« Chers soldats, je voudrais par vous dire que je garderai toujours ce drapeau en souvenir de votre courage, votre magnanimité et votre patriotisme. Nous sommes en direct et il est minuit et demi parce que nous voulions que la Nation toute entière soit témoin du retour de nos soldats. Ces braves jeunes, trois soldates et 46 soldats qui ont été détenus pendant six mois dans le pays frère du Mali. Le pays frère et ami avec lequel il y a eu certainement des incompréhensions. Mes chers soldats, je voudrais que vous soyez rassurés que vous n’avez absolument rien à vous reprocher. Comme l'a dit le ministre de la Défense, vous étiez allés en mission. C'était d’ailleurs la 8ème rotation pour six mois. La mission n'a pas été facile. Mais, vous voilà de retour exactement six mois après votre départ de Côte d’Ivoire. Mission accomplie et bravo à vous.
Je voudrais me tourner surtout vers vous les parents, époux et enfants de nos soldats, Je sais que vous avez été angoissés pendant ces six mois. Ce fut des moments douloureux pour vous, mais aussi pour moi en tant que chef de l'Etat. Oui, parce que c’est sur mes instructions que nos jeunes sont allés au Mali pour apporter la paix à ce pays frère et ami. Voilà que malheureusement pour des problèmes administratifs, une terrible incompréhension s'est installée entre nos frères maliens et nous. Je voudrais vous remercier de votre patience, de votre compréhension, mais également de vos prières et de votre soutien. Je salue toutes les autorités religieuses, les chefs traditionnels, les partis politiques, tous nos concitoyens qui tous les jours, ont eu en souvenir ce travail important que nos enfants étaient allés faire au Mali. Aujourd'hui, ils sont de retour. Et je dois dire que ce sont des héros. Bravo à vous jeunes héros. Comme l'a dit le ministre de la Défense, nous n'avons ménagé aucun effort pour leur retour. Je voudrais saluer tout particulièrement mon frère, le président Faure Gnassingbé qui s'est totalement dévoué à faire en sorte que nos soldats reviennent à la maison. Je salue également mon jeune frère, mon fils, le président Embalo, président en exercice de la CEDEAO qui n'a ménagé aucun effort pour mobiliser la CEDEAO, l'Union africaine et le monde entier pour le retour de nos soldats en Côte d'Ivoire. Je remercie tous les chefs d'Etat non seulement de la sous-région, mais du continent et même au-delà qui se sont impliqués pour que cette incompréhension soit levée.
« Merci d'avoir fait honneur à la Côte d'Ivoire »
Je salue bien évidemment le Secrétaire général des Nations Unies qui s'est intéressé au cas de nos soldats et qui a apporté les clarifications nécessaires. Quelles que soient les incompréhensions, les frères arrivent toujours à se comprendre et à se retrouver. C'est ce qui s'est passé avec nos frères Maliens. Nos soldats, nos enfants sont aujourd'hui de retour. Bravo à vous chers enfants, la diplomatie a payé. Nous avons préféré cela. Nous estimons qu'avec un pays frère et ami, il n'était pas nécessaire d'avoir une voie autre que celle de la diplomatie. Je me réjouis de vous voir de retour aujourd'hui sur la terre ivoirienne. Nous sommes heureux pour vous, pour nous, pour vos familles et pour la Nation. La Côte d'Ivoire entière s'est mobilisée pour votre cause, notre cause. Et le fait que vous soyez descendus avec notre drapeau est très significatif. Je voudrais saluer votre courage, votre discipline, votre ténacité. Et je voudrais rendre hommage à vos supérieurs hiérarchiques notamment le chef d'Etat-major général des armées, Gal Lassina Doumbia. Bravo à vous mon général ! Bravo d'avoir été en contact avec notre attaché militaire pour continuer de donner le moral à nos jeunes enfants qui évidemment ont sans doute eu des moments de doutes. Mais, nous avons réussi. La voie diplomatique était la seule à emprunter. Et voici qu’elle a abouti. Je voudrais vous remercier d'avoir fait honneur à la Côte d'Ivoire, à son drapeau et à la Nation ivoirienne.
Je voudrais que la Côte d'Ivoire continuera d'apporter son soutien à tous les pays frères africains ou autres qui ont besoin d'évoluer vers la paix. Je l’ai souvent dit, Sans paix, il n'y a rien d'important pour une nation. La paix est la chose essentielle. Et vous étiez partis pour apporter la paix au Mali. Je souhaite ardemment que ce pays frère retrouve la paix, arrive à combattre le terrorisme, l’insécurité pour faire des élections démocratiques et constitutionnelles dès l'année prochaine, comme arrêté d'un commun accord entre les autorités maliennes et la CEDEAO. Je voudrais dire que plusieurs sommités et amis de la Côte d'Ivoire se sont déplacés au Mali. Ce n'était pas pour interférer avec le processus, mais plutôt pour montrer leur soutien à la stratégie qui avait été arrêtée. Je salue tout particulièrement les chefs religieux maliens habitant la Côte d'Ivoire, qui dès le début ont formé une délégation pour se rendre au Mali et expliquer que cette situation pouvait être dangereuse. Merci chers imams d'avoir fait ce déplacement. C'était important d'expliquer que selon les statistiques officielles, il y a plus de 1,2 millions de Maliens qui vivent en Côte d'Ivoire, totalement intégrés et qui contribuent au développement de notre beau pays. Il fallait tout faire pour maintenir ces liens séculaires, d'amitié, fraternels entre la Côte d'Ivoire et le Mali. Je suis heureux que nous soyons parvenus à régler ce problème sans autre difficulté. Maintenant que cette crise est derrière nous, nous pourrons reprendre des relations normales avec le pays frère qu'est le Mali qui a besoin de nous et dont nous avons besoin également (…)
Vive l'Armée ivoirienne
Vive la Côte d'Ivoire.