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Interview/District de la Comoé, échec aux législatives, soutien à Achi Patrick….

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Le ministre-gouverneur Abinan Pascal dit tout

 

Il fait partie des 12 ministres-gouverneurs nommés par le président de la République au début du second semestre de l’année 2021. Dans cette interview, Abinan Kouakou Pascal lève un coin du voile sur les réalités du district de la Comoé, dresse l’état de santé du RHDP dans sa région et se prononce sur le candidat du RHDP à la présidentielle de 2025.

 

 

 

Depuis quelques mois, vous avez été nommé Ministre-Gouverneur du District de la Comoé. Après une longue carrière dans la haute administration, à des postes électifs et une présence continue au gouvernement, comment avez-vous accueilli cette nomination ?

 

Avant tout propos, qu’il me soit permis de remercier Monsieur le président de la République qui continue de me faire confiance. Après notre sortie du gouvernement, certains ont cru que nous avons été mis au garage. Mais par cette nomination, le chef de l’État vient de nous réitérer sa confiance dans la conduite de sa politique de développement au bénéfice de nos populations. C’est ce sentiment de reconnaissance qui m’anime.

 

Le district de la Comoé est l'un des plus grands districts du pays. Vous êtes un vieux routier du développement local. Comment comptez-vous relever cet autre défi ?

 

Je ne sais si c’est une question-piège, mais je peux dire que les recettes pour réussir une telle mission reposent d’abord sur la disponibilité d’une bonne équipe. À ce niveau, je ne peux qu’être heureux, parce que j’ai une très bonne équipe qui m’accompagne. En termes de défis, je peux vous dire qu’en tant que représentant du chef de l’État, notre objectif premier, est de suivre la bonne exécution des travaux de développement dans les régions qui constituent notre district. Et, c’est ce que nous allons faire avec l’équipe qui nous accompagne. À côté du ministre-gouverneur, il y a aussi les présidents des régions et les maires qui œuvrent aussi pour le développement. Notre rôle consiste aussi à superviser leurs actions sur le terrain. Sur mes stratégies pour relever ce défi, je préfère que vous me jugiez aux résultats. Mais avec la longue expérience que j’ai eue dans la gestion de la chose publique, je pense humblement pouvoir relever le défi du développement sous la houlette du président de la République.

 

 

Vous venez d'effectuer une tournée dans tout le district. Après cette immersion, quels sont les besoins principaux des populations ?

 

Effectivement, comme vous le dites, j’ai visité tout le district et je me suis rendu compte que tous les besoins ou toutes les aspirations de toutes les régions se rejoignent. À quelques exceptions près, ce sont les mêmes problèmes d’écoles, de routes, de santé et les infrastructures de développement dans l’ensemble. Il me serait fastidieux de revenir en détail sur les besoins spécifiques de chaque région, mais ce que je peux dire, c’est qu’au niveau des infrastructures, notre district a bénéficié déjà de beaucoup de réalisations par la volonté du président de la République. Au niveau de l’électricité par exemple, dans tout le district, le niveau d’électrification avoisine les 80%. Pour la petite part de 20% de localités à électrifier, les travaux sont déjà en cours. D’ici quelques mois, nous serons quasiment à 100% de villages électrifiés dans notre district. Au niveau de l’école, toujours grâce à la mansuétude du président de la République, il y a des collèges de proximité dans pratiquement toutes les principales localités du district. Ceci constitue une très bonne chose pour nous et nos parents. Au niveau de la santé, c’est quasiment la même chose. Tous les gros villages ont au moins, un centre de santé. Dans l’ensemble, beaucoup a été fait et nous disons encore merci au président de la République. Pour le reste, les populations sont disposées à nous accompagner sur le chemin du développement.

 

 

« Sous la houlette du chef de l’État, nous allons relever le défi du développement dans le district de la Comoé »

 

 

Au plan politique, vous êtes le leader du RHDP dans l'Indénié-Djuablin. Il se trouve que lors des dernières élections législatives, votre parti n'a pas réalisé un bon score dans votre région. Comment expliquez-vous cette contre-performance ?

