L’organisation de la commémoration publique du 64e anniversaire de l’assassinat du héros national Patrice Emery Lumumba est au cœur d’une discorde entre la famille biologique de l’ancien premier ministre et le gouvernement congolais. Selon les médias congolais, le fils du défunt, Roland Lumumba, a, dans une déclaration faite à la veille de l’anniversaire, annoncé qu’aucune activité publique ne serait organisée pour marquer cette date. “ Pour demain, il n’y aura aucune activité publique quant à la commémoration du héros national Patrice Emery Lumumba.
Aussi longtemps que la famille Lumumba n’aura pas les résultats des enquêtes en cours sur la profanation de son mausolée, aucune activité publique ne se tiendra ”, a-t-il expliqué. De son côté, le gouvernement par l’entremise du le ministère de l’Intérieur par le biais du VPM Jacquemain Shabani a dévoilé un communiqué confirmant les activités de commémoration. “ Les enquêtes pré-juridictionnelles concernant les actes de vandalisme perpétrés dans le mausolée de Lumumba sont clôturées et toutes les mesures nécessaires ont été prises pour sécuriser et embellir le lieu ”. a-t-il précisé.
Le temps est venu de réclamer et d'obtenir justice.
La famille de celui qui est considéré comme le héros national, attend toujours un procès à Bruxelles contre des personnes de "diverses administrations" de l'État belge. Elles sont accusées de "complicité dans un vaste complot visant à l'élimination physique" de l'ancien premier ministre congolais. Dix personnes étaient ciblées par la plainte déposée en 2011. Deux seulement vivent encore. Patrice Lumumba a été assassiné à l'âge de 36 ans. Sa mort reste un événement tragique et controversé de l'histoire politique africaine.
Il trouve la mort dans des conditions sordides au Katanga aux côtés de ses compagnons Joseph Okito et Maurice Mpolo. Il demeure un symbole de résistance face aux ingérences étrangères qui continuent de peser sur la RDC. « Lumumba est un symbole de lutte et de justice. Profaner sa mémoire, c’est renier l’histoire et le combat qu’il a mené », a déclaré sa famille. En novembre 2024, le mausolée de Lumumba a été vandalisé, suscitant indignation et colère au sein de la famille du héros national. Ce qui a ravivé les douleurs d’une nation encore marquée par l’assassinat brutal de Patrice Lumumba en janvier 1961.
Un héros national, une histoire pour l’Afrique
Le gouvernement avait donc lancé une enquête pour situer les responsabilités. Récemment, dans un communiqué officiel, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo a annoncé la clôture des enquêtes pré-juridictionnelles concernant les actes de vandalisme perpétrés dans la nuit du 18 au 19 novembre 2024, au Mausolée de Patrice Emery Lumumba, situé à l’échangeur de Limete, à Kinshasa. Cette annonce intervient après une période de tensions et d’inquiétudes concernant la sécurité de ce lieu de mémoire national. Lumumba, tué à l’âge de 35 ans, avait été exécuté par des séparatistes katangais avec l’aide de mercenaires belges, après avoir prononcé un discours mémorable contre le racisme colonial, lors de la proclamation de l’indépendance en 1960.
Le corps de Lumumba avait été dissous dans de l’acide, et ce n’est que des décennies plus tard qu'il a été révélé que des restes humains avaient été conservés en Belgique. Un policier belge, ayant participé à la disparition, avait même évoqué dans les médias la possession de la dent, laquelle a été saisie par la justice belge en 2016. Lors d’une cérémonie officielle en 2022, la Belgique a restitué cette dent à la République Démocratique du Congo, un geste symbolique de reconnaissance pour l’histoire tragique du pays, accompagné de « excuses » officielles du gouvernement belge.
Joël DALLY