Politique

Prise de pouvoir par les armes: La claque de l’Union africaine aux putschistes maliens, burkinabè et guinéens

prise-de-pouvoir-par-les-armes-la-claque-de-lunion-africaine-aux-putschistes-maliens-burkinabe-et-guineens
Les colonels Mamady Doumbouya de la Guinée (à gauche), Assimi Goïta du Mali (au centre), et le capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso (à droite) sont dans de beaux draps. (Photo : DR)  
PARTAGEZ
Les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont réunis au cours d’un sommet extraordinaire, en marge de la session ordinaire de l’Union africaine, le samedi 18 février 2023 à Addis-Abeba en Ethiopie. L’un des points abordés, a été la situation des processus de transition au Burkina Faso, en Guinée et au Mali.

Sale temps pour les dirigeants des juntes au pouvoir de certains pays de l’Afrique de l’Ouest, notamment le Burkina Faso, la Guinée et le Mali. Les décisions qui ont été prises à l’encontre du capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso, du colonel Mamady Doumbouya de la Guinée et du colonel Assimi Goïta du Mali, au cours du sommet extraordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), tenu en marge de la session ordinaire de l’Union africaine, le samedi 18 février 2023 à Addis-Abeba en Ethiopie, ne sont pas faites pour arranger leur situation.

Le capitaine Ibrahim Traoré, le colonel Mamady Doumbouya et le colonel Assimi Goïta ainsi que les hauts fonctionnaires de leurs pays interdits de voyager

L’une des décisions qui a sanctionné le sommet, est le maintien des sanctions prises à l’encontre de ces dirigeants de transition. De fait, selon le communiqué, « la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement a été informée de la demande à elle adressée par les ministres des affaires étrangères du Burkina Faso, de la Guinée et du Mali, portant sur la levée des sanctions qui leur ont été imposées à la suite de leurs coups d’État respectifs ». Malheureusement pour ces putschistes, leur demande de levée de sanction a été bottée en touche par les chefs d’État et de gouvernement. Non seulement, elle maintient les sanctions, en plus, elle les corse comme le mentionne clairement le communiqué final : « La Conférence des Chefs d’État et de gouvernement décide de maintenir les sanctions existantes à l’encontre des trois pays et d’imposer une interdiction de voyager aux membres du gouvernement et autres hauts fonctionnaires des trois pays ».

A lire aussiPrise en otage de 46 soldats ivoiriens/ Ultimatum de la CEDEAO: Assimi Goïta joue son destin

Toujours au titre des sanctions, le communiqué relève que « la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement réitère la nécessité d’ouvrir l’espace politique à tous les acteurs des trois pays et d’assurer un dialogue politique inclusif (…) et instruit le Président de la Commission de la CEDEAO d’accompagner la mise en œuvre des feuilles de route de la transition et de renforcer l’appui sécuritaire et humanitaire aux pays touchés, dans le but d’atténuer les souffrances des populations ». Un point précis s’ajoute au cas de a Guinée. Il fait état du rejet systématique des « mesures unilatérales prises par les autorités de transition en Guinée, en ce qui concerne la mise en œuvre de la feuille de route de transition ».

La question des transitons de ces différents pays dirigés par ces trois militaires, a tout naturellement été abordée. Notant avec préoccupation, les graves défis humanitaires et sécuritaires, le sommet extraordinaire a jugé bon, pour le cas du Burkina Faso, de réitéré « son appel à mobiliser les ressources nécessaires pour compléter les efforts de la CEDEAO et des autorités nationales en vue de relever les défis socio-politiques, sécuritaires et humanitaires auquel le pays est confronté ».

Le chef de la junte guinéenne invité à respecter les 24 mois de transition

Pour ce qui est de la Guinée, les chefs d’État et de gouvernements de la CEDEAO ont appelé au respect des engagements pris par la junte. Notamment en ce qui concerne la mise en œuvre du chronogramme consolidé de transition de 24 mois couvrant les dix domaines prioritaires élaborés conjointement avec la CEDEAO. Pour le même pays, la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement, selon les décisions prises, « invite le gouvernement de transition à respecter l’esprit de l’accord signé le 21 octobre 2022 à Conakry entre la CEDEAO et la République de Guinée concernant la mise en place du comité conjoint de suivi et d’évaluation, et de s’abstenir de toute action unilatérale à même de saper l’esprit de collaboration des deux côtés ». Au cours de la même réunion, les tenants du pouvoir guinéen ont été également exhortés à mener « un dialogue national inclusif avec l’ensemble des acteurs politiques et à garantir la sécurité et la liberté de tous les participants et instruit le Président de la Commission de la CEDEAO d’accompagner le processus ».

A lire aussi62e Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO à Abuja: Assimi Goïta invité à libérer les soldats ivoiriens avant le 1er janvier 2023

S’agissant du Mali, « la Conférence donne instruction au Président de la Commission de continuer à soutenir un processus inclusif de transition au Mali et de tenir les Chefs d’État informés ».

Les décisions qui ont été prises par les Chefs d’État et de gouvernement au cours de ce sommet extraordinaire de la CEDEAO ne sont nullement dirigées contre le capitaine Ibrahim Traoré de la République du Burkina Faso, ni le colonel Mamady Doumbouya de la Guinée, ainsi que le colonel Assimi Goïta de la République du Mali. Elles visent plutôt à dissuader ceux à qui viendrait à l’esprit de tenter d’accéder au pouvoir par un coup de force. La CEDEAO, tout comme l’Union africaine, sont fondamentalement opposées à la prise de pouvoir par la force. Et, elles entendent le faire respecter.      

Aristide Otré          

Newsletter
Inscrivez-vous à notre lettre d'information

Inscrivez-vous et recevez chaque jour via email, nos actuaités à ne pas manquer !

Veuillez activer le javascript sur cette page pour pouvoir valider le formulaire