« Ce sont nos commandos… jamais, la patrie ne vous abandonnera… ; notre diplomatie ferra tout. Président ADO, les Ivoiriens ont confiance en toi, ça va prendre le temps que ça va prendre, mais ils reviendront et on va danser… Kandia Camara va danser, Affi N’Guessan va danser, Adjoumani, le général Vagondo va danser, tous les Ivoiriens et Maliens vont danser… ». En chantant dans leur titre « les 49 » ces paroles fortes, lourdes de sens, 4 mois en arrière, Yodé et Siro étaient loin de s’imaginer que telles des prophéties, elles s’accompliraient textuellement. Hier, lors de la cérémonie d’hommage au Président de la République, Alassane Ouattara et aux 49 soldats, organisée par la jeunesse ivoirienne, les ministres Kandia Camara, Kobenan Kouassi Adjoumani, Gal Vagondo Diomandé, Mamadou Touré, Amadou Coulibaly et Affi N’Guessan, ont dansé avec de nombreux artistes et devant des milliers d’Ivoiriens qui ont pris d’assaut ces lieux. Ils ont dansé, chanté, pour dire merci à celui qui a permis la libération des soldats ivoiriens.
Tel un volcan en éruption, le Palais des sports de Treichville était en ébullition, ce dimanche 29 janvier pour cet hommage. Et pour cause, il a refusé du monde. Toutes les forces vives de la nation (partis politiques, société civile, artistes, jeunes, cadres, parents des soldats…) s’y sont données rendez-vous pour rendre un vibrant hommage au Chef de l’Etat pour sa gestion diplomatique de l’affaire des 49 soldats. Une cinquantaine d’artistes invitée, pour mettre le ‘’feu’’ au Palais des Sports. Et comme un véritable symbole, un pont qui relie les deux pays, c’est le Malien Sidiki Diabaté qui monte sur la scène en premier. Avec sa kora, l’artiste exécute magistralement les notes de l’hymne national malien, puis l’Abidjanaise, repris en chœur par la foule immense. Si on pensait le tissu Côte d’Ivoire-Mali quelque peu déchiré, Sidiki Diabaté était là, à cette cérémonie, avec son instrument, pour le recoudre. Le Palais des sports entre dans une fusion indescriptible, au moment où Obam’s monte sur scène. Le faiseur de coupé décalé, enchaîne les titres, fait lever la foule. Il est rejoint sur scène par le conseiller à la Présidence, Lacina Ouattara dit Lass PR, qui gratifie la foule de quelques déhanchés. Le temps de cette cérémonie d’hommage, de remerciement, on a mis les titres et tous les protocoles de côté, afin de célébrer le retour au pays des soldats ivoiriens. On aurait dit un concert géant. Quand Roseline Layo prend le micro et monte les décibels, la nouvelle coqueluche de la musique ivoirienne réussit à faire lever le général Vagondo Diomandé, ministre de l’Intérieur et de la sécurité, représentant le Premier ministre, patron de cette cérémonie, qui l’a rejoint sur la scène pour faire le show.
VDA, Amaral d’Afrique, Kerozen enchaînent les passages et leurs morceaux à succès, au grand bonheur de cette marée humaine, qui n’en demandait pas mieux. Au moment de son deuxième passage, Sidiki Diabaté fait basculer la cérémonie d’hommage dans une autre dimension. Dans une inspiration dont il a le secret, l’artiste malien invite sur la scène, tous les ministres et autorités présentes à cette cérémonie. Mamadou Touré, ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l'Insertion Professionnelle et du Service Civique, lance le challenge : tous doivent danser. Sous la supervision de la ministre Kandia Camara. C’est le ministre du Budget, qui s’y colle en premier. Quand Moussa Sanogo esquisse ses pas, et fait montre de son talent de grand danseur, le Palais des sports est séduit et chavire de bonheur. Ne jamais se fier aux apparences. A son tour, le ministre de la Communication et de l’économie numérique, Amadou Coulibaly, exige le soutien des populations venues de la région du Poro, avant d’étaler son savoir-faire en matière de danse. Et quand il décide enfin de guincher, la salle bouillonne d’émotion. Bien plus qu’une simple cérémonie d’hommage, ce fut un moment d’émotion et de reconnaissance au Chef de l’Etat Alassane Ouattara.
Manuel Zako
