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STOP À LA MORT SUR NOS ROUTES

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Se lever le matin, se lancer à la recherche de sa pitance quotidienne dans l’espoir de retrouver le soir les siens, et ne plus jamais regagner son logis du fait de l’inconscience d’un chauffard est une douleur incommensurable. Et pourtant c’est ce chagrin qu’affligent régulièrement des acteurs du secteur des transports qui, à bord de leur véhicule, sont plus préoccupés par l’atteinte d’une recette que par la vie des personnes qu’ils transportent ou qu’ils rencontrent sur leur chemin. La recrudescence des accidents de la route a atteint ces temps-ci un point très critique en Côte d’Ivoire. Le bilan dressé par les sapeurs-pompiers militaires en l’espace d’un mois est effarant. Pour le seul week-end de Pâques, il y a eu entre le 3 et le 6 avril 2021, 210 accidents de la circulation qui ont fait 400 victimes, dont 29 morts. Avant le week-end pascal, un autre accident sur la route de Bouaflé a fait 21 morts le mercredi 24 mars. Ensuite le 1er avril,16 personnes ont péri dans un accident dans le Nord du pays, entre Ferkessédougou et Ouangolo. Ce jeudi 22 avril 2021, au Sud du pays, un autre accident a fait 10 morts sur la voie Abobo-N’Dotré. Ainsi, entre le 24 mars et le 24 avril 2021, une comptabilité macabre permet de relever qu’il y a eu 76 morts sur nos routes. 76 personnes tuées en seulement un mois ? Le chiffre est de trop ! Ce qui afflige le plus dans la survenance de ces drames, c’est que dans la quasi-totalité des cas, ce sont des facteurs humains qui sont à la base de ces accidents. Mauvais stationnements, mauvais dépassements, excès de vitesse etc. Le ministère des Transports a pris le taureau par les cornes à travers la Police spéciale de la sécurité routière, la Commission de suspension et de retrait des permis de conduire et la dernière décision portant suspension de tous les inspecteurs qui interviennent dans les examens de code et de conduite. Ce sont certes des mesures salutaires qu’il faut encourager, mais il faut aller au-delà. Tous les observateurs nationaux et internationaux s’accordent à dire qu’il y a eu une renaissance des infrastructures routières depuis dix ans en Côte d’Ivoire. Ainsi, après le père fondateur Félix Houphouët Boigny, aucun président n’a construit autant de routes, d’autoroutes et de ponts en si peu de temps que le président Alassane Ouattara. C’est là une prouesse à saluer. A côté de cette politique volontariste, il y a aussi la mesure de renouvellement du parc automobile et l’interdiction d’importation des véhicules de plus de cinq ans. Toutes ces mesures ont pour but d’accompagner l’élan de développement du pays et de réduire de façon drastique la survenance des accidents de la circulation. Mais ces efforts seront vains si l’on ne met pas sur pied une vraie politique de répression de la délinquance routière et de la fraude sur les documents administratifs. A titre d’exemple, porter sa ceinture de sécurité en Côte d’Ivoire est une corvée alors que dans d’autres pays c’est un réflexe. Respecter le code de la route relève de la chimère. Combien sont ceux qui font la visite technique de leur véhicule en bonne et due forme sans avoir eu à soudoyer un agent commis à cette tâche ? Résultat, l’on croise sur nos routes des véhicules qui sont de véritables épaves, mais qui disposent curieusement de tous leurs papiers à jour. Dans cette chaîne, les responsabilités sont partagées. Elles vont du citoyen lambda à l’agent technique en charge de délivrer un acte administratif, en passant par les forces de l’ordre chargées de faire le contrôle. Comme on peut le voir, le mal est profond. Il importe là de mener une vraie réflexion pour dire stop à la mort sur nos routes. Il est certes bon d’accentuer la formation et la sensibilisation des usagers, mais au regard des chiffres de ces derniers jours, il faut accompagner toutes ces initiatives d’une vraie politique de répression pour dire aussi stop à la délinquance routière et à la fraude sur les documents techniques des véhicules.

 

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