
Depuis bientôt vingt-cinq ans, il agite les mêmes accusations graves de subversion contre le pouvoir, sans jamais produire la moindre preuve, comme si la répétition pouvait tenir lieu de démonstration.
Dans ses dernières convulsions verbales, où la parole titube à la recherche de la dignité qu’elle a perdue, Mamadou Koulibaly s’autorise à semer le soupçon sur tout ce qui échappe à son fantasme républicain c’est-à-dire, une République dont il serait l’oracle, alors qu’il n’a jamais su transformer ni Koumassi , ni Azaguié, ni gérer un budget, encore moins incarner une seule institution à la hauteur des exigences du réel.
Comment donner du crédit à quelqu’un dont la parole n’a jamais eu de poids institutionnel ni d’efficacité municipale ?
Sa gestion de la refondation a laissé plus de trous dans les routes que d’idées dans les esprits. Même les égouts semblent avoir mieux géré les eaux usées que lui les dossiers.
Alassane Ouattara, cible facile des cœurs vides
les faits demeurent, têtus comme l’histoire, et irréductibles comme le progrès véritable
Mamadou Koulibaly, qui a préféré fuir le rôle exigeant d’agent du développement local à Azaguié pour devenir un pensionnaire politique nourri par les institutions de la République qu’il dénigre, s’autorise pourtant à contester les bienfaits d’Alassane Ouattara. Non pas au nom d’une divergence de vision, ou d’un déséquilibre structurel, mais au motif plus pathétique qu’hérétique : celui d’avoir réussi là où les autres, lui compris, n’ont laissé que ruines et regrets.
Et pourtant, les faits demeurent, têtus comme l’histoire, et irréductibles comme le progrès véritable.
En quinze années de gouvernance méthodique, Alassane Ouattara l’homme qu’il tente de dénigrer sans succès, n’a pas seulement rebâti les infrastructures d’un pays meurtri, il a redessiné les lignes de force d’une Côte d’Ivoire moderne, crédible et courtisée.
La tendresse brutale à ses accusations est que la nation emprunte désormais en franc CFA sur les marchés financiers avec l’assurance des grandes puissances, celles qui inspirent confiance et dictent les taux.
Voilà l’empreinte d’un leadership qui, sans fracas ni folklore, a hissé le pays dans la cour des nations qui comptent, pendant que les Mamadou Koulibaly continuent de compter leurs rêves éveillés .
Ce bilan n’est pas un conte de fée, il est mesurable, visible, palpable.
Il est surtout le contre-exemple parfait de ce que Mamadou Koulibaly n’a jamais pu faire.
Le patriote qui vendait l’Etat
Il est d’un cynisme savoureux que Mamadou Koulibaly, qui se présente comme le modèle de la morale républicaine, ait lui-même participé au démantèlement progressif de la souveraineté économique ivoirienne dans les années 2000, lorsque le FPI, son parti de cœur d’alors, vendait aux enchères le patrimoine de l’État au nom d’une politique d’ouverture mal ficelée.
La SOTRA flirtait alors avec la faillite, la SIR n’en parlons pas, et les puits de pétrole se diluaient dans les eaux troubles du clientélisme.
Le cacao, jadis fierté nationale, circulait moins sur les marchés internationaux que dans les circuits des salons partisans, entre privilèges déguisés et détournements maquillés des droits uniques de sortie (DUS).
Ministère éphémère, ambition éternelle
Il existe des vérités que l’on tait par élégance
Rappelons, pour ceux qui font semblant d’avoir la mémoire courte, que Mamadou Koulibaly fut un ministre, mais de passage.
Un épisode éclair, évacué plus vite qu’une rumeur, pour des raisons jamais élucidées mais toujours susurrées.
Et s’il venait à persister à se rêver en magistrat du peuple , qu’il sache que les archives n’oublient jamais.
Il existe des vérités que l’on tait par élégance, mais que l’entêtement finit par réveiller.
Son départ du gouvernement, aussi rapide qu’une gifle administrative, fut le signal de l’incompétence et de la cupidité reconnues en haut lieu contre sa gestion, justifiant à cet effet , son remplacement aménagé au profit de Bohoun Bouabré.
La morale inversée du faux patriote
Sa parole n’éclaire plus rien, elle éclabousse
L’homme qui s’érige en gardien de la morale publique est aussi celui qui n’a laissé, ni dans à l’Assemblée, ni dans les communes, la moindre réforme notable, la plus petite loi utile, la moindre empreinte durable.
Il critique le régime en place comme s’il avait fait mieux. Or, si la Côte d’Ivoire avait été confiée à des Mamadou Koulibaly, elle serait encore à débattre sur le prix du gravier pendant que le monde bâtit des métros.
À force de crier au loup sans voir les lions du progrès, Mamadou Koulibaly s’est enfermé dans une cage idéologique dont il ne détient plus la clé.
Sa parole n’éclaire plus rien, elle éclabousse. Elle ne construit pas, elle condamne. Et dans ce miroir qu’il tend aux autres, c’est finalement son propre reflet, flou, vain, et frustré qu’il finit par exposer au grand jour.
Kalilou Coulibaly Doctorant EDBA, Ingénieur.