Au cours de cette rencontre, Laurent Gbagbo et son parti ont pris dix engagements pour la renaissance du pays. Au-delà des engagements pris et des discours, il importe de faire halte sur le contexte de la tenue de cette convention et de s’interroger sur le sérieux du PPA-CI et de ses animateurs. À la vérité, les humoristes de l’émission culte ‘‘Bonjour’’ n’auraient pas fait mieux que Laurent Gbagbo et ses hommes, ce vendredi 10 mai 2024 au Sofitel Hôtel Ivoire. Il est vrai que cette fois-ci, sa « petite femme » n’était pas son axe de communication, mais ce qui s’est passé à l’Hôtel Ivoire ressemblait beaucoup à un spectacle humoristique où un acteur faisait son one man show et des spectateurs qui ont payé pour suivre ce spectacle se délectaient. Sur toutes les questions qu’il a traitées, l’on pouvait trouver à redire sur la cohérence et la crédibilité des animateurs du PPA-CI.
Ce qui dérange dans l’affaire, c’est que Gbagbo et ses hommes ont déjà dirigé la Côte d’Ivoire. Ce n’est pas un crime en soi, parce que dans d’autres pays comme au Benin et au Brésil, des anciens présidents qui sont passés par la case prison comme Lula Da Silva, ont pu revenir au pouvoir. Mais ici, le PPA-CI fait un black-out sur son bilan et veut vendre un nouvel espoir aux Ivoiriens. Le faisant, il s’attaque à tout, même aux magistrats. Le hic, c’est que ses militants ont assisté à son one man show avec des rires d’acquiescement comme s’ils avaient l’humoriste Agalawal en face d’eux. Ainsi donc, Gbagbo a fini de parler. Il a donné des conseils pour gérer des foyers, il a trouvé des affamés à la Commission électorale indépendante et il se propose de transférer la capitale à Yamoussoukro, du fait des changements climatiques. À la vérité, Gbagbo a servi aux Ivoiriens la seule chose qu’il sait faire : Le populisme.
Et sur la question, c’est son ancien camarade de lutte Tiburce Koffi qui avait raison dans une épitre à son ami Laurent Gbagbo en 2010. « J'affirme haut et fort que le régime de Ouattara a plus apporté à la Côte d'Ivoire que celui de Gbagbo. Le Président Ouattara est un bosseur. Ce n'est pas un idéologue. Il est évident qu'il ne dégage pas la chaleur humaine de Laurent Gbagbo ; mais il n'a pas non plus les tares de ce dernier : la culture de l'amusaille, du propos vulgaire, du rire banania, des jouissances paresseuses et irresponsables. Ouattara ne rit pas, ne danse pas, ne s'amuse pas. Il travaille. C'est un chef d'État qui s'est donné une mission et qui s'applique à l'accomplir en s'en donnant les moyens. Et... oui, j'ai de l'admiration pour un tel chef. Essayer un peu de vous attaquer à lui. Et vous allez apprendre à vos dépens ce que signifie être un chef d'État ». Au regard de ce qui s’est passé ce vendredi à l’Hôtel Ivoire, l’on peut dire que c’est Tiburce Koffi qui a eu raison. Après la convention du PPA-CI, l’on peut dire pour l’émission ‘‘Bonjour 2025’’, la RTI a un bon casting.
Bernard KRA