Politique

Après leur retour triomphal du Mali: Révélations sur les derniers instants des 46 soldats

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Les 46 soldats à leur retour à Abidjan. (Photo : DR)
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Les 46 soldats détenus pendant 6 mois au Mali, sont donc de retour au pays depuis la nuit du samedi 7 au dimanche 8 janvier 2023. Les langues se délient. Des sources proches du dossier livrent des confidences sur les derniers instants des 46 au Mali.

Avant de recouvrer la liberté et regagner leur pays, les soldats ivoiriens ont dû passer par la case procès, puis ont bénéficié d’une grâce présidentielle. Durant le procès qui a duré deux jours, les prévenus, rapportent nos sources, sont restés droit dans leur botte. « Ils n’ont pas flanché durant l’audience ; ça ne les a pas ébranlés ; ils ont laissé le soin à leurs conseils de défendre leur position, à savoir qu’ils ne se reconnaissent pas dans les charges de complot et atteinte à la sûreté extérieure que leur colle la justice malienne », confie une source. Selon la même source, les soldats sont restés impassibles à l’annonce de la lourde peine qui leur a été infligée à l’issue du procès : « Ils n’ont laissé apparaître le moindre signe d’abattement. Ils étaient sereins ». Ce sont donc des soldats convaincus que le bout du tunnel n’était plus loin, qui ont regagné leur lieu de détention après leur condamnation à 20 ans d’emprisonnement, ce vendredi 30 décembre 2022.

Comment ils ont accueilli la grâce présidentielle

Il a fallu attendre une semaine plus tard, soit le vendredi 6 janvier 2023, pour que le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, daigne accorder la grâce présidentielle aux détenus. Soit cinq jours après l’expiration de la date butoir fixée par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à la junte pour relâcher les soldats ivoiriens, sous peine d’une pluie de sanctions. Est-ce pour éviter la foudre de la CEDEAO que le colonel Assimi Goïta s’est résolu à prendre cette grâce présidentielle, avec remise totale de peine ? On ne saurait le dire. En revanche, nos sources rapportent que les soldats ont semblé indifférents à l’annonce de cette grâce présidentielle, censée pourtant leur ouvrir les portes de la prison. « Ils sont restés stoïques », soutiennent-elles.

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Le lendemain, samedi 7 janvier, les 46 font leurs valises et s’apprêtent à embarquer à bord de l’Airbus CASA 295 CN affrété pour les emmener à Lomé. Il est un peu plus de 16h. Dépêché à Bamako pour venir les chercher, le Chef d’état-major des armées ivoiriennes, le Général Lassina Doumbia. Après quelques formalités, les soldats sont sur le point de quitter le sol malien. Leurs dernières minutes sont rapportées par un témoin des faits. « Les 46 débarquent des autocars et se dirigent vers l’un des deux avions. Ils récitent une prière, la dernière en terre malienne et embarquent. Le Chef d’état-major et ses hommes recherchent à la coupée de l’avion. Photo souvenir pour l’histoire et les deux aéronefs prennent les airs… », raconte le colonel Otchelio Gnéhé Etienne, chef du bureau d’information et de presse des armées, dont le récit a été publié par le confrère www.lavenir.ci.

Direction : Lomé au Togo, en fin de journée. Puis Abidjan, tard dans la nuit. Rentré au pays après 6 mois d’incarcération à Bamako, ces soldats sont accueillis triomphalement, avec les honneurs. La suite, on la connaît.

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Pour rappel, ces 46, rentrés dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 janvier 2023, font partie de 49 soldats ivoiriens, retenus en détention depuis le 10 juillet 2022. Partis assurer la relève d’autres soldats ivoiriens dans le cadre d’une rotation des troupes engagées dans la lutte internationale contre le terrorisme au Mali, les 49 soldats sont arrêtés, taxés de mercenaires puis traduits en justice. Quelques temps après, les 3 femmes du contingent sont relâchées pour, dit-on, des raisons humanitaires. Quant aux 46 autres, ils ne seront finalement jugés que près de 6 mois plus tard et condamnés à 20 ans de prison. Les 3 femmes qui avaient été libérées plus tôt, seront, quant à elles, condamnées à la peine capitale, par contumace. Entre-temps, les autorités ivoiriennes et maliennes ont convenu d’un mémorandum. S’ensuivra la grâce présidentielle accordée par le colonel Assimi Goïta, le vendredi 6 janvier 2023. 

Assane Niada

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