiction spéciale ; la réforme du statut général de la Fonction publique ; le statut des diplomates ; les questions environnementales avec l’examen du code de l’eau et de celui de l’environnement. D’où, le pressant appel de Adama Bictogo : « Au regard de la tâche qui nous attend et qui n’est pas la moindre pour la défense des intérêts du peuple ivoirien et ainsi participer activement au développement de notre Nation et à la consolidation de sa jeune démocratie, je vous exhorte à une assiduité exemplaire au cours de nos travaux et à ne lésiner sur aucun moyen pour faire entendre la voix et les préoccupations des populations. A la hauteur de cette responsabilité qui est la nôtre et convaincu que nous en prenons la juste mesure, je ne doute point de notre volonté à animer de façon sincère, les débats et les délibérations que nous aurons au cours de cette session 2023 ». Il a tenu à rassurer ses interlocuteurs quant à la disponibilité du gouvernement à les accompagner dans le cadre de leur mission. « Aussi suis-je convaincu que l’exécutif ne ménagera aucun effort pour répondre diligemment et efficacement à toutes nos préoccupations et interrogations afin que dans une synergie d’action, les résultats de nos délibérations permettent de tracer les sillons nouveaux d’une Côte d’Ivoire en phase avec les enjeux du moment ».
Aristide Otré