L'élection présidentielle
31 octobre 2010 - Premier tour. Laurent Gbagbo arrive en tête avec 38% des voix contre 32% pour Alassane Ouattara. Crédité d'un score de 25%, l'ex-président Henri Konan Bédié est écarté. Entre les deux tours, il appelle ses électeurs à voter en faveur de Ouattara.
28 novembre - Second tour sur fond de couvre-feu imposé par Gbagbo. L'ONU estime que le scrutin s'est déroulé "dans un climat démocratique" en dépit de violences ponctuelles.
2 décembre - Ouattara est proclamé vainqueur avec 54,1% des voix contre 45,9% à Gbagbo par la Commission électorale indépendante, dont les résultats sont certifiés par l'Onu.
3 décembre - Le Conseil constitutionnel, composé de proches du président sortant, annule 600.000 voix pour fraudes présumées et proclame Gbagbo vainqueur du scrutin avec 51% des voix.
Le représentant de l'ONU en Côte d'Ivoire rejette cette annonce et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, de même que les États-Unis, l'Union européenne, la France et d'autres, apportent leur soutien à Ouattara.
4 décembre - Les "deux présidents" prêtent chacun serment. Dans les jours qui suivent, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), puis l'Union africaine reconnaissent la victoire de Ouattara.
Tensions post-électorales
16 décembre - Des affrontements éclatent dans Abidjan et d'autres villes du pays entre manifestants pro-Ouattara et forces de l'ordre loyales à Gbagbo. À Abidjan, les bilans fluctuent selon les sources. Le gouvernement Gbagbo parle de 20 morts, celui qu'a formé Ouattara avance le nombre de 14 morts.
17 décembre - Nicolas Sarkozy intime à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir "avant la fin de la semaine".
18 décembre - Gbagbo réclame le départ des 10.000 casques bleus et policiers de l'ONUCI et des 950 soldats français du dispositif Licorne.
22 décembre - La Banque mondiale suspend son assistance financière à la Côte d'Ivoire, gelant plus de 800 millions de dollars d'engagements.
24 décembre - Les dirigeants de la CEDEAO menacent de recourir à la force si Gbagbo ne cède pas le pouvoir.
19 janvier 2011 - Le Premier ministre kényan, Raila Odinga, reconnaît l'échec d'une médiation tentée par l'Union africaine.
11 mars - Gbagbo rejette une proposition de l'UA lui offrant un exil et des garanties de sécurité.
25 mars - Le HCR estime que 700.000 à un million d'Ivoiriens ont fui les combats et l'insécurité dans la seule métropole d'Abidjan, où vivent quelque 4 millions d'habitants.
30 mars - Le Conseil de sécurité des Nations unies adopte la résolution 1975 qui "autorise tous les moyens nécessaires (...) pour empêcher l'utilisation d'armes lourdes contre la population civile".
La bataille d'Abidjan
28/31 mars - Offensive éclair des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), soutenant Ouattara, vers l'Ouest et le Sud du pays. Dans l'Ouest, les FRCI prennent les villes de Duékoué, Guiglo et San Pedro, grand port d'exportation du cacao ; Yamoussoukro tombe sans combat le 30 mars. Le 31 mars, les forces de Ouattara sont aux portes d'Abidjan. La bataille pour le contrôle de la capitale économique de Côte d'Ivoire débute.
2 avril - Le CICR rapporte que 800 personnes au moins ont été tuées dans des violences intercommunautaires à Duékoué.
4 avril - Des hélicoptères de la force Licorne interviennent aux côtés des casques bleus de l'ONUCI pour neutraliser des armes lourdes du camp Gbagbo.
5 avril - Des proches de Gbagbo multiplient les contacts avec des représentants étrangers. À Paris, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, annonce que le président sortant négocie son départ. Son collègue de la Défense, Gérard Longuet, estime que "tout peut se dénouer dans les quelques heures".
6 avril - L'échec des négociations est avéré. Les FRCI reprennent le siège de la résidence de Gbagbo, où le président sortant est protégé par un millier d'hommes.
7 avril - Dans une allocution télévisée solennelle, Ouattara se présente comme "le président de tous les Ivoiriens", indique que sa première priorité est de favoriser un retour progressif à la normale pour les habitants d'Abidjan et annonce la mise en place d'un blocus autour de la résidence de Gbagbo, qui jouxte la résidence de l'ambassadeur de France dans une impasse du quartier de Cocody.
8-9 avril - À la surprise générale, les forces de Gbagbo regagnent du terrain. Le 9, des tirs de mortier visent l'hôtel du Golf, où Ouattara est installé sous la protection des casques bleus depuis le second tour de la présidentielle. "Il est clair que les velléités de négociations de Gbagbo, cette semaine, n'étaient rien d'autre qu'une ruse pour regrouper et réarmer (ses forces)", juge le département américain d'État.
La chute de Laurent Gbagbo
10 avril - Des hélicoptères de combat des Nations unies et de la force Licorne tirent sur le complexe résidentiel de Laurent Gbagbo afin de détruire des armements lourds.
Ces bombardements se poursuivent dans la nuit.
11 avril - Une colonne de véhicules blindés français s'approche de la résidence de Laurent Gbagbo. À 12h58 GMT, Reuters cite un conseiller du président sortant, Toussaint Alain, qui annonce que Laurent Gbagbo a été arrêté.
Reuters