En son temps, beaucoup n’y avaient pas prêté attention, mais le chef de l’État avait dressé le portrait-robot de l’archétype de citoyen qu’il souhaitait pour son pays. Après la CAN 2023 où les Ivoiriens sont passés par toutes les émotions, surtout lors de l’exploit du match contre le Mali, après ce qu’il convient désormais d’appeler le phénomène Djeneba Djaba et aujourd’hui, la ferveur populaire autour de Zeinab Bancé qui a inscrit son nom et celui de la Côte d’Ivoire dans le livre des records Guinness, l’on peut dire que le vœu formulé par Alassane Ouattara en 2015, est en train de se concrétiser.
De cette Nation, doit émerger un Ivoirien nouveau
En effet, le 9 octobre 2015, plus qu’un candidat à sa propre succession, c’est un visionnaire à la dimension du père-fondateur Félix Houphouët-Boigny qui avait appelé ses compatriotes à changer de paradigme social pour embarquer dans le train de l’émergence. « De cette Nation, doit émerger un Ivoirien nouveau. Un Ivoirien nouveau qui contribuera à faire de la Côte d’Ivoire, un pays dont nous serons tous fiers ; une Côte d’Ivoire qui offre à chacune de ses filles et à chacun de ses fils, un avenir rayonnant. Un Ivoirien nouveau qui, dans l’intérêt de son pays, combat la médiocrité et recherche l’excellence. Un Ivoirien nouveau doté d’une grande intégrité, d’un sens élevé de la responsabilité et de l’intérêt supérieur de la Nation. Un Ivoirien nouveau qui assume la diversité de notre peuple comme le recommande notre Constitution ; mieux qui en fait une richesse pour relever tous les défis de développement. Un Ivoirien nouveau ambitieux, résolument optimiste qui donne le meilleur de lui-même pour avancer dans la vie, pour faire de la Côte d’Ivoire un pays qui gagne.
Un Ivoirien nouveau, travailleur, ponctuel au travail, conscient de son rôle et de sa place dans le développement de notre pays. Un Ivoirien nouveau qui, par son comportement, montre l’exemple et place l’intérêt supérieur de notre Nation au-dessus de tout. Chacun, quel que soit son niveau de responsabilité, devra jouer son rôle dans le travail collectif », avait lancé Alassane Ouattara le 9 octobre 2015 depuis la tribune de la Place Jean Paul 2 de Yamoussoukro. 9 années après cet appel retentissant, l’on peut dire que les Ivoiriens ont commencé à formater le disque de leurs positions partisanes et autres appréciations subjectives, pour faire front commun quand les intérêts de la Nation sont en jeu. L’on a vu ce changement de paradigme lors de la dernière CAN organisée en terre ivoirienne. Faisant fi de leurs appartenances politiques, religieuses, ethniques, les Ivoiriens se sont mobilisés comme un seul homme derrière leur équipe nationale.
C’est ce facteur X qui a d’ailleurs été un levain ayant permis aux Éléphants de puiser au plus profond d’eux-mêmes pour offrir la coupe à la Côte d’Ivoire. Après la CAN, un phénomène banal, fruit des nombreux buzz sur les réseaux sociaux où un compatriote artiste, Debordeau Leekunfa, était ostracisé dans un autre pays, les Ivoiriens, fanatiques de musique coupé-décalé ou pas, se sont mobilisés comme un seul homme pour soutenir leur frère. Le dernier fait en date, est l’incroyable performance de Zeinab Bancé. De l’exploit de la CAN 2023 à Zeinab Bancé, en passant par le phénomène Djeneba Djaba, main dans la main, militants et leaders politiques du RHDP, du PPA-CI, du PDCI-RDA, du FPI, du COJEP, du MGC, etc. ont mis leurs divergences politiques sous l’éteignoir pour soutenir des hommes et des causes avec pour dénominateur commun, le drapeau Orange-Blanc et Vert. C’est de cette Côte d’Ivoire dont avait rêvé Alassane Ouattara depuis Yamoussoukro.
9 années après l’Appel de la Place Jean Paul 2 de Yamoussoukro, que plus jamais, rien ne vienne contrarier l’avènement de l’Ivoirien nouveau. C’est à ce seul prix que la Côte d’Ivoire pourra amorcer un développement inclusif et intégré qui allie essor des infrastructures et changement de mentalité.
Kra Bernard
