
Une semaine après le début de cette compétition, tous les observateurs s’accordent à dire que c’est l’une des CAN les plus relevées, au regard des résultats des 20 premiers matchs. Fait notable, jusqu’à ce jour, aucun résultat blanc de zéro but partout, n’a été enregistré et les « petites » équipes inquiètent sérieusement les nations dites favorites. Pays organisateur, la Côte d’Ivoire qui est l’une des grandes nations de football sur le continent, n’a pas encore sa qualification en poche pour les 8è de finale. Les Eléphants, pour leurs deux premières sorties, ont enregistré une victoire et une défaite. Et c’est justement l’environnement de ces deux premières rencontres qui amène à s’interroger sur le mental des Ivoiriens en cas de succès et en cas d’échec.
Face à la Guinée-Bissau en levée de rideau de cette 34è édition de la CAN, les Eléphants ont assuré l’essentiel en battant cette équipe par le score de 2 buts à zéro.
Même sans convaincre véritablement, c’était l’extase dans les rues d’Abidjan avec le ‘‘coup du marteau’’, le tube de la CAN qui fait danser plus d’un, depuis le début de cette compétition. Cinq jours après, c’est le scénario contraire. Les Eléphants chutent face aux Super Eagles. Ici, l’Ivoirien va faire étalage de ce qui constitue jusque-là, son point faible dans les compétitions sportives : le mental. Aussi bien chez les joueurs sur le terrain que chez les supporters, il a été ressorti que chacun n’a pas su se surpasser pour remonter le but intervenu dans les premiers instants de la deuxième mi-temps pour les joueurs et des supporters tétanisés, incapables de jouer leur rôle de 12è homme dans les gradins. Et comme d’habitude, pour se consoler, l’Ivoirien à l’humour très inventif, s’est contenté de ceci : « on n’a pas gagné, on s’en fout ! ». Certes, on n’a pas gagné, mais on pouvait faire mieux pour renverser la tendance.
C’est à ce moment précis qu’intervient ce que les psychologues et autres spécialistes des faits sociaux appellent le mindset.
Selon les spécialistes, le mindset ou encore l’état d’esprit, désigne un ensemble de croyances qui conditionnent la façon dont vous donnez un sens à ce qui vous entoure et à vous-même. Elles influencent la façon dont vous pensez, ressentez et vous comportez dans une situation donnée. Si l'on veut faire très simple, le mindset ou l'état d'esprit est une façon de penser et d’agir face à l’adversité. En un mot, une disposition mentale. Selon plusieurs observateurs, c’est ce mindset et cette grinta qui manquent cruellement à l’équipe nationale et aux supporters ivoiriens. Contrairement à des pays comme le Cameroun et les équipes maghrébines, les Ivoiriens, quand ils sont menés au score, ont du mal à renverser la vapeur. Dans le cadre de cette coupe d’Afrique qui se dispute sur leur sol, les Ivoiriens et leur équipe nationale doivent changer leur état d’esprit et leur mental, s’ils veulent aller loin dans cette compétition.
Tout le monde s’accorde à dire que l’effectif est bon. Indépendamment des choix tactiques de l’entraîneur, les joueurs doivent apprendre à se surpasser. Dans un match de football, sans transgresser les règles du fair-play, chaque joueur doit se comporter comme en guerre pour défendre son pays qui est attaqué. Il est vrai que l’Ivoirien a cette capacité extraordinaire de tourner en dérision, les situations les plus dramatiques, mais sur le terrain et dans les tribunes, il est plus que jamais impératif de cultiver la niaque et le fighting spirit qui permettent de déplacer des montagnes. Oui, c’est une évidence, au regard de l’engagement des premiers dirigeants du pays, la Côte d’Ivoire va à coup sûr réussir le pari de la meilleure CAN jamais organisée. Il appartient aux joueurs et aussi aux supporters de joindre l’utile à l’agréable, avec un très bon parcours dans cette CAN et pourquoi pas remporter la coupe. La Côte d’Ivoire a les moyens de sa politique et les joueurs qu’il faut pour faire le job. La seule chose qu’il faut pour réussir, c’est le mental.
Kra Bernard