« Nous l’avons vu, elle va bien et est dans les conditions de détention préventive. Nous avons échangé avec notre cliente à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan, elle se porte bien et est dans un bon état d'esprit » rassure Me Roseline Aka-Serikpa.
Cependant, l’avocate plaide pour que les autorités ivoiriennes « jetent un regard favorable à l’égard de leur client » qui selon elle n’a pas été arrêtée « selon la procédure ». Rappelant les faits, Me Bene Lambert a indiqué que "Gbalet Pulchérie a reçu un appel de la part du directeur général de la police nationale lui demandant (...) de passer chercher son passeport et son téléphone, confisqués lors de sa première interpellation…Partie pour récupérer ces effets, elle a été retenue par la police pour une audition en l'absence de son conseil". Les avocats étaient absents le lundi 22 et mardi 23 août lors de l’audition de leur cliente. « Nos plaintes restent pour l’instant sur la forme », renchérit Me Eric Saki.
Pour ce qui lui est reproché, le collectif soutient qu’à « aucun moment Mme Gbalet n’a rencontré un membre des familles des 49 soldats, elle a simplement offert ses bons offices, elle a offert de la compassion aux femmes et enfants en leur apportant son soutien, à aucun moment dans son propos elle a eu l'intention d'inciter à une révolte comme l'on tente de faire croire ». Ces trois avocats dénoncent une procédure arbitraire et avaient expressément décidé de ne pas participer à la procédure.
Présidente de l'organisation Alternative citoyenne ivoirienne (Aci), Pulchérie Gbalet avait déjà été brièvement interpellée et retenue début août à son retour du Mali, dans un contexte de tension entre les deux pays voisins. Elle y avait rencontré des responsables d'ONG, ainsi que des proches de la junte militaire au pouvoir depuis août 2020 dans ce pays, évoquant avec eux le sort de 49 sodlats ivoiriens détenus à Bamako depuis le 10 juillet.
En pleine période de tensions entre la Côte d’Ivoire et le Mali, Pulchérie Gbalet a été arrêtée pour ses agissements présumés contre l’action du gouvernement. Suite à ces déclarations relatives à l’affaire des 49 militaires, trois chefs d’accusation ont été retenus contre elle, notamment d’« entente avec les agents d’une puissance étrangère de nature à nuire à la situation diplomatique de la Côte d’Ivoire », de « diffusion de fausses nouvelles de nature à attenter au moral des populations » et d’« atteinte à l’ordre public ».
Pour rappel, Pulcherie Gbalet s’est rendue récemment au Mali où sont détenus 49 soldats ivoiriens depuis le 10 juillet 2022 et où elle a eu une série de rencontres avec des personnalités sur place, notamment Sidi El Moctar, de l’ONG Yorofolo.
