Le ministre-gouverneur du District autonome de Yamoussoukro a fait le choix délibéré de servir Alassane Ouattara, non pas pour les bons yeux de celui-ci, mais au motif qu’il incarne selon lui, les vertus qui ont caractérisé Félix Houphouët-Boigny. Augustin Thiam en a donné les raisons le mercredi 7 décembre 2022 au Palais de la Culture de Treichville, à l’occasion de la journée d’hommage à Félix Houphouët-Boigny, organisée par le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). « Si aujourd’hui, je suis derrière Alassane Ouattara, c’est uniquement parce que humblement, j’ai reconnu en lui, des vertus d’Houphouët-Boigny (…). La famille Houphouët-Boigny cultive deux vertus : l’humilité et la discrétion. Si je n’avais pas été ministre-gouverneur, personne ne me connaitrait. Moi, je suis docteur en médecine. J’ai travaillé au CHU de Cocody.
Je ne faisais pas la politique. Regardez, même les enfants du Président, ils sont là avec vous. Ils vivent en Côte d’Ivoire. Ils vont. Ils viennent. Qui les connaît ? Personne. Moi, j’ai regardé en toute objectivité, les différents candidats potentiels. J’ai dit ce monsieur-là, s’il devient président de la République, la Côte d’Ivoire aura un grand avenir. J’ai décidé de me mettre à son service. Je suis à son service. Et j’y serai autant qu’il aura besoin de moi, parce qu’à travers lui, c’est le pays que je sers. C’est l’avenir de la Côte d’Ivoire que je sers. C’est votre avenir que le Président Alassane prépare », s’est-il montré explicite.
Parlant de Félix Houphouët-Boigny, dont il est le petit neveu, Augustin Thiam dit retenir l’image d’un grand homme. Mais, un homme difficilement cernable. « Il m’est difficile de parler de l’homme Houphouët-Boigny, parce que c’était un homme tellement complexe, tellement divers, tellement surprenant. Il était rempli de paradoxes », a affirmé le ministre-gouverneur. De son enfance à 7 ans, Augustin Thiam connaît un premier aspect de l’homme. Suite à l’emprisonnement de son père Amadou Thiam, à cause du complot de Yamoussoukro, il découvre une autre facette tout aussi énigmatique. « Paradoxalement, pendant que mon père était en prison, Houphouët continuait à nous recevoir. Il mangeait avec nous. Il faisait Noël avec nous. Il nous donnait des cadeaux », précise-t-il.
De retour du Maroc où il a fait ses études, il revient et vit à Abidjan et découvre un autre côté du père de la Côte d’Ivoire moderne. Le témoignage qu’il donne à ce sujet, est très instructif. « Il ne s’asseyait pas pour te donner des cours ou des leçons. Il parlait par métaphore, par des images », dira Augustin Thiam. Las d’attendre de son grand-oncle à qui il avait posé un problème, Houphouët-Boigny finit par lui répondre : « Je forme ta patience ».
Bien que fortuné, il était humble et savait prendre soin de son prochain. C’est l’un de ses caractères que le ministre-gouverneur du District de Yamoussoukro retient de l’homme. « Il avait un sens incroyable de la famille. Il n’oubliait jamais un anniversaire, une fête. Il s’occupait de tout. Il gérait la Côte d’Ivoire comme sa propre famille. Je n’ai jamais vu un homme aussi puissant et humble. Je n’ai jamais vu un homme aussi riche et généreux. La plus grande leçon que j’ai retenue de lui, c’est l’humilité ».
Aristide Otré