À quelques jours des fêtes de fin d’année, les attentions des populations sont certainement ailleurs, focalisées sur les préparatifs desdites fêtes. À quelques jours de ces mêmes festivités, des milliers de jeunes ont rappelé ce samedi 18 décembre 2021, à la mémoire collective qu’il y a juste un an, la Côte d’Ivoire sortait d’une zone de très forte turbulence qui a failli faire replonger le pays. Ces jeunes Ivoiriens ont donc raison de commémorer cette date qui marque l’enracinement de la démocratie et de la paix en Côte d’Ivoire, parce que les forces du chaos n’ont pas pu faire replonger le pays. Non pas par manque de moyens et de ressources, mais parce que les anarchistes ont trouvé en face d’eux, des hommes et des femmes déterminés qui ont su dire non à l’anarchie et au désordre. Ces forces rétrogrades n’ont pas réussi également, parce que la Côte d’Ivoire a, à sa tête, un homme qui a un sens élevé de l’État et dont la maîtrise des dossiers et la gestion des situations d’urgence ont pu stopper net, les fossoyeurs de la démocratie. Dans les préparatifs de cette grosse manifestation, il s’est trouvé des gens pour dire que c’est un gaspillage d’énergie, de temps et de ressources. Qu’il leur soit concédé cette perception des choses au nom de la liberté d’expression. Mais ceux-ci ont oublié qu’il y a juste un an que certains citoyens de ce pays s’étaient donné les moyens humains, matériels et militaires de renverser le régime d’Abidjan, fruit pourtant, d’un vote démocratique en date du 31 octobre 2020 auquel ils ont délibérément refusé de participer. N’oublions pas qu’il y a juste un an, des anciens chefs d’État, anciens Premiers ministres, anciens présidents d’institution, anciens ministres et des officiers supérieurs de l’Armée, s’étaient coalisés pour semer le chaos dans le pays et avaient décréter une transition en Côte d’Ivoire. Fort heureusement, cette transition n’a pas prospéré. Tout comme on célèbre des anniversaires heureux ou malheureux, des jeunes épris de paix et animés par l’ancrage de la démocratie dans leur pays, ont décidé de commémorer le 14 décembre de chaque année qui marque la victoire de la démocratie sur les forces du désordre. Qu’y a-t-il de mal ?
Chaque année, l’on célèbre des journées mondiales des toilettes, de lutte contre les violences conjugales, de commémoration de la fin de l’esclavage, etc. sans que cela n’émeuve personne. Mais quand on décide de célébrer le règne de la paix et de la démocratie, préalables à toute chose, certains estiment que c’est une perte de temps et un gaspillage d’énergie. C’est quoi le projet ? Pour emprunter le langage populaire ivoirien. En tout état de cause, les Ivoiriens épris de paix et de démocratie, n’ont pas oublié qu’il y a juste un an, sous la houlette d’un homme, Alassane Ouattara, la paix et la démocratie sont désormais une réalité en Côte d’Ivoire. Comme le titre de l’œuvre de la chorégraphe Wêrê-Wêrê Liking, il faut éviter d’avoir une mémoire amputée. N’oublions pas qu’il y a juste un an, des centaines de jeunes armés de fusils et d’armes blanches, issus des régions traditionnellement favorables à l’opposition, y ont semé la mort et la désolation. Ils ont abattu des arbres pour couper la route afin d’empêcher que le scrutin soit tenu dans ces villes. Il y a également juste un an, l’opposition ivoirienne, à travers un projet insurrectionnel, avait voulu remettre en cause, le verdict des urnes à travers le Conseil national de la transition. Le jour du scrutin, des jeunes armés à la solde de l’opposition, ont embrasé des localités comme Bonoua, Toumodi, Yamoussoukro, Daoukro. À Bonoua, ils ont pourchassé et molesté le commissaire de police, après avoir mis le feu au commissariat. Ces mêmes forces rétrogrades ont sévi à Yamoussoukro, sur les terres de l’apôtre de la paix, Félix Houphouët-Boigny. Qui ne se souvient pas des attaques des cortèges du Premier ministre et d’autres membres du gouvernement avec des morts enregistrés dans leur garde rapprochée ? Au nom de la centaine de morts de la désobéissance civile et du CNT et aussi des milliers de victimes des crises successives en Côte d’Ivoire, il ne faut pas avoir une mémoire amputée. Il importe donc de célébrer chaque année, l’enracinement de la démocratie et de la paix en Côte d’Ivoire. Le faire, ce n’est pas pour un individu, mais pour l’avenir de ce pays.
Kra Bernard