Après les réunions bilatérales du 14 juillet 2022, à Abidjan et du 07 octobre 2022, à Paris, le ministre d’État, ministre de la défense, Téné Birahima Ouattara et son homologue français avaient à cœur de poursuivre leurs échanges à l’effet de faire le point sur les sujets qui les préoccupent. Pour la troisième rencontre au Ministère de la défense, à Abidjan, rien n’a filtré de leur rencontre. Au sortir de son audience au Palais de la République, Sébastien Lecornu a salué la montée en puissance des Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI), avant de lever un coin de voile sur le contenu de son audience avec le chef de l’État Alassane Ouattara.
Montée en puissance des FACI
« Nous avons fait un point sur la situation internationale. Nous étions en Ukraine à la fin du mois de décembre. Nous étions à Munich avec le président de la République, vendredi dernier pour une rencontre importante sur la sécurité pendant laquelle, il était utile de revenir sur les travaux et les discussions du moment entre nos différents pays. Et évidemment, un agenda plus bilatéral entre la Côte d’Ivoire et la France, puisqu’il est à saluer les efforts remarquables qui sont accomplis par le Président Ouattara et son gouvernement, par les Forces armées de Côte d’Ivoire avec la montée en puissance de l’appareil de sécurité ici en Côte d’Ivoire. L’armée de Côte d’Ivoire n’a rien à voir aujourd’hui, avec celle d’il y a 10 ans. Et au regard des décisions politiques et militaires que vous êtes en train de prendre, l’armée de Côte d’Ivoire n’aura rien à voir avec celle de maintenant. Et puis ça fait de la Côte d’Ivoire, un pays de stabilité. Un pays avec lequel on peut nourrir un agenda de sécurité en commun. Le rôle de puissance d’équilibre de la Côte d’Ivoire s’établit de plus en plus. Nous allons essayer de continuer à nourrir cet agenda », a promis le ministre français des Armées.
Sébastien Lecornu a rappelé qu’il travaille avec son homologue ivoirien afin de garder la relation bilatérale permettant de faire le point sur les sujets qui les préoccupent. Ceci, en vue d’intensifier leur coopération pour relever les défis sécuritaires en Côte d’Ivoire et dans la sous-région.
« Avec le ministre d’État Birahima Ouattara, nous avons souhaité d’avoir le temps régulier de travail. Le 14 juillet 2022, nous étions ici à Abidjan, le 07 octobre, monsieur le ministre d’État est venu à Paris. Nous voici de nouveau à Abidjan, la fois prochaine, ce sera à Paris. Nous sommes revenus sur la situation de la sécurité de l’ensemble de la sous-région et l’ensemble des pays qui nous entoure. C’est vrai également aussi pour la sécurité maritime et les enjeux qui sont liés aux prédations des matières premières et des narcotrafics », a déclaré le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu qui est en tournée dans la sous-région ouest-africaine, notamment en Côte d’Ivoire et au Sénégal.
Réactualisation de la présence française
Autre sujet au cœur des échanges, la poursuite de la réflexion sur la réactualisation de la présence de la France en Afrique. Sur ce point, on apprend que le président de la République français, Emmanuel Macron, a demandé de réfléchir à la réactualisation de la présence française en Afrique. « Nous allons fonctionner sur deux jambes. Une jambe pour requalifier les ressources humaines et la formation. La capacité de l’armée française d’apporter encore plus à son partenaire ivoirien, avec évidemment, des modules de formation sur lesquels on aura l’occasion de s’exprimer. Ça, c’est un premier volet qui est important, y compris d’ailleurs, sur des fonctions de combats futurs. Il ne faut pas ignorer les enjeux du cyber, du spatial et les enjeux qui sont liés au drone. Ça, c’est une véritable montée en puissance que nous allons conduire », a-t-il informé, non sans révéler que les deux chefs d’État ivoirien et français vont réviser la feuille de route qu’ils ont rédigée.
« Et la deuxième jambe, une jambe plus capacitaire avec les équipements pour l’armée de l’air et des équipements terrestres sur lesquels nous avons pu échanger. Également sur des enjeux de partenariat sur lesquels je vais demander à notre industrie de défense, une délégation générale pour l’armement, de faire un tour de table et de dépêcher un panel d’entrepreneurs français, sous la conduite de la délégation générale de l’armement et de la Banque publique d’investissement. Nous allons faire des propositions à l’État de Côte d’Ivoire qui va permettre d’avoir un agenda aussi matériel », a soutenu Sébastien Lecornu, ce, dans l’optique de travailler à l’acquisition d’équipements militaires pour les armées ivoiriennes.
Olivier Yeo