Politique

Crise post-électorale : La vérité sur les 800 morts de Duékoué

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Gooré Bi Tra Valéri (alias Saint-Tra Bi) est journaliste-reporter au quotidien gouvernemental ivoirien Fraternité Matin, avec pour terrain d'action, le grand Ouest de la Côte d'Ivoire. Témoin oculaire de la tragédie qui a eu lieu dans cette partie de la Côte d'Ivoire pendant la décennie 2002-2012, il a informé avec une grande précision, les organisations de défense des Droits de l'Homme, les agences des Nations unies, les ONG, les médias, sur ce qui s'est réellement passé à l'Ouest en général, et à Duékoué, en particulier.

Son livre ; DUÉKOUÉ, VÉRITÉ INTERDITE TOME 1, est la source de tout ce qui a été écrit et dit sur l'Ouest de la Côte d'Ivoire, et en particulier, sur la ville de Duékoué de 2002 à 2012.

Ci-dessous, un extrait de son livre sur les vrais chiffres des morts à Duékoué

(...) La situation étant devenue beaucoup plus calme, suite aux déclarations et à l’implication du ministre Konaté Sidiki, je me suis rendu le lendemain au quartier Carrefour dans le but d'effectuer un recensement minutieux des corps, que je prenais le soin de photographier. Des photos qui ont fait le tour du monde. J'ai sillonné de long en large, le quartier Carrefour. C'était un travail très pénible risqué, car des hommes armés me demandaient pour qui je travaillais. Le père Cyprien Ahouré me laissera savoir plus tard, dans son bureau, qu'on lui aurait rapporté le massacre de huit cent dix-sept (817) personnes dans ledit quartier. J’ai rétorqué au père Cyprien que je trouvais ces chiffres excessifs. L'échange entre le père Cyprien et moi sur le nombre de morts du quartier Carrefour, s'est déroulé en présence de deux hauts responsables de la Croix Rouge venus spécialement d'Abidjan s'imprégner de la situation sur le terrain.

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L'un d'eux s'est du reste, enquis sur le procédé de décompte utilisé et les chiffres que j'avais. Ces deux hauts responsables de la Croix Rouge, effrayés par ces chiffres, échangèrent avec moi. Ils me remirent leur carte de visite tout en me promettant de livrer un compte rendu complet à leur hiérarchie. Leur communiqué de presse faisant état de plus de huit cents (800) morts, fera le tour du monde. Je compris plus tard que les chiffres avaient été donnés au père Cyprien par un infirmier travaillant au sein d'une ONG, à la mission catholique, depuis les affrontements de janvier 2011. Et ce, en présence des deux responsables du Comité International de la Croix Rouge (CICR).

mon nom "figurait sur la liste", sous-entendu la liste des personnes à éliminer

Bien entendu, je n'étais pas d'accord avec les chiffres avancés. Car personnellement, j'avais recensé de mon domicile au quartier Carrefour deux cent soixante-six (266) corps. Le père Cyprien et moi, avons remarqué la différence entre les décomptes. Nous nous sommes accordés, à la lumière de mon décompte et de nos visites au quartier Carrefour, que les chiffres annoncés étaient exagérés.

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À l'issue de ma rencontre avec le père Cyprien, alors que je me rendais à un restaurant pour acheter de la nourriture, un jeune homme m'a interpellé en me recommandant vivement de prêter attention car, d'après ses dires, mon nom "figurait sur la liste", sous-entendu la liste des personnes à éliminer. Le métier de journaliste reporter de guerre que j'avais choisi, a ses charmes, mais aussi ses risques. Si ces dangers pouvaient par moments atténuer mon ardeur, ils ne pouvaient en revanche pas enrayer ma volonté d'accomplir mon métier jusqu'au bout (...)

SAINT-TRA BI, journaliste-reporter

DUÉKOUÉ, VÉRITÉ INTERDITE TOME 1

Page 100, 101 et 102

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