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Politique nationale / Les victimes persistent et signent : « Non au retour triomphal de Gbagbo ! »

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Des victimes de la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011, réunies au sein du Collectif des Victimes en Côte d’Ivoire (CVCI) continuent de réclamer l’exécution des décisions de justice prises par les juridictions ivoiriennes à l’encontre de l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. Elles ont même durci le temps en exprimant leur opposition à son « retour triomphal » en Côte d’Ivoire, au cours d’une conférence de presse le lundi 17 mai 2021.

Le Collectif des Victimes en Côte d’Ivoire (CVCI), une organisation regroupant des victimes et parents de victimes de la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011, a exprimé le lundi 17 mai 2021 à Abidjan, son opposition à un « retour triomphal » de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, indiquant en outre, qu’il ne peut pas accepter que la réconciliation nationale se fasse « au détriment des droits » de ses membres. « Nous, les victimes, réitérons notre volonté de s’opposer par tous les moyens légaux à une quelconque arrivée triomphale de Laurent Gbagbo, sans son passage obligatoire à la case prison. Nous appelons à l’exécution de la décision de condamnation de Laurent Gbagbo par la justice ivoirienne… Nous ne pouvons pas accepter que la réconciliation se fasse au détriment des droits fondamentaux des victimes », a soutenu Issiaka Diaby, le président du CVCI, à l’occasion d’une conférence de presse. Par ailleurs, il a estimé que la « dignité des victimes ne peut être marchandée ». Poursuivant, le président du CVCI, qui dit être menacé de mort par des individus sur les réseaux sociaux, a annoncé qu’il déposera dans 72 heures, une plainte devant les autorités judiciaires ivoiriennes. « Des menaces contre ma vie ont commencé à pleuvoir sur les réseaux sociaux. Ces menaces, loin de nous faire peur, vont booster nos actions », a-t-il assuré.

Dans la foulée, M. Diaby s’est inscrit en faux contre les accusations selon lesquelles il serait à la solde du parti au pouvoir. « (…) Ceux qui disent ça, ce sont eux-mêmes qui sont vendus aux hommes politiques. Nous, nous avons notre dignité. La dignité des victimes ne peut être marchandée », a-t-il répondu à ses détracteurs. « Depuis toujours, nous sommes constants dans nos actions. On n’a jamais dévoyé notre lutte. Notre objectif, c’est de protéger les droits des victimes », s’est défendu le président du CVCI. Il a également a soutenu « qu’il n’y aura plus jamais de loi d’amnistie en Côte d’Ivoire », avant de dénoncer des menaces contre les membres du CVCI, émanant des « extrémistes politiques violents proches de Laurent Gbagbo ». 

Avant lui, Karim Coulibaly, un mutilé de la crise postélectorale, a annoncé ironiquement que les victimes ont commencé à mettre en place des cellules d’accueil de M. Gbagbo. « Nous n’allons plus rester silencieux. Tous ceux qui vont nous attaquer, nous trouveront sur leur chemin », a menacé M. Coulibaly. Laurent Gbagbo, l’ex-président ivoirien et Charles Blé Goudé, le chef des ex « Jeunes Patriotes », ont été acquittés le 31 mars 2021 par la Cour Pénale Internationale (CPI), des faits de crimes contre l’humanité, commis pendant la crise postélectorale de 2010-2011. Depuis lors, leurs partisans s’activent à préparer leur retour en Côte d’Ivoire, alors que des victimes de la crise électorale de 2010 sont farouchement opposées à ce projet.

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