La première leçon à tirer de ce rassemblement qui a connu un franc succès, c’est le fait pour les organisateurs d’avoir réussi à fédérer les Ivoiriens autour de ce projet et cela, par-delà les obédiences politiques et autres considérations régionalistes ou ethniques. À l’occasion, l’on a, en effet, vu pouvoir et opposition communier ensemble. C’est la toute première fois, depuis plus d’une vingtaine d’années, que des acteurs politiques de tous bords, se retrouvent autour d’une cause commune : le témoignage de la reconnaissance de la nation au président de la République, Alassane Ouattara et aux 49 soldats injustement détenus au Mali du 10 juillet 2022 au 6 janvier 2023. C’est là, assurément, un signal fort que cette présence du Front populaire ivoirien (FPI) aux côtés du parti au pouvoir, avec lequel il se disputait pourtant, les résultats de l’élection présidentielle de 2010, qui a débouché sur une guerre postélectorale.
Qui l’aurait cru, il y a encore deux ans, quand le même FPI et son président jouaient les premiers rôles dans la désobéissance civile décrétée par l’opposition, à l’occasion de l’élection présidentielle de 2020 ? Mais, ne voilà-t-il pas que le président du FPI, Pascal Affi N’guessan, et ses adversaires politiques d’hier, s’élèvent au-dessus de leurs contradictions pour se retrouver autour d’un même idéal qui est l’intérêt général ? « L’événement qui nous rassemble, dépasse le cadre des partis politiques (…) Nous sommes là pour témoigner de la cohésion de la Nation », a d’ailleurs, déclaré Affi N’guessan. Cette image de cohésion nationale renvoyée par la cérémonie de dimanche, traduit à suffisance, la vision du Président Ouattara, résumée dans l’heureux slogan : « la Côte d’Ivoire solidaire ».
Par ailleurs, au-delà de cette cohésion nationale, cette cérémonie a laissé voir la germination d’une prise de conscience de l’amour de la patrie. C’est là, la deuxième leçon à tirer de ce rassemblement. C’est, en effet, au nom de ce sentiment patriotique que des fils et filles de ce pays, sans distinction de considérations politiques, se sont rassemblés pour témoigner leur reconnaissance au chef de l’État, pour la maestria avec laquelle il a su gérer ce conflit qui aurait pris d’autres proportions. Ce qui a été mis en avant, c’est l’amour de la patrie et des autorités qui les incarnent. D’où, l’hommage également rendu aux 49 soldats arrêtés et détenus pendant six mois au Mali. Qualifiés de héros, ils ont été honorés pour avoir été suppliciés au nom de la patrie qu’ils étaient censés représenter au Mali. Cette fibre patriotique, qui porte les fils et filles de Côte d’Ivoire à se fédérer autour d’une cause ou d’un projet commun, est assurément un bon pas sur le chemin de la construction de la nation ivoirienne.
Assane Niada