 

Cela me peine quand il s’agit d’aborder cette question. Notre région qui était un bastion du RHDP, n’a pas répondu aux attentes de la direction de notre parti lors des élections législatives de mars dernier. C’est vraiment dommage et en tant que premier responsable, c’est très regrettable pour moi et mes équipes. On n’a pu sauver la face qu’à Béttié. Les raisons de cette contre-performance s’expliquent en partie, par le fait qu’il y a eu des zones où nos adversaires ont empêché nos militants de voter. Il y a donc des zones où l’atmosphère de menaces et d’intimidations n’a pas été favorable à notre parti. Nous avons tiré toutes les leçons de cet échec, nous allons reprendre le bâton du commandement pour la remobilisation de nos parents, parce qu’au moment des élections, j’étais cloué au lit pour raison de maladie. Je n’ai pas eu l’occasion d’être sur le terrain comme au cours des années précédentes pour faire la campagne. Cela explique également cette contre-performance comme vous le dites. Mais nous sommes de retour sur le terrain, nous avons recommencé le travail et très bientôt, nous allons retrouver notre positionnement de parti leader dans la région. En tant que responsable, il nous appartient de prendre des dispositions pour que ce qui s’est passé aux législatives ne se répète plus aux prochaines élections et nous avons pris des dispositions pour cela.

 

Vous parlez de menaces et d’intimidations pendant les dernières élections législatives. D’où provenaient ces menaces et intimidations ?

 

C’est l’œuvre de nos adversaires. N’étant pas au mieux de ma forme et n’étant pas trop présent sur le terrain, parce que sortant de maladie, ils ont profité de cela pour semer la zizanie dans certaines localités. C’est tout cela qui a contribué à l’élection d’une catégorie de cadres politiques qui ont été élus par défaut. Mais tout ceci va prendre fin. Je suis de retour sur le terrain, nous sommes en train de nous organiser pour reprendre notre place.

 

 

Le PDCI-RDA, votre parti d'origine, a repris du poil de la bête dans l'Indénié-Djuablin. Avec le FPI qui est toujours sur le terrain et surtout, la création du PPA-CI, n'avez-vous pas peur au plan politique pour l'avenir de votre parti le RHDP ?

 

 

Pas du tout. Le RHDP n’a plus besoin d’être implanté dans notre région, il l’est déjà. C’est un concours de circonstances qui a fait que des sièges nous ont échappé aux dernières élections législatives. Je n’ai pas du tout peur, on se connait dans la région et chacun connait sa place. La simple information de notre retour sur le terrain a commencé à semer la trouille dans leurs rangs. Nous avons avec nous, une équipe de jeunes cadres qui sont prêts pour faire le travail. Et je vous informe qu’après les élections locales qui s’annoncent, vous n’entendrez parler que du RHDP dans notre région. Et quand nous allons commencer à dérouler notre rouleau compresseur, les autres ne pourront pas tenir. Nous n’avons pas du tout peur pour les challenges et échéances à venir. Nous avons une force de frappe et les hommes qu’il faut. Nous allons mettre ces partis dont vous parlez en déroute dans notre région. Soyez-en sûrs.

 

 

 

Candidature d’Achi Patrick en 2025 : « On avisera »

 

 

Assoa Adou, l'une des têtes fortes et homme de confiance de Laurent Gbagbo est de votre région. Il compte faire d'Abengourou, le point de départ de l'implantation du PPA-CI dans le grand Est. Ici, d'aucuns disent que le RHDP sera réduit à sa plus simple expression dans cette partie du pays. Qu'en pensez-vous ?

