Politique

Tensions au PDCI: Des cadres se révoltent contre Bédié

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Des jeunes cadres du PDCI sont vent debout contre la façon dont le parti est géré. Réunis au sein d’un mouvement dénommé « La Marée Verte », ils se sont insurgés contre des clans qui minent le parti, ainsi que l’apathie dans laquelle il est plongé, selon eux. Et cela, dans une interview diffusée sur la toile, hier mercredi 6 juillet 2022.

 

Pour la circonstance, ils étaient 6 à se prêter aux questions de leur vis-à-vis, au nombre desquels la Coordinatrice du mouvement, Aya Vorena Carine Guessennd, vêtue d’un t-shirt rose. En chœur, tous s’élèvent contre le mode de management du parti. Pour ces filles et fils du parti septuagénaire, le PDCI a mal aussi bien à l’application de ces textes, qu’à l’inaction des personnalités nommées. Toutes choses qui plongent le parti dans ce qu’ils appellent l’immobilisme. « Le PDCI-RDA est aujourd’hui amorphe… », assène la jeune dame, membre du Bureau politique et candidate aux dernières législatives de 2022. Qui ajoute : « Quand on crée un parti, l’objectif premier, c’est d’avoir le contrôle de l’appareil de l’État et pour nous, l’appareil de l’État, c’est la présidence de la République. Or, depuis 1999, le PDCI-RDA est entré dans l’opposition. Et pour nous, après 23 ans, il est temps que cela change. Donc, quand nous parlons de somnolence, c’est par rapport à tout ce qui touche au réveil du parti pour qu’en 2025, nous puissions être au pouvoir ». 

 

 

Non-respect des textes, guerre des clans

 

Elle et ses camarades se sont par ailleurs, levés contre le piétinement des textes régissant leur parti. « On demande le respect des textes. Un parti est régi par des textes. Les statuts du PDCI-RDA prévoient la convocation d’un congrès tous les 5 ans, mais depuis 2013, le PDCI-RDA n’a pas eu de congrès.  Donc, nous sommes dans la dixième année sans congrès. Quand on parle de congrès, on parle de remise à plat de toutes les instances, il faut le faire ! », martèle le fer de lance de la Marée Verte. À sa suite, d’autres membres du mouvement ont enfoncé le clou. « Entre deux congrès, l’instance qui offre aux militants l’opportunité de s’exprimer, c’est le bureau politique. Mais jusqu’aujourd’hui, il n’y a pas de bureau politique », renchérit un autre. « Nous constatons aujourd’hui, une léthargie, de l’immobilisme », charge encore un autre.

Ces cadres frondeurs dénoncent également ces nominations à répétition de personnalités qui ne contribuent guère à faire bouger le parti. « Aujourd’hui, nous assistons à plusieurs nominations (…) mais malheureusement, ces personnes ne font pas le job pour lequel elles ont été nommées », assène Carine Guessennd. Est-ce parce que ce parti est fragilisé par une guerre des clans ? Pour ces cadres du PDCI qui sont en rogne contre la gouvernance de Bédié, ce parti est, en effet, miné par des clans. « Aujourd’hui, nous avons plusieurs clans au sein du PDCI et de ce fait, il n’est pas évident de reconquérir le pouvoir en 2025, si nous n’arrivons pas à taire les querelles internes », avoue la Coordinatrice de la Marée Verte. Cette guerre des clans ferait rage dans les délégations PDCI de Cocody, Yopougon, Port-Bouët, etc.

                                

Grogne contre le soutien à Bictogo

 

Autre objet de la grogne de ces cadres issus du PDCI, c’est le soutien apporté au candidat du pouvoir par leur parti lors de la récente élection du président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo. Pour ces frondeurs du parti de Bédié, cela est incompréhensible et inadmissible. « Ce soutien n’avait pas lieu d’être. Il n’y pas lieu de soutenir un candidat du parti adverse (…) Cette façon de tendre vers un parti unifié est mesquine », crache Carine Guessennd. « Quand on parle de réconciliation, ce n’est pas le PDCI qui va toujours faire des compromis. Non ! On abuse de nous ! Il faut que ça cesse ! », tonne, pour sa part, Raïssa Tanoh. Pour un autre membre du mouvement, cette attitude de leur parti, explique, en partie, leur bronca. « On veut revenir au pouvoir. Mais est-ce qu’on adopte la meilleure posture en soutenant le candidat du parti au pouvoir ? Non, ça n’a aucun sens ! », martèle un autre intervenant. Et un autre de renchérir : « Est-ce que la réconciliation demande qu’on ne présente pas de candidat ? Je trouve que c’est un faux débat. Je pense que les députés du PDCI-RDA n’ont pas été sages. Nous sentons comme une trahison ». À ce qu’on voit, le feu couve à l’intérieur du parti à l’emblème d’éléphant.

Assane Niada

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