Abidjan, le 09 janvier 2023 - Les 46 militaires ivoiriens détenus au Mali depuis le 10 juillet 2022, après la libération de 3 soldates en septembre 2022, ont regagné Abidjan, le 7 janvier 2023.
Le dénouement heureux de cette crise est à mettre à l'actif du Président de la République, Alassane Ouattara, qui a opté pour la voie diplomatique dans sa résolution. Grâce à une diplomatie patiente mais efficace, six mois après leur arrestation et leur détention à Bamako, les 49 soldats ivoiriens ont regagné la mère patrie.
Cette diplomatie a eu recours à la médiation togolaise, mais aussi à la CEDEAO et à l'ONU. « Nous avons préféré la voie de la diplomatie. Avec le Mali, un pays frère, il n’y avait pas d’autre issue que celle-là », a déclaré le Chef de l’État ivoirien à l’accueil des militaires ivoiriens, à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny.
Quand bien même les soldats ivoiriens venaient d’être déclarés coupables d’« attentat et complot contre le gouvernement du Mali » et d'« atteinte à la sûreté extérieure de l’État » par la justice malienne, le Président Alassane Ouattara n'a de cesse afficher une sérénité, rassurant l'ensemble des Ivoiriens dans son message à la Nation, la veille du nouvel an, que les militaires seront de retour ‘’bientôt’’ en terre ivoirienne.
Cette diplomatie "made in Côte d'Ivoire" a conduit à la signature d’un mémorandum d’entente relatif à la promotion de la paix et au renforcement des relations d’amitié, de fraternité et de bon voisinage entre Abidjan et Bamako, le 22 décembre 2022 dans la capitale malienne. Le ministre d’État, ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, représentait la partie ivoirienne quand celle malienne était assurée par son Président de la transition.
Alors que de nouvelles sanctions avaient été annoncées par la CEDEAO début décembre 2022 contre le Mali en cas de non-libération des soldats ivoiriens avant le 1er janvier 2023, sur demande du Président Alassane Ouattara, l'organisation sous régionale s'est abstenue de mettre en application cette décision de sanctionner le Mali, "un pays frère" de la Côte d'Ivoire.
« Le Président Alassane Ouattara m’a appelé et m’a informé qu’il est en discussion avec la junte malienne », avait expliqué le Chef de l’État bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló, Président en exercice de la CEDEAO.
Le Président togolais, Faure Gnassingbé a joué un rôle décisif dans la libération des militaires ivoiriens. Le dernier en date est celui du mercredi 4 janvier où il a rencontré à Bamako le colonel Assimi Goïta, avant de se rendre à Abidjan pour des échanges avec le Président Alassane Ouattara. Cette dernière médiation a permis, deux jours après, la libération des soldats.
Sur le chemin de retour en Côte d'Ivoire, les 46 militaires en liberté ont fait escale à Lomé, où ils ont été remis officiellement, par le Président Faure Gnassingbé, au ministre d'État, ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara.
Le Président ivoirien a exprimé sa profonde gratitude et celle de son pays aux différents Chefs d’État qui se sont impliqués dans la libération des soldats Ivoiriens, notamment les Présidents Faure Gnassingbé du Togo et Umaro Sissoco Embaló de Guinée-Bissau, Président en exercice de la CEDEAO. Il a, en outre, salué l’implication du Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, qui a apporté des clarifications nécessaires dans ce dossier.
Soucieux d'entretenir des relations de bon voisinage avec l'ensemble des pays tout autour, le Président Alassane Ouattara s'est engagé à poursuivre des relations normales avec le Mali, "un pays frère", après cette parenthèse qu'il a qualifiée de "terrible incompréhension".
CICG