Ce samedi 7 janvier 2023 sera une date à jamais marquée dans l’esprit et dans les cœurs des populations de ces deux localités. Elles auront vécu plus de 60 ans dans les « ténèbres ». Le passage des ténèbres à la lumière a été une réalité à Niamayo. On ne verra plus de lampes-tempêtes les nuits. Mamadou Touré, ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’Insertion Professionnelle et du Service Civique, député de Daloa, a procédé à la mise sous tension au réseau électrique de Bidiahouan et Niamayo. A Niamayo où les festivités officielles ont eu lieu, c’était la fête populaire.
Depuis l’indépendance, ce sont des populations qui n’ont jamais eu l’opportunité d’avoir de l’électricité et ces populations ont de tous temps, exprimé le désir d’avoir de l’électricité dans leur village. « Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique du Chef de l’État, la politique de " l’électricité pour tous", en 2020, un projet a été initié et il a permis la prise en compte de Niamayo et de Bidiahouan. Je me rejoins aujourd’hui de l’action du président de la République SEM Alassane Ouattara et du Premier ministre Patrick Achi d’avoir procédé officiellement de la mise sous tension de l’électricité dans ces deux villages. Ce qui va considérablement soulager les populations et qui va aussi permettre de booster les activités économiques au niveau de ces deux villages », a dit Mamadou Touré.
Impulser le développement par l’électrification
Elaboré à partir d’un Fonds Spécial Présidentiel (FSP), le Programme Présidentiel d’Urgence (PPU) a démarré dès le 11 avril 2011. Il vise la redynamisation du développement du pays par des actions ciblées de réhabilitation et/ou de construction d’un certain nombre d’ouvrages d’intérêt national.
Le bilan 2011-2015 du PPU rendu public en octobre 2015, fait mention d’environ 500 milliards (499 569 862 979) F CFA investis dans huit secteurs : eau potable, santé, éducation, électricité, salubrité urbaine, infrastructure routière, administration, études diverses (tableau I). Sur un investissement national de 108 586 751 266 FCFA en Electricité, la région du Haut-Sassandra en a bénéficié de 1 254 847 662 FCFA. En matière de route, ce sont plus de 33 882 230 710 FCFA que l’État a dû investir durant cette période, 9 462 368 222 FCFA ont été attribués à la région. Tenant compte des autres secteurs qui ont bénéficié d’appuis de l’État, ce sont 14 546 375 181 FCFA qui ont été engloutis dans le Haut-Sassandra.
Cependant, Hormis Gonaté, située sur l’A6, l’accès aux sous-préfectures de Gboguhé, Zaïbo, Bédiala et Gadouan est un calvaire. En saison pluvieuse, des villages et la sous-préfecture de Zaïbo se coupent de Daloa. Pour apporter une réponse significative à ce problème de route « qui précède le développement », le ministre Touré Mamadou a annoncé, au cours de la cérémonie de mise sous tension électrique des deux villages, « un reprofilage lourd » de l’axe Gonaté – Saïoua, long de 71 Km pour mettre définitivement fin au désenclavement de cette zone.
Touré Mamadou, 2e ministre à fouler le sol de Bidiahouan…l’homme providentiel
Après près d’une heure de route en voiture sur une route cabossée çà et là, difficilement praticable, le ministre et sa délégation parviennent dans un nuage de poussière, dans le village de Bidiahouan. Ils ont été accueillis par une population en liesse. Le ministre y est pour la mise sous tension du village au réseau électrique national. Une mobilisation exceptionnelle due au rang de l’illustre cadre de la région pour la simple raison qu’il est le deuxième ministre, en fonction dans un gouvernement, à mettre les pieds dans ce village. Bouabré Béki Auxerre, fils du village, n’a pas manqué dans son discours, de le révéler et d’exprimer toute la joie qui anime les populations. « Cette population de 4771 habitants que compte mon village, est très honorée de vous voir ici, car vous êtes le deuxième ministre de la République à fouler le sol de Bidiahouan », se réjouit-il. Cette visite est pleine d’espoir pour les populations de cette zone, car elles en ont profité pour égrainer un chapelet de doléances.
De Bidiahouan en passant par Niamayo, Gadouan, Zaliohouan, l’essentiel des doléances ont porté sur les infrastructures routières, l’adduction en potable, le réseau électrique, la construction d’écoles et maternités, la dotation en ambulance. Occasion propice pour le ministre de s’adresser à la jeunesse, cette cible dont il a la charge en cette année qui leur est dédiée. « Nous sommes en milieu rural, et les jeunes peuvent s’adonner à diverses activités comme l’agriculture. Nous allons vous accompagner, mais nous voulons vous alerter sur certains fléaux comme la consommation de la drogue. Je vous invite à tourner le dos à cela, car je souhaite travailleuse, la jeunesse de Gadouan. Nous avons ici plusieurs potentialités économiques, des bas-fonds. Et avec le nouveau dispositif qui sera mis en place, nous allons renforcer nos actions ici dans cette région », les a-t-il exhortés.
La paix, gage de développement
À une dizaine de kilomètres de Niamayo, au bout d’une route poussiéreuse, les habitants des localités avoisinantes trépignent d’impatience pour la pose de leurs compteurs.
Le président de la République travaille à ce que tout le pays soit couvert en réseau électrique. Chaque localité aura l’électricité et chaque foyer sera connecté au réseau. C’est un défi que SEM Alassane Ouattara compte relever. Mais cela n’est possible que si la paix et la stabilité restent le creuset de ce développement amorcé. « Si le président de la République a pu faire bénéficier aux populations de toutes ces infrastructures, c’est parce que ces dix dernières années, nous avons eu la paix et la stabilité. Il n’y a pas de développement s’il n’y a pas de paix et de stabilité et cela fait partie d’un aspect important de son discours à la Nation. Nous avons eu malheureusement des violences ici lors de la présidentielle d’octobre 2020.
J’ai souhaité que cela soit un lointain souvenir et dans ce nouvel élan de développement qui est amorcé, les populations, indépendamment de leur chapelle politique, puissent s’unir autour des questions de développement. Aujourd’hui, c’est l’électricité, d’ici trois mois, ça sera le reprofilage lourd des routes et d’autres projets qui vont suivre. Cela ne peut se faire que s’il y a la paix et la cohésion sociale. L’engagement a été pris par les populations afin de faire en sorte que ce que nous avons vécu en octobre 2020, ne puisse plus être vécu. C’est la meilleure reconnaissance que nous puissions faire au président Alassane Ouattara pour tout ce qu’il déploie pour notre pays », a laissé entendre le ministre Mamadou Touré.
Les populations ont donc pris cet engagement ferme et ont rassuré le ministre de leur volonté d’être des artisans de paix du développement de leur localité.
Joël Dally