 

 C’est vous qui m’apprenez que Monsieur Assoa Adou est de la région. Je sais certes, qu’il est de Sankadiokro, mais dire qu’il ambitionne de faire de notre région, le point de départ de l’implantation de leur parti dont j’ignore le nom, est trop gros pour lui. Il est vrai que nous sommes en politique, mais cette ambition, si elle est vraiment de monsieur Assoa Adou, elle me surprend grandement. Pour moi, c’est le terrain qui commande. Ceux qui disent que le RHDP sera réduit à sa plus simple expression en auront pour leurs comptes. Nous sommes là, il y a longtemps que nous sommes sur le terrain, pour jauger la force de chacun, l’avenir nous le dira.

 

Après la présidentielle d'octobre 2020, les yeux sont rivés sur 2025. Certains leaders appellent à l'avènement d'une nouvelle classe politique. Quelle est la position du ministre Abinan Pascal sur la question ?

 

Vous savez, je n’aime pas trop m’étendre sur cette question de générations. La politique est conditionnée par des événements. On ne peut pas décider de faire table rase et de se débarrasser d’une classe politique sans en mesurer les conséquences et les implications. Pour moi, la politique est un jeu de rôles où chacun a un rôle à jouer en fonction de son profil. On ne peut pas dire qu’à un certain âge, on arrête de faire la politique. Ce qui est certain, c’est qu’il y a des changements naturels qui se font au fur et à mesure que l’on avance. Cela n’a pas besoin d’être pris comme refrain pour demander à une classe de débarrasser le plancher pour faire place à une nouvelle génération. Ce n’est pas cela ma perception de la politique. Le renouvellement se fait de façon progressive et naturelle. Autant il est vrai qu’il n’y a pas de génération spontanée, autant en politique, on ne fait pas de bouleversement pour changer toute une classe avec de nouveaux hommes. Tout changement se fait avec le temps et de façon naturelle. C’est cela la politique. Le président de la République est à la tâche, il travaille bien et même très bien. Mais progressivement, les choses sont en train de se mettre en place pour que demain, d’autres prennent la relève après avoir appris aux côtés de leurs aînés.

 

 

Il se susurre que vous, les transfuges du PDCI-RDA au RHDP, vous êtes en train de mener un lobbying souterrain pour positionner la candidature du Premier ministre Patrick Achi à la présidentielle de 2025. Qu'en est-il exactement ?

 

Ici aussi, si cette préoccupation n’est pas une question-piège, ce n’est pas loin de l’être. Je peux vous dire que jusque-là, le Premier ministre Patrick Achi n’a jamais dit qu’il est candidat ou qu’il sera candidat à une quelconque élection présidentielle. Je n’en sais rien du tout. Je ne peux donc pas parler de quelque chose pour lequel je n’ai aucune idée. Si un jour, il arrive que le Premier ministre Achi Patrick annonce sa candidature à l’élection présidentielle, on avisera et on verra ce qu’il y a lieu de faire. Pour le moment, je ne sais pas de quoi vous parlez, parce que monsieur Achi Patrick n’a pas déclaré sa candidature à une élection présidentielle. Il est à la Primature, il fait bien son travail et c’est pourquoi, nous le soutenons. Les choses s’arrêtent juste là. Pour le reste, l’avenir nous dira ce qu’il y a lieu de faire, s’il déclare sa candidature à la présidentielle.

 

 

Au terme de cet entretien, quel message adressez-vous à l’endroit des Ivoiriens en général et Ses populations de votre district, en particulier ?

Nous sommes dans le dernier mois de l’année, j’aimerais par anticipation, souhaiter mes vœux les meilleurs pour chaque Ivoirien en général et chaque habitant du district de la Comoé, en particulier. Que 2022 soit l’année du renouveau pour le RHDP qui doit se réveiller, se maintenir et garder le cap. 2022 est une année de défis, je souhaite beaucoup de courage à tous les Ivoiriens et aux populations du district dont j’ai la charge. Notre parti est en cours de restructuration, 2022 sera donc l’année du renouveau pour le RHDP pour demeurer ce parti majoritaire en vue de conduire le développement de la Côte d’Ivoire. Je souhaite donc par anticipation, mes vœux les meilleurs à tous et à chacun.

 

 

Interview réalisée par Kra Bernard

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