- Ce qui est prévu pour leur insertion professionnelle
- Patrick Achi au chevet des victimes
Ils sont 150 Ivoiriens résidant en Tunisie, qui sont rentrés sur Abidjan, suite à la spirale de violence dont ils étaient victimes, après les propos racistes tenus par le président tunisien Kaïs Saïed. Parmi eux, on dénombre 45 femmes et 5 bébés. Ils constituent la première vague de 500 ressortissants ivoiriens qui ont souhaité quitter volontairement la Tunisie pour fuir la vague de violences déclenchées par les propos racistes du président tunisien. Pour ces premiers rapatriés, le gouvernement a mis les petits plats dans les grands : à leur arrivée, chacun d’eux a perçu un pécule de 160 000 FCFA pour leur permettre de rejoindre leurs familles.
Il est, par ailleurs, prévu qu’ils bénéficient des programmes de réinsertion professionnelle mis en œuvre par le ministère de la Promotion de la jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique. En attendant, ces frères et sœur, rentrés brusquement au pays, vont également bénéficier d’une prise en charge psychologique pendant trois jours à l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS). Il s’agit de procéder à leur réarmement moral après les violences traumatisantes qu’ils ont subies en Tunisie. Ces gestes témoignent de la sollicitude du gouvernement à l’égard de ces frères et sœurs, arrachés brutalement à leurs rêves de se construire loin de leur pays natal.
Pour accueillir ces 150 premiers rentrés de Tunisie, le Premier ministre Patrick Achi a effectué lui-même le déplacement, en compagnie de certains membres du gouvernement, au nombre desquels la ministre des Affaires étrangères, Kandia Camara, le ministre de la Communication et de l’Economie numérique et par ailleurs porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly. A leurs côtés se tenaient le directeur général des Ivoiriens de l’extérieur et la représentante résidente de la CEDEAO, Fanta Cissé. Soucieux du sort des ressortissants ivoiriens, encore en Tunisie et qui peineraient à regagner l’ambassade en raison du climat délétère qui prévaut dans ce pays, le ministre Amadou Coulibaly a indiqué qu’une plateforme en ligne a été créée. « Ils peuvent envoyer leurs adresses. Les services de l’ambassade, en relation avec les autorités tunisiennes, se chargeront d’aller les chercher là où ils se trouvent pour les envoyer à l’ambassade, puis dans les lieux d’hébergement identifiés par l’ambassade de Côte d’Ivoire en Tunisie », a assuré le porte-parole du gouvernement.
Pour rappel, c’est le mardi 21 février 2023, à la faveur d’une réunion du Conseil de sécurité nationale, que le président tunisien Kaïs Saïed, a tenu des propos jugés racistes à l’égard des immigrés subsahariens. Il les a accusés de vouloir « modifier la composition de la Tunisie » pour en faire « un pays africain ». Des propos interprétés par des défenseurs des droits de l’homme et autres analystes politiques comme relevant de la théorie complotiste du « grand remplacement », défendue notamment par le polémiste d’extrême droite, le Français Eric Zemmour.
Assane Niada avec Sercom